← Revenir aux actualités

Assises de l’électro-mobilité : un marché 100% électrique en 2035, une bonne nouvelle pour le climat ? Rédigé par Emmanuel Maumon le 22 Nov 2022 à 06:00 0 commentaires

Nous entamons notre série d’articles sur les tables rondes des Assises de l’électro-mobilité. Co-organisées par l’AVEM et le Conseil Départemental des Alpes-Maritimes, ces Assises ont eu lieu les 15 et 16 novembre à Nice. Placées sous le signe de la transition écologique, elles ont permis aux acteurs de l’écosystème de la mobilité de débattre sur de nombreux sujets ayant en point de mire le développement de l’électro-mobilité. Celui-ci apparait désormais inéluctable avec l’interdiction par l’Union européenne des ventes de véhicules à moteur thermique à compter de 2035. Mais un marché 100% électrique à cet horizon constitue-t-il réellement une bonne nouvelle pour le climat ? La première table ronde de ces Assises tenta d’apporter quelques éléments de réponses à cette question. Ceci avec deux interventions de Nicolas Doré, Coordinateur carburants alternatifs de l’ADEME, et de Franck Cannata du collectif Moubilità.

L’avis de l’ADEME sur les véhicules électriques

Nicolas Doré a présenté le dernier Avis de l’ADEME sur les véhicules électriques et les bornes de recharge. Il a tout d’abord rappelé qu’un véhicule électrique n’était pas neutre en carbone. Néanmoins, son impact en carbone est 2 à 3 fois inférieur sur sa durée de vie qu’un modèle similaire thermique. Ceci à condition toutefois que la capacité de sa batterie reste raisonnable (<60 kWh). L’ADEME recommande donc de privilégier un travail sur l’efficacité des batteries plutôt que de chercher à augmenter leur taille. Pour elle, le choix de la batterie doit dépendre de l’usage le plus fréquent de sa voiture et non pas de l’usage le plus contraignant. Surtout que l’INSEE révèle qu’un Français effectue en moyenne moins de trois trajets de plus de 200 km par an. De plus, la taille de la batterie impacte fortement le coût du véhicule électrique qu’il importe de démocratiser.

… et sur les bornes de recharge

Pour un déploiement de la mobilité électrique vertueux, il convient aussi de limiter son impact sur le réseau électrique. Dans son Avis, l’ADEME appelle à poursuivre et amplifier le développement actuel des infrastructures de recharge. Pour autant, il convient d’accorder une grande importance au bon emplacement et la bonne puissance des bornes de recharge. A ce titre, même si elle permet l’itinérance, la très forte puissance ne doit pas devenir la norme. Le réseau d’IRVE maillant le territoire doit avant tout être simple, robuste, avec des puissances modérées. Des puissances moins impactantes pour le réseau et qui évitent de renchérir de manière globale le coût de l’électro-mobilité. Les bornes de puissance modérée sont également plus faciles à piloter, ce qui participe à un meilleur bilan environnemental. Un pilotage de la recharge plus efficace permet en effet une plus grande utilisation des énergies renouvelables.

Collectif Moubilità : des entrepreneurs engagent la réflexion pour une mobilité plus durable

Franck Cannata a tout d’abord présenté le collectif Moubilità fondé par une dizaine d’acteurs économiques du Sud-Est de la France. Des entrepreneurs engagés dans le développement d’une mobilité durable dans la logistique et les entreprises. Ce collectif doit leur permettre d’avoir une réflexion commune sur l’évolution de la mobilité pour toute la chaîne de valeur. Cela englobe les transporteurs, mais aussi les concessionnaires industriels du véhicule lourd et des acteurs du recyclage et de l’énergie. Leur objectif vise à trouver ensemble des solutions pour favoriser la mobilité et la transition écologique. En tant que gérant du groupe de transport Transcan, Franck Cannata en a lui-même expérimenté certaines. Ceci notamment en lançant sa filiale Ecocity pour les livraisons du dernier kilomètre dans le centre-ville de Nice. Des livraisons effectuées avec des vélos-cargos à assistance électrique.

Les propositions du collectif Moubilità

Si l’interdiction des moteurs thermiques en 2035 ne concerne pas les véhicules lourds, le secteur travaille déjà à sa décarbonation. Il a commencé sa transition avec l’utilisation des bio-carburants et passe désormais à l’électrique pour certaines activités. Même s’il mesure l’ampleur de la tâche, Franck Cannata estime que l’objectif 2035 ou 2040, concernant les poids-lourds, reste atteignable. Cependant, le secteur aura besoin d’aides pour y arriver et le collectif a formulé une dizaine de propositions. Pour Moubilità, un financement public conséquent s’avère indispensable pour basculer progressivement l’ensemble des flottes en mode décarboné. Il permettra de compenser en partie le coût deux à trois fois plus élevé des véhicules électriques. Par ailleurs, le collectif préconise de développer la mutualisation des moyens et des process dans le transport. Il invite aussi à privilégier les acteurs locaux afin de limiter le nombre de kilomètres effectués par les professionnels du transport.

partager cette actualité sur :

Commentaires

Laisser un commentaire

Veuillez noter s'il vous plaît

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Rejoindre le réseau AVEM

Vidéos

Toutes les vidéos
Newsletter