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Etude de l’ADEME sur les véhicules électriques : Attentes et perceptions Rédigé par Philippe Schwoerer le 26 Avr 2023 à 12:21 0 commentaires

Intitulée « Perception et attendus du grand public à l’égard de l’électromobilité », la nouvelle étude de l’ADEME menée entre le 26 octobre et le 14 novembre 2022 auprès d’un panel de plus de 3 000 Français de 18 à 75 ans livre des conclusions sur 5 points précis. Il s’agit de l’équipement des ménages, des retours d’expérience, des projets d’achat, de la représentation des véhicules électriques, et des perspectives qui découlent de l’évolution de la législation en matière de mobilité individuelle.

 

Conjoncture

Avant d’aligner les chiffres de l’étude sur l’électromobilité, l’ADEME a tenu à préciser que 2 phénomènes conjoncturels qui s’opposent ont très certainement influencé les sondés. D’une part, il y a les tensions sur les marchés de l’énergie, et en particulier la hausse des prix sur l’électricité, qui ont très certainement dégradé un minimum l’attractivité des voitures électriques. A l’inverse, les arrêts d’approvisionnement des stations-service consécutifs aux blocages des raffineries en septembre et octobre 2022 ont rendu plus désirables ces véhicules.

A noter que, sur les 3 017 personnes interrogées, 315 possèdent déjà des véhicules électriques (3 % du panel) ou hybrides rechargeables (2 %), dont 2 % ont complètement abandonné la possession d’un modèle 100 % thermique et 1 % ne roulent plus qu’à l’électrique.

Avec l’énorme baisse des prix sur les Tesla Model 3 et Model Y, et l’augmentation des tarifs dans nombre de réseaux de recharge, on imagine que le même sondage réalisé aujourd’hui apporterait des réponses différentes sur plusieurs points du sondage.

 

Composition du panel

Avec 51 % de femmes, chacune des tranches 25-34 ans, 35-44 ans, 45-54 ans et 55-64 ans pèse individuellement 18 %. Les 18-24 ans et 65-75 ans représentent respectivement 12 et 16 % de l’ensemble. Les inactifs composent l’échantillon à hauteur de 42 %, contre 30 % pour les catégories socio-professionnelles les moins favorisées, 14 % pour les intermédiaires mais aussi les CSP+.

Presque la moitié des sondés résident dans des territoires de plus de 100 000 habitants : 17 % en agglomération parisienne + 30 % en dehors de cette zone. La ruralité figure à 23 %. Il reste les communautés de 2 000 à 20 000 habitants (17 %) et celles de 20 000 à 100 000 âmes (13 %).

La réalisation du panel tient également compte du niveau de diplôme : Brevet des collèges, CEP ou en dessous = 26 % ; CAP ou BEP = 25 % ; Bac = 18 % ; Idem pour Bac +2 et Bac +3 ; 14 % pour les Bac +4 et Bac +5.

Etude Ademe véhicules électriques

Une répartition par marque qui interroge

Concernant la répartition par marque, on ne peut que s’interroger sur l’irréaliste 2 % de VE Toyota en France en l’absence d’une offre sérieuse et cohérence mais aussi de livraisons. C’est tout de même le niveau des Hyundai, ou autant que Opel et Ford réunis. Même en considérant les électriques à pile hydrogène comme la Mirai, ça n’irait pas, puisque la flotte des taxis Hype ne peut pas être comptabilisée ici, et que les performances de Hyundai seraient alors supérieures également.

Le 23 % d’hybrides rechargeables est également curieux pour Toyota, alors qu’on ne retrouve pas Mitsubishi dont l’Outlander a été le plus vendu pendant plusieurs années. Pas de trace non plus des Tesla que l’on croise désormais partout sur les routes. Sans doute à retrouver dans les « 10 % Autres ».

Un doute aussi sur les 9 % de Dacia électriques, soit autant que Volkswagen et Kia ensemble : le niveau apparaît bien élevé par rapport à la composition réelle de la flotte électrique en France. L’équilibrage du panel des sondés pourrait sans doute expliquer certaines de ces remarques, mais pas au sujet de Toyota. Ce qui mériterait d’être creusé.

 

L’équipement des ménages

L’enquête rappelle que, face à un âge moyen global de 9 ans, celui des voitures électriques et hybrides rechargeables n’est que de 3 ans. Le budget moyen pour acheter un véhicule thermique est de 12 655 euros, contre 25 737 euros pour une voiture électrique, et même 31 067 euros pour les hybrides rechargeables. C’est au-dessus du budget moyen imaginé dans les projets d’achat : 21 568 euros pour un VE et 19 595 euros avec un PHEV. D’où un potentiel recours au marché de l’occasion qui s’intensifie.

