Pour Renault, le lancement en 2024 de sa future R5 électrique revêt une importance cruciale. Avec cette voiture, il entend retrouver le leadership sur les véhicules électriques qu’il détenait par le passé avec la Zoé. Pour rencontrer le succès, Renault promet un véhicule à un prix raisonnable, d’environ 25 000 euros en entrée de gamme. Ceci sans faire de concessions sur la qualité, la puissance et l’autonomie. Le constructeur ne ménage pas également ses efforts de communication en amont de la présentation officielle. Il vient d’ailleurs d’ouvrir les portes d’un lieu d’ordinaire très secret : son Centre de réalisation des prototypes (CRP). Une véritable usine miniature qui fabrique actuellement les prototypes de la R5 électrique. Une étape nécessaire pour valider les processus de fabrication afin de s’assurer d’une industrialisation sans accroc.
Le Centre de réalisation des prototypes se niche au cœur du Technocentre Renault de Guyancourt, dans les Yvelines. Près de 500 personnes s’affairent dans ce lieu très secret où les téléphones portables doivent rester à l’entrée. Même le personnel Renault ne peut y pénétrer que muni d’une autorisation spécifique. Il faut dire qu’il s’agit d’un lieu unique, Renault faisant partie des rares constructeurs à disposer d’un tel équipement. Un Centre qui possède des moyens et des processus d’assemblage représentatifs des lignes de production de ses véritables usines. Généralement, les autres constructeurs utilisent leurs usines existantes pour y fabriquer leurs prototypes. Pour Renault, le fait de disposer de ce Centre à proximité immédiate du Technocentre offre un gain de temps précieux. Cela permet une grande réactivité pour la résolution des aléas, sans devoir dépêcher du personnel dans les usines de production.
Le CRP sert à fabriquer les premiers supports physiques de validation des modèles Renault. Pour la R5 électrique, ce processus se déroule par étapes. Il a commencé dès octobre 2021 avec la fabrication de « mulets » arborant une silhouette de Clio. Des mulets que Renault a notamment testé en Laponie dans le cadre de la mise au point de la nouvelle plateforme 100 % électrique CMF-BEV. Actuellement, le Centre fabrique les prototypes qui correspondent fidèlement à la future R5 électrique de série. Des « vehicle check » qui, sous camouflage, ont commencé à sillonner les routes européennes. Des essais dans des conditions extrêmes, au froid et au chaud, pour parfaire les ultimes mises au point du modèle. Un modèle qui subira également des tests de vieillissement accéléré. Au total, le Centre produira une soixantaine de ces prototypes.
Le Centre de réalisation des prototypes a aussi pour objectif de valider le process d’assemblage industriel de la R5 électrique. Ses équipes disposent pour cela d’un outillage et de machines identiques à ceux de l’usine de Douai qui la fabriquera. La phase de prototypage traduit, puis valide au physique les hypothèses et données numériques élaborées en amont. Avant de passer au stade industriel, il convient en effet de tout valider. Il faut fixer le positionnement de toutes les pièces de la voiture et parfois résoudre des soucis avec ces pièces. Les ouvriers du CRP traquent les jeux et affleurements des modules de caisse et des pièces en provenance des fournisseurs. Un travail d’une grande précision, avec une tolérance au dixième de millimètre. Par ailleurs, les ingénieurs passent également au crible la partie logicielle, connectique et électronique.
Disposant de processus, d’outils et de pièces ainsi parfaitement mis au point, la production pourra débuter sans accroc à Douai. Ceci d’autant plus que les équipes de la Manufacture de Douai auront pu au préalable s’entraîner au sein du CRP. Dès lors, elles pourront se concentrer principalement sur la montée en cadence de la production. Une cadence qui n’aura rien à voir avec celle du CRP. Il s’agira en effet de passer de 4 à 5 exemplaires quotidiens à plusieurs centaines de voitures/jour. Des R5 électriques que Renault devrait proposer avec deux capacités de batteries (42 ou 52 kWh). Des batteries qu’il n’ira pas chercher bien loin. En effet, la R5 électrique utilisera des batteries qu’Envision AESC fabriquera au sein de la Gigafactory de Douai. Une Gigafactory qui fait partie intégrante de la Renault Electricity.
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