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La Toyota à hydrogène, son atelier de réparation et le blanc d’œuf Rédigé par Philippe Schwoerer le 20 Fév 2018 à 00:00 0 commentaires

Notre titre pourrait faire penser à une parodie de fable de La Fontaine. Il n’en est rien ! Le présent article combine 2 informations totalement indépendantes qui concernent la mobilité hydrogène. Celle-ci restant encore marginale, – même si l’on ne peut nier qu’elle se développe -, nous n’avons pas souhaité lui consacrer 2 entrées à la suite sur notre site. C’est pourquoi nos lecteurs trouveront en première partie quelques éléments sur un programme de Toyota pour sécuriser les ateliers de réparations et entretien de ses modèles électriques à pile hydrogène. La seconde, à prendre avec le nécessaire recul qui convient, rend compte de recherches sur le blanc d’œuf pour dynamiser la production vertueuse de ce gaz.

Adaptation à l’hydrogène des ateliers de réparation

Les constructeurs lancés dans un programme de développement de voitures électriques alimentées à l’hydrogène via une pile à combustible certifient avoir pris la mesure du danger que représente dans certaines circonstances ce gaz tout autant extrêmement explosif que volatile. En sachant que le risque zéro n’existe pas, et en particulier dans ce domaine, on peut cependant bien imaginer que le maximum a déjà été fait pour que toute menace d’accident dû à l’hydrogène soit écartée de l’utilisation normale des modèles Fuel Cell. Les industriels ont déjà été échaudés par l’histoire de la mobilité GPL ! Mais quand les voitures à pile à combustible devront subir des opérations de réparation ou d’entretien, il faudra bien que les ateliers qui les recevront soient équipés pour avertir d’une éventuelle fuite du gaz. Toyota vient d’effectuer une telle démarche qui a déjà abouti à adapter 9 sites outre-Atlantique.

Capteurs

Créé en 2008 par le bureau des technologies des piles à combustible, – qui dépend de l’office de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables -, le laboratoire du capteur d’hydrogène a été utilisé pour le compte de Toyota par l’expert en sécurité KPA Services afin de valider du matériel à intégrer dans les ateliers susceptibles de recevoir, pour intervention, des véhicules à hydrogène. Principales pièces au centre du dispositif : des capteurs capables de détecter toute fuite du gaz embarqué. Tout le système de détection et de sécurisation repose sur eux. « Alors que les véhicules ont été conçus avec des caractéristiques de sécurité importantes pour empêcher les rejets d’hydrogène involontaires dans des conditions de fonctionnement normales, la probabilité d’un rejet peut augmenter lors de certaines opérations comme la maintenance du système d’alimentation ou du groupe motopropulseur. Les dangers associés à l’hydrogène dans ces types d’opérations sont minimisés grâce à la conception d’installations appropriées, y compris l’utilisation de capteurs, pour alerter le personnel de la présence d’hydrogène », explique l’office de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables.

Déploiement en cours aux Etats-Unis

A l’instar du cordon de sécurité pour l’intervention sur les voitures électriques à batterie de traction, les modèles à pile hydrogène seront isolés dans une baie individuelle. Compatible avec les exigences globales de sécurité pour les activités de maintenance, la détection des éventuelles fuites y sera quasiment immédiate. Pour effectuer un choix de capteur, KPA Services, et le laboratoire national des énergies renouvelables (NREL) dont dépend le laboratoire du capteur d’hydrogène, ont cherché à répondre aux exigences des normes NFPA 2 (National Fire Protection Association) et IFC (International Fire Code). Leurs travaux de recherche en partenariat a abouti à une autorisation d’installation délivrée par les autorités locales compétentes. Aux 9 ateliers Toyota déjà équipés depuis pour intervenir sur les voitures électriques à pile hydrogène vont s’en ajouter prochainement de nouveaux chez des concessionnaires de la marque, en particulier sur un corridor Nord-Est entre Boston et New York.

Du blanc d’œuf pour la production d’hydrogène

Depuis l’université de la ville japonaise d’Osaka nous arrive une étonnante information, publiée sur son site Internet. Une équipe de chercheurs hébergée en son sein aurait démontré l’utilité d’exploiter le blanc d’œuf pour la production propre d’hydrogène à partir de l’eau, via l’énergie solaire. Pas de libération de CO2, pas d’emploi d’énergie fossile ! Une des protéines contenues dans le blanc d’œuf, la lysozyme, possède la faculté de générer des cristaux avec de nombreux trous qui sont capables de piéger les particules d’hydrogène. Cette architecture permet au gaz de se stabiliser pour être ensuite exploitable dans les piles à combustible, en particulier des véhicules électriques.

Composants catalytiques

« L’accumulation précise de molécules agissant comme des composants catalytiques sont importants pour construire un système photocatalytique. Lorsque les composants moléculaires sont répartis de manière aléatoire dans la solution ou des composés sans forme, les réactions catalytiques ne peuvent se poursuivre », souligne Hiroyasu Tabe, l’un des chercheurs de l’équipe. Obtenir de l’hydrogène en exploitant le blanc d’œuf impose un traitement en laboratoire, comme l’explique le texte consacré au sujet : « Une manière prometteuse d’accumuler avec précision ces molécules catalytiques est la production de protéines pures par des bactéries cultivées qui nécessite un équipement spécial ». Pour le scientifique, qui souligne que « les blancs d’œufs de poule sont peu coûteux et inépuisables », les résultats obtenus par son équipe « suggèrent que les cristaux de protéines poreuses sont des plateformes prometteuses pour accumuler périodiquement et rationnellement des composants catalytiques en utilisant des interactions moléculaires ». Si Hiroyasu Tabe se montre persuasif, il paraît difficile d’estimer, voire d’envisager, une exploitation à grande échelle de cette découverte !

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