Avec une belle justesse, les rédacteurs soulignent que 64 % des modèles essence et diesel ont été acquis d’occasion, contre seulement 13 % pour les VE et 24 % pour les PHEV. Ce qui confirme que pour nombre des ménages qui passent d’un diesel acheté d’occasion à une électrique neuve, le surcoût est évident et ne sera jamais nivelé par le coût de la recharge, surtout pour ceux qui ne peuvent pas se brancher chez eux.

Ces derniers représentent tout de 50 % de ceux qui résident en appartement, et 11 % de ceux qui habitent dans une maison individuelle. Les VE et PHEV sont surreprésentés dans plusieurs catégories : 35-54 ans, ménages aisés, résidence en maison individuelle, grands pôles urbains.

Retours d’expérience

Les modèles branchés sont particulièrement exploités pour les trajets domicile-travail. Moins pour les vacances et les week-ends concernant les électriques : 55 %, contre 83 % pour les thermiques. Parmi les automobilistes qui n’ont qu’un VE, la location ponctuelle d’une thermique est privilégiée au report sur le train.

Selon l’étude sur l’électromobilité réalisée pour l’ADEME par l’ObSoCo, une offre auto-train pourrait constituer « un levier manifeste au développement de l’usage du rail ». A condition sans doute qu’elle soit pratique, et non comme cela s’est vu de devoir amener son véhicule loin de chez soi et à des dates particulièrement décalées par rapport aux besoins.

L’enquête montre un attachement un peu plus grand des propriétaires à leur VE (7,9 sur 10) ou à leur PHEV (7,7), par rapport aux modèles thermiques (7,2). Rien de révolutionnaire à ce sujet. Un grand flou règne concernant la puissance maximale de recharge : 72 % des automobilistes branchés ne la connaissent pas pour leur voiture, et 33 % ignoraient l’existence d’une limite imposée par le véhicule.

 

Représentations des VE et PHEV

Au moment de cette étude de l’ADEME sur l’électromobilité, pas loin de 9 sondés sur 10 (85 %) considéraient que les VE n’étaient pas accessibles pour eux. Près de la moitié changeraient d’avis si les prix descendaient au niveau de ceux des thermiques. Toutefois seulement 36 % envisagent un fléchissement des tarifs.

Ce frein à l’achat reste donc très présent, tout comme ceux de l’autonomie (561 km attendus en moyenne) et de la disponibilité des bornes de recharge. Concernant ces dernières, le temps d’attente maximale toléré ne dépasse pas l’heure. Seulement 31 % des Français pensent que le plein en électricité coûtera moins cher dans quelques années que d’effectuer un plein en carburant. Il serait intéressant de reposer cette question aujourd’hui, après les lourdes augmentations qui sont intervenus sur divers réseaux.

Par ailleurs, seulement 21 % estiment que la production électrique sera suffisante d’ici 2050 pour une bascule complète à l’électromobilité. La tolérance au nucléaire semble se développer. Les projets de bascule à l’électrique sont d’autant plus importants que les réseaux de recharge sont déjà bien installés à proximité de chez soi.

Pas vertueuse la voiture électrique ?

Les fake news semblent avoir la vie dure, puisque seulement 21 % pensent que les voitures électriques ont une meilleure empreinte environnementale que les thermiques. Le goulet d’étranglement qui se prépare pour conserver sa mobilité individuelle à horizon 2050 n’emporte pas l’adhésion de tous les Français.

Ils sont majoritairement contre le développement des ZFE (43 %, pour 37 % d’avis positifs) et l’interdiction des thermiques en 2035 (53 %, pour 28 % d’avis positifs). Toutefois les projections vers 2050 sont créditées de 56 % d’avis favorable à Paris (26 % négatifs), alors qu’une grande partie de la population pense le contraire.

Le scénario fait craindre un renforcement des inégalités sociales, et accentue les réticences à passer à l’électromobilité. Les Français préfèrent un report à 2050 de l’interdiction des ventes des voitures thermiques. Ce qui permettrait alors de passer à des modèles électriques dont l’autonomie allongée par les progrès techniques rendrait possible de conserver les habitudes actuelles de déplacement. Avec des tarifs certainement adoucis par des ventes massives mais moins tendues.

Source : « Perception et attendus du grand public à l’égard de l’électromobilité », étude ADEME – Avril 2023

 

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