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7 000 euros et autres mesures pour accéder à la voiture électrique Rédigé par Philippe Schwoerer le 18 Oct 2022 à 06:00 0 commentaires

Selon le planning déjà plusieurs fois retouché, le bonus gouvernemental maximal pour les particuliers qui achètent une voiture électrique neuve à moins de 47 000 euros devait être ramené de 6 000 à 5 000 euros au 1er janvier 2023. Le Président de la République vient d’annoncer au contraire qu’il serait prochainement relevé à 7 000 euros au bénéfice de la moitié plus modeste des ménages français.

 

Jusqu’à 7 000 euros de bonus

A l’occasion d’une longue interview accordée au quotidien Les Echos, Emmanuel Macron a clarifié sa position en faveur d’une mobilité moins émissive tout en prenant garde à ne pas accentuer une certaine fracture sociale.

Ce qui passe par une meilleure accessibilité aux véhicules électriques, en particulier à l’intention des automobilistes qui, tout en étant déjà volontaires pour devenir électromobilistes, éprouveraient des difficultés à concrétiser leur projet. Pour eux, le passage du bonus écologique à 7 000 euros se présente comme un coup de pouce supplémentaire.

Les conditions d’éligibilité devraient être rapidement communiquées, avec une mise en place prochaine. Il faut toutefois espérer que cette action ne se traduise pas par une augmentation des tarifs dans les concessions.

 

Location à 100 euros

Les journalistes des Echos ont demandé des nouvelles concernant une autre mesure susceptible de favoriser le passage à l’électromobilité. Il s’agit du projet de voiture électrique en location à plus ou moins longue durée pour 100 euros de loyer mensuel. Emmanuel Macron a assuré que ce programme fait actuellement l’objet d’un travail technique avec l’élaboration d’un calendrier.

Le Président souhaite en outre que la voiture électrique à 100 euros par mois profite à sa stratégie pour une production française, ou a minima européenne. Des précommandes seraient ouvertes « à l’horizon du second semestre 2023 », avec de premières livraisons début 2024.

Nous sommes impatients de découvrir le ou les modèles de voitures électriques concernés, et les marques qui auront bien voulu répondre à l’appel du chef de l’Etat. Le prix serré avec un montage financier sans mauvaise surprise, et un bilan carbone contenu, permettront-ils de conserver une autonomie, une puissance de recharge, un confort et une habitabilité acceptable pour les ménages ?

 

Redynamiser la filière automobile

Alors que les constructeurs ont mis en exposition leurs concepts et nouveaux modèles électriques dans les stands du Mondial de l’Automobile qui vient d’ouvrir ses portes, Emmanuel Macron a rappelé que la transition vers l’électrique n’est pas la cause des difficultés éprouvées aujourd’hui par la filière.

Il a pour cela effectué un premier focus sur les années 2000, avec 4 millions de véhicules produits dans l’Hexagone au début de cette décennie, et plus que la moitié en 2009. Ce qui ressemble à un renvoi de la balle dans le camp des industriels qui ont délocalisé la construction automobile à la fois pour s’ouvrir de nouveaux marchés et proposer des modèles toujours plus équipés sans faire exploser les tarifs.

Le président a brossé les grandes lignes d’une feuille de route qui passe par 2027 et 2030 avec respectivement un million puis 2 millions de véhicules électriques produits en France. Dans 5 ans, les VE devraient représenter 30 % des ventes en neuf, toutes énergies d’alimentation confondues.

 

Scénario gagnant-gagnant

En quelque sorte, le président appelle à faire machine arrière conjointement sur 2 points : une fabrication relocalisée en France, avec un retour à l’essentiel au niveau du cahier des charges des véhicules. De telle sorte que la mobilité durable devienne un atout dans un scénario gagnant-gagnant : gagnant pour l’industrie de notre pays en incluant les sous-traitants souvent malmenés, et gagnant pour les citoyens.

Les constructeurs coréens Kia et Hyundai ont déjà montré comment parvenir depuis une feuille blanche à des modèles efficients qui proposent de nouvelles technologies utiles, comme le V2D (Vehicle-to-Device = Du véhicule à l’appareil électrique à alimenter). Très séduisantes, et parfois aussi très convaincantes, les voitures électriques chinoises se répandent dans l’Hexagone.

Les marques françaises n’ont plus d’autres choix que de se montrer excellentes dans leurs futures offres, et de parler un nouveau langage dans les concessions.

 

La recharge aussi

Aux journalistes des Echos, le Président a aligné quelques chiffres : 1,1 million de bornes au total dans l’Hexagone, 70 000 bornes publiques installées, 3 000 nouvelles bornes mises en service chaque mois, 100 000 bornes publiques disponibles à la fin du premier semestre 2023 et 400 000 en 2030.

Il a annoncé vouloir étendre le bouclier tarifaire à ce matériel incontournable pour les électromobilistes afin « d’éviter des péripéties comme certains de nos voisins ». Lors d’un récent déplacement dans le bordelais, j’ai pu constater que dans certains cas de figure la recharge AC pouvait être facturée sans limite aux environs des 10 centimes la minute.

Puisque la puissance est divisée par 2 avec 2 voitures branchées simultanément, il en coûterait de l’ordre de 135-150 euros pour recharger la batterie 64 kWh d’une voiture électrique équipée d’un chargeur 7 kW. Et ce, en immobilisant le véhicule pendant 25 heures environ. A comparer, Ionity ferait presque dans le social.

 

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