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Renault et Valeo s’associent pour développer le moteur électrique du futur Rédigé par Emmanuel Maumon le 12 Fév 2022 à 06:00 0 commentaires

Renault Group et Valeo viennent de nouer un partenariat visant à développer et produire un moteur électrique de nouvelle génération. Un moteur plus efficient et plus écologique qui devrait être commercialisé en 2027. Produit en France, il équipera en priorité les berlines et les SUV de la gamme Renault. Il pourrait aussi équiper des modèles d’autres constructeurs puisque l’équipementier Valeo pourra le vendre à ses clients habituels. Le partenariat inclut également Valeo Siemens eAutomotive, une coentreprise spécialisée dans la haute puissance. Valeo vient d’en prendre le contrôle total en rachetant les parts de Siemens pour lui racheter pour 277 millions d’euros.

Un moteur plus puissant et sans terres rares

Les trois partenaires ont décidé d’associer leur savoir-faire pour concevoir un système de propulsion unique au monde. Un moteur électrique plus puissant, nécessitant moins d’énergie, et avec moins d’impact environnemental puisque sans recours aux terres rares. Un terme qui regroupe 17 métaux difficiles à extraire, onéreux et dont les prix sont très volatiles. Pour le Directeur Général de Valeo Christophe Périllat : « Ce nouveau moteur conjuguera les plus hautes exigences environnementales avec les plus hautes exigences de performance ». L’architecture générale du moteur, d’une puissance de 200 kW, sera conçue par Renault. La fourniture de ses composants sera basée sur le meilleur de l’expertise de chacune des entreprises. Le rôle de chacun des partenaires dans l’élaboration de ce nouveau moteur est d’ailleurs parfaitement défini dès le départ.

Une production au sein de l’usine de Cléon

Renault développera et produira le rotor de technologie EESM (Electrically Excited Synchronous Motor ou moteur synchrone à excitation électrique). Un rotor permettant de gagner en rendement énergétique. Par ailleurs, la production de ce moteur sera basée au sein de l’usine Renault de Cléon en Normandie. Une bonne nouvelle pour les salariés de ce site qui se spécialise de plus en plus dans la motorisation électrique. Après avoir produit les moteurs de la Zoé et du Kangoo, il fournit aussi ceux de la Mégane e-Tech électrique. L’usine fournira également celui de la future R5 électrique avant d’entamer la production de ce moteur de nouvelle génération. Un moteur qui pourrait aussi équiper certains véhicules utilitaires légers.

Valeo produira le stator

De son côté Valeo produira le Stator, issu de sa maîtrise technologique dans l’assemblage des fils de cuivre. Son savoir-faire unique dans ce domaine lui permet d’intégrer une plus grande densité de cuivre dans le stator. De quoi générer plus de puissance sans avoir besoin d’utiliser plus d’énergie électrique. Avec le partenariat avec Renault, l’unité « Système de propulsion » pourrait bien devenir la première activité de Valeo. Selon les estimations de l’équipementier, le chiffre d’affaires du pôle devrait atteindre plus de 11 milliards d’euros en 2030. Un résultat à comparer avec les 5,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires réalisés en 2021. Une croissance exponentielle corrélée à l’explosion des ventes de véhicules électriques attendue dans les années à venir.

Un partenariat stratégique

Si Valeo a toutes les raisons de se réjouir de ce partenariat, Renault s’en félicite également. Pour le constructeur automobile, l’intérêt de cette nouvelle technologie développée avec Valeo est d’abord économique. Son adoption lui permettra en effet de réduire les coûts de 30% par rapport à un moteur électrique actuel. Autre avantage, la possibilité d’améliorer les performances du moteur tout en réduisant son impact environnemental. Ce partenariat revêt enfin un intérêt stratégique pour Renault Group. Pour son CEO Luca de Meo : « Ce partenariat est une nouvelle démonstration de notre capacité à être à l’avant-garde de la révolution électrique et à ancrer en France la nouvelle chaîne de valeur automobile ». Lors de sa transformation vers l’électrique, Renault privilégie clairement une production en France. Après Douai et le projet ElectriCity, c’est maintenant Cléon qui en bénéficie dans le domaine des moteurs.

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