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Assises de l’électro-mobilité : un vaste tour d’horizon d’un écosystème passé du stade des projets à la phase de l’exécution Rédigé par Emmanuel Maumon le 18 Nov 2021 à 10:24 1 commentaires

Après une année sans en raison de la crise sanitaire, les Journées AVEM de l’électro-mobilité ont repris leurs cours. Elles se sont déroulées en présentiel, les 15 et 16 novembre à Marseille. Une édition 2021 co-organisée avec le Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône. Comme l’a souligné Henri Pons (Conseiller départemental délégué à la mobilité douce) dans son discours d’ouverture, le département joue à fond la carte de la mobilité électrique, notamment en subventionnant largement l’acquisition de véhicules électriques. Le développement de la mobilité électrique étant pour lui un levier important d’action pour améliorer la qualité de l’air. Rebaptisée pour l’occasion « Assises de l’électro-mobilité », la manifestation a permis aux participants de bien appréhender l’ensemble de l’écosystème. Un écosystème qui, selon le Président de l’AVEM Jean-Paul Faure, est aujourd’hui véritablement entré dans une phase d’exécution des projets. Une phase souvent critique, mais qui est la clé du succès.

Ambitions et accompagnements pour structurer le secteur de l’électro-mobilité

Assises de l'électro-mobilité - Jean-Marc Zulesi

Le vaste tour d’horizon des différentes thématiques de la mobilité électrique s’est effectué au travers de très nombreuses tables rondes. Des tables rondes dont nous rendrons compte plus en détail dans une série d’articles à venir. La première d’entre-elles avait pour thème : quels ambitions et accompagnements pour structurer le secteur de l’électro-mobilité ? Député des Bouches-du-Rhône, Jean-Marc Zulesi s’est fortement impliqué dans la rédaction des lois LOM et Climat et Résilience. Egalement co-président de France Mobilités, il a mis en avant 3 enjeux majeurs. Le premier concerne la recharge, préoccupation essentielle des citoyens pour passer à la mobilité électrique. Le second réside dans l’accompagnement des citoyens vers la mobilité électrique, en particulier dans les Zones à Faibles Emissions mobilité (ZFEm). Enfin, le troisième est un enjeu industriel afin que nos constructeurs automobiles jouent un rôle majeur dans ce secteur d’avenir.

L’état des lieux du déploiement de borne et du marché du véhicule électrique

Assises de l'électro-mobilité - Claude Renard

L’intervention de Claude Renard (Coordonnateur du déploiement des bornes en France) a permis de faire le point sur la recharge. L’objectif gouvernemental des 100 000 bornes d’ici la fin de l’année ne sera pas atteint, mais la dynamique est lancée. Aujourd’hui, près de 50 000 points de charge ouverts au public sont opérationnels. Ce nombre va vite augmenter et de nombreuses bornes vont fleurir en 2022, en particulier dans la grande distribution. Pour autant, l’objectif des 100 000 bornes ne constituera qu’une étape et il faudra faire beaucoup plus à l’avenir. Le déploiement des bornes étant là pour accompagner la forte croissance des ventes de véhicules électriques. Une croissance aujourd’hui très forte comme en témoignent les chiffres sur le marché du véhicule électrique dévoilés par Datanéo.

Le maillage des territoires

Pascal Houssard

Le maillage du territoire en bornes de recharge a également fait l’objet d’une table ronde. Son objet était d’analyser comment les acteurs publics et privés avaient unis leurs forces pour offrir ce service aux usagers. C’est d’ailleurs un utilisateur de véhicule électrique, Pascal Houssard, qui lança le débat. L’ancien Directeur du SyDEV et précurseur de la mobilité électrique a mis en exergue l’évolution des besoins des usagers. Les progrès des véhicules électriques en matière d’autonomie encouragent les déplacements en itinérance qui augmentent les besoins en bornes rapides. Des besoins que s’efforcent de prendre en compte des opérateurs comme Easy Charge. La filiale du groupe Vinci, qui exploite le réseau eborn est ainsi en train d’installer une centaine de bornes supplémentaires. Autre approche au sein de Saint-Etienne Métropole où on colle aux besoins des usagers en développant les bornes à la demande.

Se déplacer sur de longues distances

Sara Pasquier

Le développement de la mobilité électrique en itinérance nécessite la multiplication des bornes de recharge ultra-rapide sur les autoroutes. Dans ce domaine, la situation est en train de s’améliorer fortement. Sarah Pasquier a d’ailleurs annoncé l’ouverture la semaine prochaine des 4 premières stations Fastned en France, sur les autoroutes Paris-Rhin-Rhône. La société néerlandaise n’a pas l’intention de s’arrêter là, même si elle est souvent confrontée à des problèmes de foncier. Une difficulté moindre pour TotalEnergies qui a la chance de posséder un vaste réseau de stations-services avec du foncier disponible. Stéphane Chambon a exposé la stratégie du groupe qui va investir 200 millions d’euros pour équiper ses stations-service sur autoroutes. TotalEnergies envisage également de convertir certaines de ses stations en zones urbaines, notamment dans les agglomérations prévoyant des ZFE.

