La nouvelle génération d’utilitaires électriques qui va naître de la coentreprise Flexis sortira de l’usine normande du Losange à horizon 2026.
En date du 22 mars 2024, Renault a annoncé avoir obtenu les approbations réglementaires pour créer avec le groupe suédois Volvo la coentreprise Flexis missionnée pour développer une toute nouvelle génération de fourgons 100 % électriques ainsi que des services dédiés.
Les engins devraient s’appuyer sur une toute nouvelle architecture électronique et connectée baptisée Software Defined Vehicle (SDV). Afin de constituer une gamme répondant aux besoins croissants d’une logistique urbaine efficace et décarbonée, les deux partenaires comptent injecter 300 millions d’euros dans les trois ans à venir.
Spécialisé dans le fret maritime, CMA CGM s’est invité dans l’aventure avec un investissement stratégique de 120 millions par l’intermédiaire de son fonds d’investissement créé pour favoriser la décarbonation de la chaîne de valeur logistique. Les véhicules qui sortiront de l’usine de Sandouville en 2026 correspondent à des besoins en lien avec ses activités.
L’outil industriel de Renault est en général bien localisé pour favoriser à la fois les entrées de composants et matériaux et expédier les véhicules assemblés sur place. C’est bien le cas de l’usine de Sandouville qui peut compter sur de nombreuses infrastructures de transport à proximité.
Pendant une cinquantaine d’années à partir de 1964 et en commençant par la R16, l’unité de carrosserie-montage a sorti 17 modèles de milieu et haut de gamme pour le Losange. C’est là qu’ont été produits aussi les R30, R25, Safrane, Vel Satis et l’Espace IV.
En 2014, le site a reçu une nouvelle orientation en se spécialisant dans les utilitaires. C’est alors le fourgon Trafic de troisième génération qui a ouvert le bal, emboîté par les clones Nissan Primastar, Fiat Talento, et Opel Vivaro, ainsi qu’une déclinaison badgée Mitsubishi pour l’Australie et la Nouvelle-Zélande.
Le virage électrique a été amorcé l’année dernière avec la version E-Tech de cet utilitaire qui a été multipliée sur place à 231 unités, sur 112 517 toutes énergies confondues. Toujours en 2023, au mois de mai, le millionième Trafic est sorti de cet établissement.
Sandouville poursuit une route assez atypique mais très en phase avec son temps. C’est le cas avec les 40 hectares de panneaux photovoltaïques installés sur place en vue d’atteindre la neutralité carbone dès 2030. Mais aussi en permettant aux personnes sous statut de réfugié de s’intégrer durablement dans l’emploi en France.
Près de 1 850 collaborateurs s’activent à ce jour sur ce site. La production des nouveaux utilitaires Flexis demande une intensification des effectifs. Après le millier de recrutements déjà réalisés entre 2014 et 2023, un nouveau plan a été annoncé qui prévoit 550 embauches en CDI et CDD au cours des quatre prochaines années. Ce programme complète un plan de formation de 21 400 heures enregistrées l’année dernière, soit 18 par personne.
Sandouville n’est pas la seule usine Renault à construire en France des utilitaires. Celle de Maubeuge, dans le département du Nord, s’occupe des Kangoo, et c’est de l’unité meurthe-et-mosellane de Batilly que sortent les Master.
Accompagnant la relocalisation en France de la production automobile pour favoriser la souveraineté nationale en matière de véhicules électriques, l’annonce de la nouvelle affectation de l’usine de Sandouville a donné lieu à une cérémonie officielle avec la présence des personnalités idoines.
Ce 29 mars 2024, le numéro 1 du Losange, Luca de Meo, et Thierry Charvet, directeur industriel et qualité de Renault Group, ont accueilli à l’unité normande le ministre de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté Industrielle et Numérique Bruno Le Maire, et Edouard Philippe en qualités de maire du Havre et de président de la communauté urbaine Le Havre-Seine Métropole. Ces dirigeants politiques ont rencontré le long de la chaîne d’assemblage des salariés du site.
« L’affectation de ce nouveau projet reconnaît l’expertise et l’engagement des femmes et des hommes de l’usine. Produire cette génération de véhicules utilitaires électriques – révolutionnaire de par sa conception et qui va transformer la logistique de demain – ouvre une nouvelle ère ici à Sandouville », a commenté Thierry Charvet. « C’est à la fois une fierté et un défi que nous comptons relever sur ce site historique avec pour ambition de demeurer une référence dans le secteur », a-t-il assuré.
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