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Le déficit sur Autolib’ ne pèserait pas sur les contribuables Rédigé par Philippe Schwoerer le 01 Fév 2017 à 00:00 0 commentaires

En dépit de son succès, le service d’autopartage francilien de voitures électriques Autolib’ s’acheminerait vers un déficit potentiel d’environ 180 millions d’euros pour la fin de la délégation du mandat à Bolloré en 2023. Le tiers seulement serait à la charge de l’industriel. Au tout début de l’année, il semblait évident que les contribuables des villes desservies devraient éponger la dette. Adjoint EELV aux Transports à la mairie de Paris, Christophe Najdovski vient d’en rejeter le principe. Un audit et une étude indépendante apporteront d’ici peu quelques précisions et préconisations.

120 millions pour les communes

Décidément, le véhicule électrique ne semble pas toujours réussir au groupe Bolloré. En tout cas, en apparence. Après les 16.000 points de charge qui ont failli mailler de façon homogène l’Hexagone, voilà que l’on doit s’attendre à un déficit colossal pour Autolob’, alors que l’industriel prévoyait de substantiels bénéfices à la fin de son mandat, en 2023. Soixante millions pour lui, mais 120 pour la centaine de communes supportant le service, dont 65 millions rien que pour la Capitale. Et au final, on imagine le contribuable appelé à participer au passage de serpillère ! Christophe Najdovski promet que ce ne sera pas le cas, s’exprimant au nom de l’exécutif parisien qui considère « la possibilité d’un tel déficit avec la plus grande gravité », poursuivant : « Il n’est pour nous pas envisageable qu’il soit compensé par les villes, et donc par les contribuables ».

Un audit + une étude indépendante

Critiqué ou apprécié, mais en tout cas particulièrement bien exploité par environ 100.000 abonnés qui ont loué pas loin de 5 millions de fois la célèbre Bluecar grise l’année dernière, – en progression de 11% par rapport à 2015 -, le service Autolib’ ne semble pas pour l’instant mis en péril. S’il a quelque peu manqué sa cible, en retirant finalement plus d’usagers aux transports en commun plutôt que de convertir massivement les automobilistes habituels, il constitue un symbole du développement de la mobilité branchée et de l’autopartage dans les villes soumises à de fréquents épisodes de pollution. Hier, mardi 31 janvier 2017, le syndicat Autolib’ Métropole représentant les communes supportant le service, a annoncé qu’il engageait un audit qui « s’accompagnera de préconisations en vue d’un retour à l’équilibre d’ici 2023, aux fins de préserver ce service public pionnier et unique au monde par son ampleur, auxquels les usagers sont très attachés ». Il ne faudra sans doute pas beaucoup plus d’un mois pour en connaître les conclusions. A la suite de cet épisode, le Conseil de Paris a voté pour la réalisation d’une étude indépendante parallèle dont les résultats seront à comparer avec ceux de l’audit. La collectivité vient aussi de se prononcer pour le passage à 35 et 50 euros des amendes pour défaut de stationnement, jusqu’alors limitées à 17 euros. La fraude au paiement des parcmètres s’élèverait à 300 millions d’euros. En cas de difficulté à revenir à l’équilibre à horizon 2023, le service Autolib’ pourrait peut-être trouver là une manne susceptible d’éponger ses pertes !

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