← Revenir aux actualités

Formule E : une Saison 5 particulièrement excitante Rédigé par EMMANUEL MAUMON le 12 Déc 2018 à 00:00 0 commentaires

La saison 2018-2019 du championnat de Formule E débute samedi sur le circuit de Dariya en Arabie Saoudite, dans les faubourgs de la capitale Riyad. Les 22 pilotes et les 11 écuries engagés s’affronteront ensuite sur 12 autres courses disputées sur des circuits en ville, à travers cinq continents. Ainsi, après le Moyen-Orient, ils prendront la direction de Marrakech, puis de Santiago du Chili et de Mexico, avant d’aller en Asie à Hong-Kong et Sanya en Chine, puis de débuter une campagne européenne les menant successivement à Rome, Paris, Monaco, Berlin et Berne. Enfin, ils termineront la saison en apothéose avec deux courses disputées dans les rues de New York.
Cette Saison 5 s’annonce particulièrement excitante car elle mettra aux prises une nouvelle génération de bolides électriques dans lesquels les grands constructeurs s’impliquent de plus en plus. L’arrivée de ces nouvelles monoplaces permettra également un changement du format ainsi que l’instauration de nouvelles règles pour ces 13 ePrix. Des modifications qui rendent l’issue de la saison totalement incertaine, aussi bien dans le championnat des constructeurs que dans celui des pilotes.

De nouvelles monoplaces révolutionnaires

Si le championnat de Formule E n’a pas cessé de faire évoluer la technologie depuis sa création, la Saison 5 sera marquée par un véritable saut technologique avec l’apparition de 22 monoplaces de seconde génération, baptisée Gen2. Des voitures révolutionnaires, toujours 100% électriques et qui, au-delà de leur changement de look, recèlent un grand nombre d’innovations en termes de puissance, de batteries et de freinage. Sur ce dernier point, la Gen2 adopte le système Brake by Wire déjà utilisé en Formule 1. Placé sur les roues arrière des monoplaces, ce système permet une importante récupération d’énergie lors de la décélération. Si les pilotes utiliseront en début de course le freinage hydraulique classique, ils se serviront uniquement de ce système dès que les batteries commenceront à se vider.
Des batteries dont les nouvelles capacités énergétiques vont changer la physionomie des ePrix. Jusqu’à présent, les batteries des Formule E ne tenaient pas la distance d’une course, ce qui obligeait les pilotes à changer de voiture à mi-course. Avec la Gen2, la capacité du pack de batteries est doublée et ces changements de monoplace sont supprimés. Cette évolution s’accompagne également d’une modification du format des ePrix qui ne se disputeront plus à la distance, mais au temps. Désormais les courses se dérouleront en 45 minutes plus un tour de circuit, au lieu d’un certain nombre de tours selon la longueur du circuit. Les périodes de voiture de sécurité ou de drapeau jaune sur toute la piste permettront l’utilisation de plus de puissance sur le reste de la course. L’optimisation de l’énergie sera encore plus cruciale et rendra les courses plus incertaines.

Plus de puissance en course

L’autre grande innovation de la Gen2 concerne la puissance des moteurs. Les Formules E seront donc plus puissantes et plus rapides, aussi bien en course qu’en qualifications. Lors de ces dernières, la puissance des moteurs passera de 200 kW à 250 kW, tandis qu’en course la puissance autorisée passera de 180 kW à 200 kW. Avec cette évolution, la Gen2 est capable de passer du 0 au 100 km/h en moins de 3 secondes et d’atteindre une vitesse maximale officiellement fixée à 280km/h, mais Lucas di Grassi estime qu’il pourra sans problème dépasser les 300 km/h.
Outre le Fan Boost qui, grâce aux votes des fans, offre à certains pilotes la possibilité de dépasser la puissance maximale autorisée une fois par course, une innovation réglementaire permettra également à l’ensemble des pilotes de bénéficier d’un surcroit de puissance en course. Destiné à rendre les courses encore plus spectaculaires, le Mode Attack leur permettra en effet de booster temporairement la puissance de 200 kW à 225 kW. Pour l’activer, ils devront pénétrer dans une zone dédiée située hors trajectoire. De quoi perdre éventuellement des positions, mais ils auront la possibilité de reprendre l’avantage dans la foulée et de dépasser grâce à la puissance accrue. A noter que le nombre et la durée de puissance supplémentaires varieront lors de chaque ePrix, ce qui contraindra les équipes à adapter leur stratégie.

Du changement, mais les grands constructeurs de plus en plus présents

La Saison 5 sera aussi marquée par l’implication de plus en plus forte des grands constructeurs. Si Renault, lauréat des 3 premiers championnats des constructeurs quitte la compétition pour se consacrer pleinement à la Formule 1, il cède sa place à son partenaire au sein de l’Alliance : Nissan qui bénéficiera du concours de l’équipe e.Dams qui était associé au succès de constructeur français. Champion en titre, Audi s’impliquera encore plus dans le championnat en fournissant également deux Audi e-tron FE05 à l’écurie britannique Virgin.
Partenaire l’an dernier de Virgin, DS s’associe désormais à l’écurie privée Techeetah qui a permis la saison dernière à Jean-Eric Vergne de remporter le titre des pilotes. Pour BMW, le partenariat technique avec l’équipe Andretti se mue en une implication officielle de la marque qui donne naissance à l’entité BMW i Andretti Motorsport. De son côté, Jaguar poursuit son engagement et affiche ses ambitions en ayant recruté le premier champion de l’histoire de la Formule E : Nelson Piquet Junior. Enfin, si tout comme Porsche, Mercedes s’engagera officiellement dans le championnat lors de la Saison 6, la marque à l’étoile sera présente dès cette saison via un partenariat avec l’écurie Venturi à qui elle fournira notamment son groupe motopropulseur.

Un championnat des pilotes très ouvert

L’écurie monégasque a également réalisé un gros coup en recrutant comme pilote le brésilien Felipe Massa qui a dans sa carrière remporté 11 grand prix de Formule 1. D’emblée, il se pose comme un candidat au titre des pilotes dans un championnat plus ouvert que jamais. Champion sortant, Jean-Eric Vergne tentera d’être le premier pilote à conserver son titre et les essais officiels d’avant saison à Valence ont montré que sa Techeetah était toujours dans le coup malgré le changement de partenaire. Les essais de Valence ont également dévoilé le fort potentiel des BMW et ses deux pilotes (Antonio Felix Da Costa et Alexander Sims) sont en mesure de créer la surprise.
Toujours bien placés et vainqueurs respectivement des Saison 2 et 4, Sébastien Buemi et Lucas Di Grassi feront toujours partis des favoris pour le titre. Le pilote suisse partira un peu dans l’inconnu au volant de la Nissan, au contraire du brésilien qui pourra miser sur la stabilité avec son Audi. Troisième l’an passé, Sam Bird sera quant à lui toujours candidat au podium avec sa Virgin désormais propulsée par Audi. Mais comme l’arrivée de la Gen2 va redistribuer totalement les cartes entre les différentes équipes, les pronostics à l’orée de la Saison 5 s’avèrent très aléatoires. Une nouvelle raison de rendre cette saison particulièrement excitante.

partager cette actualité sur :

Commentaires

Laisser un commentaire

Veuillez noter s'il vous plaît

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Rejoindre le réseau AVEM

Vidéos

Toutes les vidéos
Newsletter