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Upgrade Club : Une association pour faire durer les voitures électriques Rédigé par Philippe Schwoerer le 04 Nov 2025 à 06:00 0 commentaires

En vieillissant, les batteries lithium-ion finissent par ne plus être suffisamment puissantes ni réparables pour propulser les voitures électriques. Techniquement, il serait possible d’employer des cellules d’aujourd’hui pour obtenir un nouveau pack pouvant même améliorer les performances d’origine. C’est au niveau de la législation que ça ne passe pas.

Revolte veut relever le défi qui se joue au niveau européen de légaliser l’upgrade. Afin d’être entendue, l’entreprise ne pouvait pas vraiment faire autrement que de créer une association et faire appel au plus grand nombre pour la soutenir et la faire grossir.

 

Réparations illégales

D’autres pièces que les batteries sont potentiellement concernées par un assouplissement de la législation européenne et française afin de permettre le remplacement de pièces usagées et plus disponibles pour véhicules électriques. Ainsi les moteurs, chargeurs et l’électronique de puissance.

S’usant avec le temps et l’utilisation, la batterie est toutefois l’élément le plus coûteux. Comme le rappelle Revolte, une batterie, ce n’est pas qu’un ensemble de cellules réunis en modules. Elle comprend aussi des cartes électroniques avec des logiciels (BMS) pour gérer ces dernières, de la connectique, un système de refroidissement, etc.

Ayant à son actif plus de 4 000 réparations, la jeune entreprise et les garagistes branchés qu’elle a formés ont déjà été confrontés à des éléments qu’ils doivent remplacer mais qu’ils ne trouvent plus, ni en neuf ni même en occasion en bon état.

Aujourd’hui, il serait illégal d’employer à la place des pièces de nouvelles générations. Par exemple d’échanger par des cellules de meilleures densité et capacité énergétiques produites en 2025 celles d’origine et qui datent par exemple du début des années 2010. Le faire ferait perdre au véhicule son homologation et sa couverture par l’assurance. En outre le propriétaire de l’engin tout comme celui qui aurait réalisé une telle opération « risqueraient très gros ».

 

Un blocage législatif à faire sauter

Le blocage législatif rend aujourd’hui impossible la vision de Revolte de faire durer le plus longtemps possible les véhicules électriques, jusqu’à 100 ans même, en les réparant à un coût raisonnable. « Imaginez un monde où votre véhicule électrique accueille une, deux, trois générations de packs batterie et retrouve plusieurs fois 100 % d’autonomie au cours de sa -longue- vie », illustre l’entreprise.

Par ailleurs nombre d’automobilistes aux bas revenus ou modérés hésitent à adopter l’électromobilité, même en passant par l’occasion, en raison des sérieux risques de devoir faire face quelques années plus tard à un changement de VE pour cause de panne immobilisante irréparable. Agir pour limiter le dérèglement climatique est nécessaire, mais cela doit aussi pouvoir se faire sans que cela devienne un cauchemar pour les automobilistes et leurs familles.

« L’accès aux pièces, aux logiciels et aux données rendent trop souvent la réparation des batteries de traction soit impossible, soit à un prix prohibitif pouvant représenter 300 % de la valeur vénale du véhicule », souligne Revolte dans son communiqué daté du 31 octobre 2025.

 

Une obsolescence législative qui pousserait au gaspillage

L’actuelle situation pousse en outre à un gaspillage massif du fait de la mise à la casse d’un volume de plus en plus grand de véhicules électriques devenus irréparables. Il empêche aussi de conserver ou de créer de nombreux emplois. Le VE n’est pas un ennemi des garagistes. A l’image des 600 professionnels déjà formés par Revolte, beaucoup se disent prêts à acquérir les compétences et certifications pour intervenir sur les véhicules branchés.

De façon très active, l’entreprise se démène pour l’upgrade comme d’autres l’ont fait auparavant pour le rétrofit. Ainsi en faisant connaître la problématique auprès de députés, présidents de région, l’Utac, l’Ademe et d’autres organismes. Consulté par des bureaux du gouvernement, Revolte a fini par obtenir un feu vert officiel pour faire avancer la cause de l’upgrade au niveau national.

La bonne nouvelle a cependant dû rapidement être modérée en apprenant que c’est cependant au niveau de l’Europe qu’une révision de la législation va devoir être décidée. Porter l’affaire à ce niveau n’est plus possible pour Revolte seul.

D’où la nécessité de créer une association à l’échelle de l’Europe pour démocratiser la réparation des véhicules électriques. Ce regroupement a un nom : l’Upgrade Club. Vous offrant déjà la possibilité de vous exprimer au moyen d’un sondage, le site Internet dédié a officiellement été ouvert le 24 octobre 2025.

 

Objectifs de l’Upgrade Club

Pour lui donner de l’ampleur et de la légitimité, Revolte fait appel à tous ceux concernés de près ou de loin par la durabilité des véhicules électriques. Il s’agit par exemple de réparateurs indépendants spécialisés dans les systèmes de batteries, d’assureurs engagés sur les coûts et risques liés à cet élément, d’acteurs industriels et institutionnels de la filière automobile, de gestionnaires de flotte et leasers, etc.

Les objectifs de l’association sont de faire reconnaître le droit à l’upgrade auprès des institutions européennes, rendre concrètement cette opération possible et à un coût maîtrisé pour un maximum de véhicules électriques, diminuer au mieux le nombre de véhicules poussés à la destruction à cause d’une panne batterie en prolongeant leur durée de vie.

Il est aussi question de permettre l’accès aux données et composants aux professionnels souhaitant pratiquer l’upgrade, communiquer largement sur les enjeux de cette possibilité, démontrer par des analyses de cycle de vie et autres études d’impacts précises son intérêt pour la lutte contre le dérèglement climatique, créer un cadre de sécurité et de qualité commun.

« L’upgrade va tout changer : la réparabilité des véhicules électriques, leur assurabilité, le coût annualisé de détention, l’analyse de cycle de vie, la durée des contrats de leasing », assure Revolte qui refuse que les constructeurs verrouillent la question en imposant leurs solutions avec leurs propres conditions.

 

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