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Comment Tallano récupère les particules fines liées au freinage ? Rédigé par Tiphaine Leurent le 30 Oct 2019 à 00:00 0 commentaires

Tallano, une entreprise française, a mis en place Tamic, un système de collecte des microparticules émises par les systèmes de freinage à disque.

Microparticules liées au freinage ?

Pour rappel, au freinage des véhicules, les plaquettes entrent en contact avec le disque. La force de frottement entre les plaquettes et le disque crée un couple de freinage qui ralentit le véhicule. Ce frottement provoque l’abrasion des plaquettes et ainsi une émission de particules fines très nocives pour l’organisme. L’entreprise Tallano a mis en place un système permettant de récupérer une grande partie de ces particules fines émises, appelé Tamic.
Comment fonctionne Tamic ?
Pour maximiser la captation des particules fines, les plaquettes de frein sont modifiées (rainurage et trou). Une gaine part du trou des plaquettes vers le filtre qui peut être logé sous le capot, et lors du freinage du véhicule, un signal est envoyé afin de déclencher la turbine qui aspire les particules dans le filtre dédié. Ce filtre est adapté afin d’être changé lors du remplacement des plaquettes de frein.

Ce système peut récupérer plus de 90 % des particules fines émises par le système de freinage indique l’entreprise.

Véhicules concernés

Tallano souhaite proposer son système aux véhicules particuliers et aussi aux véhicules roulant sur rails tels que les trains, TER ou tram.

Ils sont en train d’effectuer des tests sur une Renault Zoé prêtée par la mairie de Paris, et feront un premier contrôle avec les équipes de la ville quand elle aura parcouru 5000 km. Lors des tests réalisés par la société, la Renault Zoé a produit 11 milligrammes de particules fines par km parcouru. Ces résultats sont assez surprenant vu que les freins des véhicules électriques sont faiblement utilisés (frein régénératif), et que la Renault Zoé est un véhicule de petit gabarit. « Un véhicule moyen produit de 25 à 30 milligrammes de particules fines par km parcouru quand la Norme Euro6 limite la production de particules fines à 4,5 milligrammes par km parcouru pour les moteurs essence. Il n’existe pas encore de réglementation quant aux particules de frein mais l’ONG ICCT (The International Council on Clean Transportation) vient de réclamer début octobre la création d’une limite quant à cette émission dans la future réglementation Euro7 en cours de discussion à Bruxelles. » nous a indiqué Jean Louis Juchault, managing partner chez Tallano.

Une prochaine expérimentation sur deux ans aura lieu sur la ligne C du RER parisien à partir du début de l’année 2020. Celle-ci est née d’un partenariat Tallano/SNCF bénéficiant d’un financement de la Région Ile-de-France dans le cadre de l’appel à projet « Améliorons la qualité de l’air de nos stations ». Avant installation sur les véhicules, leurs systèmes ont déjà été testés par la SNCF à l’Agence des Essais Ferroviaire afin d’en établir officiellement les performances de captation. Ces résultats feront l’objet d’une présentation officielle par la Sncf et Tallano ce jeudi 31 octobre 2019 lors du Congrès mondial de la recherche ferroviaire à Tokyo.

Impact sur la qualité de l’air

Cette récupération des particules fines a un impact certain sur la qualité de l’air à proximité des voies de circulation routières. En Europe, les émissions de particules au freinage représentent près de 110 000 tonnes/an parmi lesquelles 50 000 tonnes sont distillées dans l’air (Source : INSA Lyon 2011, indiqué sur le site de Tallano).

Une pollution aux particules fines est également observée dans le ferroviaire. Cette pollution a notamment été calculée dans les métros parisiens (qui sont à moteur électrique, il faut le préciser). Les mesures d’AirParif indiquent que la concentration en particules fines PM10 peut attendre des seuils atteignant 60 μg/m³ en moyenne dans la station Faidherbe, et près de 330 μg/m³ dans la station Auber. Ce qui est très nettement supérieur aux recommandations de l’OMS qui sont de 20 µg/m3. La cause n’étant donc pas les moteurs, mais l’abrasion des plaquettes comme le précise également la RATP.

Technologie

Le système a été conçu pour être monté, après ajustement, sur différents véhicules, allant d’une petite citadine à une rame de métro. Pour les constructeurs pensant que cela peut avoir un impact négatif sur leur véhicules, Tallano précise que l’ensemble du système d’aspiration ne pèse que quelques dizaines de grammes, et que cela n’a aucune incidence sur les performances du véhicule.

Afin de bien comprendre le fonctionnement du système, nous vous invitons à regarder la vidéo réalisée par l’entreprise.

Tallano Technologie from Rocca-Serra on Vimeo

Reste que l’usage des freins n’est pas le seul problème à traiter, puisque le frottement des pneus sur le bitume est aussi très émetteur de particules : 13 980 tonnes par an selon l’Agence Fédérale de l’Environnement en Allemagne. Et avec le succès grandissant des SUV et des véhicules électriques à grande capacité de batterie, plus lourds, il est important de trouver des solutions maintenant. Est-ce que limiter les déplacements en véhicule propriétaire ne fait pas partie de la réponse ?

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