Enjeux et défis de la mobilité dans les territoires

Yves Garcia

La seconde journée des Assises était plus particulièrement centrée sur les territoires avec la mise à l’honneur de partages d’expérience. Exemple avec la ville d’Istres qui s’est engagée fortement dans le développement de la mobilité électrique sur son territoire. Une politique passant par le verdissement de sa flotte de véhicules et le développement de points de recharge en ville. Après avoir donné l’exemple, la municipalité a étendu son action à l’ensemble des administrés. Cela a commencé en 2017 par l’attribution d’aides à l’acquisition de vélos électriques. Ces subventions ont ensuite été étendues à l’achat de véhicules électriques, sous forme d’une prime de 1 500 euros. Une aide venant s’ajouter à la subvention de 5 000 euros versée par le Département ainsi qu’au bonus écologique du gouvernement.

L’engagement des acteurs locaux

Jean-Philippe Mignard

Une autre table ronde a mis en avant l’engagement puissant des acteurs locaux en faveur de la mobilité électrique. Parmi eux le Département des Bouches-du-Rhône qui joue un rôle moteur. Jean-Philippe Mignard (DGA Stratégie et Développement du Territoire) a présenté cette politique traitant toutes les dimensions du transport. La mesure la plus spectaculaire est l’attribution d’une subvention de 5 000 € pour l’acquisition d’un véhicule électrique. Le succès a été au rendez-vous et les objectifs initiaux ont été explosés avec 11 300 primes distribuées à ce jour. Le département est aujourd’hui leader en France en matière d’immatriculations de véhicules électriques. Parallèlement, le Conseil Départemental finance également fortement les intercommunalités pour qu’elles implantent un nombre suffisant d’infrastructures de recharge et les communes pour qu’elles verdissent leur flotte.

Les opportunités liées au déploiement des infrastructures de recharge

Christophe Brusset

Concernant ces bornes de recharge, Christophe Brusset de la Métropole Aix-Marseille-Provence a présenté la stratégie de déploiement de ce territoire. Un programme ambitieux a été lancé il y a plus de deux ans.  Il a déjà permis de porter le réseau à plus de 500 points de charge en voirie. Pour accompagner le développement des ventes de VE dans le département, le besoin d’étendre encore le réseau s’est fait sentir. La Métropole a donc lancé un AMI concernant 3 lots distincts pour éviter une situation de monopole. Les 3 lauréats : Engie, Izivia et TotalEnergies, ont été dévoilés lors de ces Assises. Ces trois opérateurs exploiteront une quarantaine de sites chacun et vont signer un accord-cadre avec la Métropole. Ils devront également respecter une charte garantissant une interopérabilité totale ainsi qu’une grande qualité de service.

La mobilité électrique dans la logistique et en habitat collectif

Assises de l'électro-mobilité - François Cantinaud

Deux dernières tables rondes concernaient des domaines où la mobilité électrique est appelée à jouer un grand rôle. Le premier a trait à la logistique et à la livraison en milieu urbain. Le projet « Toulouse Logistique Urbaine » a été présenté par François Cantinaud. La future seconde plateforme logistique de France prévoit les infrastructures nécessaires pour pouvoir recharger tous les types de véhicules électriques. Des véhicules, du camion aux vélos cargos, qui seront utilisés pour assurer les livraisons du dernier kilomètre dans les ZFEm.

L’habitat collectif est un autre secteur qui s’apprête à relever le défi de la mobilité électrique. Pour y parvenir, CDC Habitat a noué un partenariat avec Borne Recharge Service. L’objectif est de déployer entre 15 000 à 35 000 bornes sur 20 ans. Le tout en proposant une solution simple, évolutive et à un prix raisonnable.

 

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Retrouvez l’événement en vidéo :

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Commentaires

  • Renaud LEMAIRE
    jeu Nov 18 2021

    Ces assises sont remarquables pour dresser l’état des lieux et les actions pour une mobilité douce et efficiente. Elles mettent en évidence le manque d’engagement des constructeurs automobiles, particulièrement nos constructeurs nationaux ! Je porte à votre attention leur inaction dans le déploiement des IRVE alors que le leader du marché montre la voie depuis plus de 7 ans ! Pire, nos constructeurs brident leurs véhicules pour en limiter l’usage et freiner la transition vers le véhicule électrique et rendent optionnelles des fonctionnalités indispensables et de façon injustifiable excepté pour promouvoir la vente de véhicules thermiques ! Une fois encore, il faut contraindre, et la meilleure façon serait de déclasser et requalifier le bonus écologique. Je propose, de baisser de 1000€ le bonus des véhicules dépourvus de port de charge Combo CCS (c’est le prix de l’option chez Renault pour 2 câbles électriques et quelques lignes de codes) et de procéder également ainsi pour les véhicules dont la charge AC serait inférieure à 11kW. Je propose d’étendre ce procédé aux véhicules ne permettant pas de tracter une remorque de 500kg. Attribuer un bonus est un privilège que les constructeurs doivent justifier par de vraies prestations. Historiquement, c’était pour compenser le surcoût des batteries, ce n’est plus le cas aujourd’hui et le bonus est le même pour les voitures de capacités différentes, quel non-sens ! Le même bonus pour une Twingo et une Mégane alors que la taille de la batterie varie du simple au triple !

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