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Mobilité électrique : entre inclusions et exclusions pour 2023 ? Rédigé par Philippe Schwoerer le 30 Déc 2022 à 18:43 0 commentaires

L’année 2022 se termine avec des informations qui laissent planer le doute quant à la facilité d’adopter la mobilité électrique pour le plus grand nombre de citoyens avant que le prix des carburants devienne trop prohibitif.

 

Quelle mobilité électrique

Dans la bouche de nombre de citoyens, de journalistes, d’enquêteurs pour des organismes de sondage, et de décideurs privés et publics, les mots « véhicules électriques » désignent le plus souvent les voitures dotées uniquement d’une batterie comme moyen de stocker l’énergie qui sert à la propulsion. Un doute plane déjà au sujet des quadricycles : à inclure ou non ? En d’autres occasions, les véhicules électriques comprennent aussi les poids lourds.

Là encore, on a souvent un manque de précision quand on les réduits aux camions, en oubliant qu’il y a aussi les autobus (pour la ville), les autocars (qui peuvent aller en dehors), les trams, les engins des travaux publics, des exploitations minières et pour l’agriculture. Sans compter les trains, métros, bateaux et avions. Les véhicules électriques, ce sont aussi les motos, scooters, vélos, trottinettes, et autres EDP (engins de déplacement personnel). Et pour les véhicules qui alimentent un moteur électrique avec une pile hydrogène (ou autres produits) : électrique ou pas ?

Ce manque de précision chronique n’est pas nouveau. Il existe depuis plus de 10 ans. Où est le problème ? Tout simplement que ce flou continue d’alimenter des erreurs, en particulier lors de la publication de sondages, de l’écriture de textes officiels, de mise à disposition des points de recharge, et de réfléchir à des systèmes d’aides au niveau gouvernemental.

 

Les modèles d’inclusion

Au sens large, les véhicules électriques, ce sont tous ces exemples que nous venons de voir, et d’autres encore. Pour 2023, davantage de rigueur permettrait de mieux interpréter l’actualité de l’électromobilité. Si l’on prend les véhicules électriques dans leur ensemble, peut-on dire qu’ils sont source d’inclusion ? La réponse est « Oui », sans hésitation, en pensant en particulier à certains d’entre eux.

Ainsi le fauteuil roulant électrique qui permet à une personne à mobilité réduite d’être plus autonome, la trottinette pour se déplacer plus loin sans dépendre des parents, le train ou le bus pour rejoindre son lieu d’étude ou de travail.

Parce qu’on en trouve à des prix relativement abordables, les petits engins électriques sont théoriquement de nature à entrer dans un peu tous les foyers en France. Recharger leurs batteries ne coûtent pas très cher et peut être réalisé la plupart du temps depuis chez soi. Il faut juste que les nouvelles technologies ne soient pas un alibi pour faire grimper les tarifs. Les poids lourds, quant à eux, parce qu’ils permettent de transporter des marchandises et des personnes sont accessibles à la communauté.

 

Et la voiture électrique ?

C’est sur la voiture électrique qu’un peu tout le monde fonde des espoirs pour une mobilité durable. Elle devrait donc présenter un très bon bilan environnemental, être accessible à presque tous les foyers, d’une utilisation aussi facile qu’un modèle thermique, pouvoir effectuer des longs trajets, aider à la relocalisation, et créer de nouveaux emplois. Sauf qu’en cette fin d’année 2022, ce n’est pas vraiment ce que l’on constate, en dépit d’efforts importants réalisés par le gouvernement.

Dans certains pays, les aides à l’acquisition n’existent pas, ou ne sont pas aussi élevées. Ces dispositifs sont prévus pour être temporaires, en attendant que le prix des voitures électriques descende au niveau de celui des modèles équivalents thermiques. Des progrès technologiques, il y en a eu. Notamment sur les cellules des batteries lithium-ion qui bénéficient d’une meilleure densité énergétique. De quoi descendre le tarif des voitures électriques neuves ? Pas vraiment.

Pour l’instant, les constructeurs sont surtout engagés dans une course à l’autonomie et au suréquipement. Vous pouvez par exemple disposer de tout en tas d’automatismes, mais par forcément d’une dotation satisfaisante pour recharger les batteries. Le durcissement des normes de sécurité accentue ce phénomène.

Par ailleurs et surtout : où sont les modèles qui peuvent être accessibles aux familles dont les fins de mois sont difficiles ? On se réjouissait de l’arrivée de la Dacia Spring. Mais elle a pris pas loin de 4 000 euros depuis sa sortie il y a plus d’un an et demi. Dans quels foyers moyens les revenus ont-il été augmentés de la sorte. Où sont les modèles concurrents ? Les salariés modestes vont-ils devoir passer d’une Renault Clio ou d’une Citroën C1 à un Twizy ou un Ami ?

 

Moins cher à la recharge ?

Dans le courant de l’année 2022, on pouvait encore dire que le prix d’une voiture électrique s’amortit en quelques années grâce à un coût bien moins élevé pour faire le plein en énergie, par rapport à des modèles essence ou diesel. Oubliez cela en 2023. En divers coins de France, de lourdes augmentations ont été annoncées aux bornes. Y compris à Paris avec le réseau Belib. Recharger les batteries devrait coûter plus du double parfois, y compris pour les basses puissances. De telle sorte que le delta entre les produits pétroliers et l’électricité recule parfois quasi intégralement.

Certes, le prix des énergies est mis à mal, en particulier en raison de la crise russo-ukrainienne. Mais les tarifs des carburants restent assez homogènes. Des aides ont été mises en place. Pour l’électromobilité, on assiste plutôt à des situations très diverses. Au point qu’il va devenir meilleur marché de recharger dans les réseaux privés (Lidl, Ionity, Fastned) plutôt qu’auprès de ceux développés par les syndicats de l’énergie. Un comble ! Il était pourtant bien question d’un bouclier tarifaire pour janvier 2023. La valse des augmentations est-elle un mouvement dans la précipitation avec un verrouillage visant à une certaine harmonisation ?

Quoi qu’il en soit, ce qui se prépare est de nature à donner un coup de frein sévère au développement de la voiture électrique. Déjà hésitants, les foyers qui ne pourront pas recharger chez eux vont en être les premières victimes. Ce sont déjà souvent ceux pour lesquels l’effort d’achat du véhicule est le plus important et le plus délicat. Sans dire qui doit faire quoi, il apparaît urgent que la situation se clarifie et s’améliore.

 

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