Outre-Manche, le bureau des marchés du gaz et de l’électricité (Ofgem) et le gouvernement s’activent à développer la recharge intelligente comme une norme permettant de soutenir le réseau électrique et de faire gagner de l’argent aux électromobilistes. Les projets allant dans ce sens recevront une enveloppe pour aider leur mise en application.
Le V2X (Vehicle-to-Everything), c’est la possibilité d’exploiter l’énergie contenue dans les batteries des véhicules électriques pour la fournir au réseau national (V2G = Vehicle-to-Grid), à une maison (V2H = Vehicle-to-Home) ou à un bâtiment (V2B = Vehicle-to-Building). Elle est rendue possible par l’emploi d’un chargeur bidirectionnel capable, selon les besoins, de régénérer les packs lithium-ion des VE, ou à l’inverse de puiser dedans.
La première situation est privilégiée lorsque l’énergie est moins chère sur le réseau (heures creuses) ou pour profiter d’une production verte intermittente (solaire, éolien). A l’inverse, la seconde est espérée pour lisser les appels de puissance aux horaires de pointe et/ou disposer d’une énergie moins chère.
En répondant à l’appel du gouvernement japonais, des constructeurs comme Nissan et Mitsubishi ont été les pionniers dans le domaine, avec l’aide de l’association CHAdeMO qui a développé son standard en ce sens. Le protocole CCS a été depuis rendu compatible avec la recharge intelligente.
Au Royaume-Uni, les autorités cherchent à séduire les entreprises et les électromobilistes afin de généraliser la recharge intelligente et en faire la norme pour les bornes à relativement faible puissance. Elles envisagent, pour un utilisateur de voiture électrique, une économie pouvant s’élever jusqu’à 1 000 livres à l’année, soit environ 1 150 euros selon les cours de change du jeudi 19 janvier 2023.
Le gouvernement vient d’annoncer en ce sens « un plan historique visant à libérer le potentiel de la recharge intelligente des véhicules électriques ». Ce programme définit plusieurs étapes, dont la possibilité donnée à brève échéance aux électromobilistes d’alimenter leur maison avec la batterie de leur VE.
Ceux qui ne peuvent connecter leur engin à leur logement pourront tout de même participer, grâce à la recharge lente sur les lampadaires compatibles avec le V2G. Selon l’administration du territoire, les autres automobilistes en profiteraient également, mais plus indirectement, grâce à la stabilisation du réseau électrique national et à une empreinte environnementale soulagée.
Afin de susciter la préférence pour la recharge intelligente lorsqu’un véhicule électrique peut rester branché sur une durée relativement longue, le gouvernement a annoncé une enveloppe de 16 millions de livres (environ 18,3 millions d’euros) en provenance du portefeuille d’innovation Net Zero (NZIP) pour des technologies qui exploitent le potentiel du V2X.
Il s’agit de permettre aux citoyens « de contrôler leur consommation d’énergie, de la manière la plus pratique et la moins coûteuse ». La recharge intelligente sera accessible depuis chez soi, la rue, le parking de son lieu de travail et en cours de déplacement. Elle pourra relier entre eux des éléments aussi divers qu’une voiture électrique, une pompe à chaleur et des appareils d’électroménager.
Le gouvernement a commencé à préparer le terrain dès l’année dernière, en obligeant les revendeurs à fournir, aux particuliers demandeurs d’une solution de recharge domestique, du matériel déjà compatible avec les réseaux intelligents.
Plusieurs projets ont déjà été retenus pour recevoir l’aide gouvernementale. Nous avons déjà évoqué plus haut les lampadaires intelligents. C’est une idée de l’entreprise Otaski Energy Solutions qui vient de recevoir pour cela 229 000 livres (262 000 euros). Pour son logiciel et son modèle commercial susceptibles de réduire les barrières à l’exploitation domestique des chargeurs bidirectionnels, V2X-Flex dispose de 220 000 livres (251 000 euros).
Peut-être craignez-vous que les réseaux intelligents endommagent les batteries des véhicules électriques. Un budget de 165 000 livres (188 500 euros) a été attribué à BEVScanV2X qui compte développer un outil de surveillance et des conseils pour maximiser la durée de vie des packs exploités pour le V2X. Derrière Energy Smart Heat Pump, c’est Samsung Electronics UK qui peut compter sur 510 000 livres (583 000 euros) afin que les pompes à chaleur puissent répondre aux demandes d’entrée dans les réseaux intelligents.
Cette liste est loin d’être exhaustive. Un rendez-vous est donné au mercredi 25 janvier à 14 heures pour « un événement d’engagement du marché » dans le cadre du programme du Royaume-Uni en matière de réseaux intelligents.
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