En s’appuyant sur les données collectées par Gireve, l’Avere-France et le ministère de la Transition écologique nous livrent à travers ce baromètre un état des lieux de la recharge des véhicules électriques dans l’Hexagone en 2025.
Au 30 juin 2025, il y avait très précisément 169 559 points de recharge (PDR) accessibles aux électromobilistes dans l’espace public en France. Ce volume exclut ceux réservés à l’usage exclusif de flottes et/ou collaborateurs d’entreprises ou des résidents d’un immeuble. Il ne prend pas en compte non plus les bornes en cours d’installation ni celles qui viennent d’être supprimées.
Entre le début de cette année et la fin du premier semestre, 3 321 nouvelles stations ont été ouvertes par rapport à 2024, représentant 14 865 PDR, soit en moyenne un peu plus de 2 477 par mois. Fin juillet, on peut donc en déduire que le compteur s’est incrémenté jusque dans les environs de 172 000 PDR. Concernant les implantations, la plus grosse part est attribuée aux commerces avec 76 679 PDR (45 %) fin juin. Suivent : les parkings avec 48 218 PDR (28 %), en voirie (29 651 PDR, 17 %), et dans les entreprises (6 766 PDR, 4 %).
Les trois régions les mieux dotées en volume sont l’Ile-de-France (30 047 PDR), Auvergne-Rhône-Alpes (19 791 PDR) et Nouvelle-Aquitaine (16 713 PDR). En dehors de la Corse (1 056 PDR) et de l’outre-mer (La Réunion = 462 PDR ; La Martinique = 211 PDR ; La Guadeloupe = 184 PDR ; La Guyane =30 PDR), les trois territoires offrant le moins de points de recharge sont la Bourgogne-Franche-Comté (6 866 PDR), le Centre-Val de Loire (6 949 PDR) et la Bretagne (7 076 PDR). La répartition moyenne pour 100 000 habitants est de 252 PDR.
Avec l’augmentation du nombre de véhicules électriques sur les routes, la consommation totale estimée d’électricité pour les points de recharge recensés par Gireve est également globalement à la hausse. Ses valeurs ont oscillé entre un peu plus de 63 GWh en février dernier et 82 GWh en juin suivant. Pour comparaison, la seule production d’électricité de source solaire dans notre pays a été respectivement de 1,6 et 3,8 TWh ces deux mois-là.
Gireve a également calculé pour juin 2025 la consommation énergétique moyenne par station (1 646 kWh) et par PDR (484 kWh). Il est intéressant de croiser ce dernier chiffre avec le nombre moyen de sessions de recharge. Il est de 23,7 par PDR. Ce qui donne 20,42 kWh délivrés en moyenne par session de recharge.
C’est assez peu en pensant aux longues distances actuellement parcourues par les électromobilistes pour se rendre ou revenir de leurs lieux de vacances. Mais c’est davantage en phase avec les branchements relativement brefs sur les bornes AC lors d’une course. Aussi au regard des pénalités qui s’appliquent au bout de quelques heures sur ce matériel, désavantageant par exemple les nombreuses voitures électriques équipées d’un chargeur de 7 kW de puissance.
Ce sont les bornes en courant alternatif qui sont les plus implantées en France. La part des PDR en triphasé pour des puissances de 7,4 à 22 kW est de 48 % pour 81 263 unités. Ceux en monophasé à moins de 7,4 kW pèsent 31 % pour 53 599 PDR. Le recul en proportion des bornes tri-standard se mesure aux seuls 1 548 PDR (1 %) capables de délivrer des puissances supérieures à 22 kW en courant alternatif.
Mais aussi aux 3 964 PDR (2 %) en courant continu dont le flux maximal est en dessous de 50 kW. On trouve là de nombreux PDR au standard CHAdeMO dont la présence n’est plus obligatoire dans les nouvelles stations. On ne peut que remarquer leur volume finalement très proche des nouveaux chargeurs capables de distribuer de l’électricité jusqu’à des puissances supérieures à 350 kW : 3 845 PDR (2 %).
Ce sont cependant les bornes intermédiaires qui sont les plus nombreuses, avec 15 488 PDR (9 %) pouvant recharger avec des valeurs maximales comprises entre 150 et 350 kW. Les PDR DC dont la meilleure puissance offerte est comprise entre 50 et 150 kW représentent 7 % de tous les points de recharge accessibles en France, soit 11 117 unités.
De juillet 2024 à juin 2025, on observe une véritable régularité concernant « la probabilité pour un utilisateur d’accéder immédiatement à au moins un point de recharge auquel il pourra charger ». Le taux alterne entre 95 et 96 %. Ce qui apparaît très encourageant.
Une question se pose cependant, le calcul étant réalisé à l’échelle « d’une zone ». Prenons le cas concret d’une aire d’autoroute comme celle de la Vendée sur l’A83. Sont installées là côte-à-côte des bornes Ionity et Tesla. Les 8 PDR du consortium et les 9 du constructeur américain sont-ils comptabilisés dans la même zone ? Si oui, cette disponibilité ne serait donc que théorique, puisque les 9 superchargeurs de ce site ne sont normalement pas ouverts aux utilisateurs des voitures électriques des autres marques.
Relativement bonne nouvelle, la part des PDR indisponibles plus de 7 jours consécutifs fluctue légèrement depuis un an autour des 5 % (6 % en juin 2025). En revanche la part des PDR disponibles techniquement 99 % du temps en France est rarement supérieure à 70 %. Sa valeur pour le mois dernier était en baisse à 62 %.
Les rédacteurs de l’étude précisent : « Un point de recharge est considéré comme disponible s’il n’est ni en maintenance ni hors-service ». Dans la réalité, des électromobilistes se plaignent régulièrement de problèmes d’accès aux bornes sur quelques réseaux, alors qu’ailleurs on constate effectivement une grande qualité de service.
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