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Le diesel à 2 litres aux 100 km peut-il effacer l’électrique ? Rédigé par Philippe Schwoerer le 05 Mai 2015 à 00:00 0 commentaires

Carlos Tavares, ancien numéro 2 de Renault, et aujourd’hui à la tête de PSA, ne serait sans doute pas mécontent de voir les progrès de Peugeot sur le diesel gommer la percée des véhicules électriques portés par Carlos Ghosn. Devenu son plus proche rival, ce dernier dirige 2 entreprises à la pointe de l’électromobilité : Nissan, qui commercialise la Leaf, voiture branchée la plus vendue dans le monde, et Renault, dont la Zoé s’attribue encore en avril 2015 la première place des ventes du marché en France. Dans ce paysage, la 208 de série, quelque peu optimisée, que le Lion vient de présenter avec une consommation de 2 litres de gazole aux 100 kilomètres, peut-elle court-circuiter les modèles survoltés ?

Un diesel propre ?

Les partisans du diesel en France, parmi lesquels on compte de nombreux détracteurs de la mobilité électrique, souhaiteraient bien faire de cette 208 diesel le porte-flambeau de leur combat. Pour autant, jusqu’à preuve du contraire, et en attendant les fameuses preuves promises par Carlos Tavares, un moteur alimenté au gazole rejettera toujours dans l’atmosphère des particules nocives pour l’organisme humain.

Piéger les particules

Une solution définitive au problème des suies qui endommagent les systèmes respiratoires et favorisent le développement des maladies neuro-dégénératives passerait par leur capture dans un contenant que l’on devrait vider pour traitement. Il faudrait alors envisager un réservoir d’un volume suffisamment conséquent pour réaliser tout de même plusieurs centaines de kilomètres sans interruption, avant d’avoir à le débarrasser des impuretés.

Plus dangereuses sont les plus petites PM

Aujourd’hui, nous sommes loin de pouvoir disposer d’une telle solution applicable sur les véhicules de série. Les systèmes les plus répandus dans nos rues cherchent à casser les particules pour les rendre beaucoup plus fines. On a cru un temps que cela suffirait à résoudre le problème de santé publique que l’OMS pointe depuis des décennies comme responsable de la disparition prématurée de plusieurs dizaines de milliers de personnes plus ou moins fragiles en France. Au final, on s’est aperçu que les PM de plus petite taille sont encore plus dangereuses pour l’homme.

Réaction complète

Quant au dispositif miracle qui permettrait d’éclater les molécules les plus nocives, divers chercheurs semblent pouvoir démontrer son inefficacité, les éléments se reformant après leur sortie du pot d’échappement. En dépit des messages d’alerte qui commencent à être suivis par les instances dirigeantes et les collectivités, Peugeot persiste sur la voie du diesel et s’en satisfait.

Mobilité durable

Tant que la communauté scientifique n’aura pas validé les nouveaux systèmes que Carlos Tavares présente comme définitivement efficaces pour résoudre les problèmes liés à la combustion du gazole dans les moteurs à combustion interne, il convient de continuer à soutenir la filière électrique. Car c’est bien elle qui apparaît comme l’une des plus prometteuses pour le développement de la mobilité durable, quelle soit collective ou individuelle.

Un puits sans fond ?

En outre, n’oublions pas que le gazole pose d’autres problèmes à la société française. Parmi lesquels la dépendance au pétrole, le déséquilibre de la balance des échanges commerciaux, et, à un horizon encore incertain, l’épuisement de cette énergie fossile qui est par ailleurs particulièrement utilisée dans le secteur pharmaceutique. Pour autant, les progrès réalisés par les ingénieurs de Peugeot autour des véhicules thermiques ne sont pas à négliger. L’abaissement du poids de la structure des voitures, une meilleure fluidité des carrosseries, et la réduction des frottements au niveau des pièces mécaniques, sont à exploiter sur tous les engins, quelle que soit la source qui permet de les mouvoir.

Des progrès à exploiter

Peugeot qui a autrefois proposé de suivre un nouveau chemin, celui du diesel, devrait être aujourd’hui le constructeur qui montre la voie la plus vertueuse en réponse à toutes les questions épineuses soulevées par la mobilité motorisée. Certes, réduire à 2 litres aux 100 kilomètres la consommation d’une voiture de série est une très bonne nouvelle. Mais il s’agit là d’un exploit obtenu dans des conditions qui sont bien loin de celles que connaissent les automobilistes au quotidien. La 208 BlueHDi « basse consommation » ne risque donc pas de remettre en cause la diversité des technologies qui sont aujourd’hui envisagées pour réduire l’impact des déplacements individuels sur la planète et la santé publique.

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