Ces 1 000 km visés par Renault pour établir son record ne sont pas tombés de nulle part. C’est le seuil souvent annoncé par bien des automobilistes pour passer enfin à l’électrique. Afin d’y parvenir, le Losange n’a pas pris la facilité d’embarquer une grosse batterie. En se contentant de 87 kWh, le constructeur a montré que parcourir cette distance à une moyenne de l’ordre de 100 km/h est possible avec la même quantité d’énergie que celle du Scenic E-Tech.
Pour rappel, l’autonomie en cycle mixte WLTP est de 625 km avec le Renault Scenic 87 kWh. Sur autoroute, il vaudra mieux ne pas en attendre plus de 350 à 400 km en pratiquant une éco-conduite dynamique. En tenant compte des divers ralentissements causés par des travaux, tronçons à vitesse plus limitée, et la circulation, sur un long trajet, la vitesse moyenne descend assez régulièrement autour de 100 km/h, hors arrêts.
C’est pourquoi, viser les 1 000 km en 10 heures sur circuit était crédible de la part de l’équipe de la Renault Filante Record 2025 pour une utilisation normale d’une voiture, électrique ou non. En tout cas bien plus que de baser un record d’autonomie sur une vitesse bien réduite et sur une route au dénivelé négatif, comme d’autres constructeurs l’ont fait.
Ici, les 1 008 km parcourus en un peu moins de 10 heures à une vitesse moyenne de 102 km/h ont bien davantage de sens. Toutefois il faudra encore réaliser bien des progrès avant que ce soit possible avec une voiture grand public à 5 places.
A l’arrivée, la consommation moyenne a été calculée à 7,8 kWh/100 km, soit celle d’une Volkswagen e-Up! en ville ou sur départementale avec le pied très léger. Il restait alors encore 11 % d’énergie dans la batterie, c’est-dire de quoi parcourir plus de 120 km à la même vitesse sur le circuit Utac de Oued Zem au Maroc, ce 18 décembre 2025.
Trois conducteurs se sont passés le volant entre 8h00 du matin et la tombée de la nuit. Ayant eu l’honneur d’engager le défi, le pilote d’essais Laurent Hurgon a cédé la place à Constance Léraud-Reyser au bout de 3h20 à tourner sur la boucle d’un peu plus de 4 km. L’ingénieure systèmes de contrôle châssis a elle-même passé le relais après 4h00 de conduite à Arthur Ferrière, ingénieur mise au point liaisons au sol.
Au total, 239 tours du circuit ont été bouclés, sous le soleil, sans vent, et avec une température qui n’a jamais dépassé les 13° C. A bord de la Filante Record 2025, la perception était toutefois bien différente. « Avec la chaleur et la soif, j’ai vraiment eu l’impression de courir un marathon, mais le défi personnel est relevé puisque j’ai pu rouler 4 heures, bien plus que prévu », indique Constance Léraud-Reyser.
Pour tenir l’objectif, il a fallu que l’équipe de la Filante Record 2025 retravaille très finement les masses et l’aérodynamique. Au point d’accumuler les retards sur le calendrier et de friser la sortie de route. Juillet, septembre puis finalement le 18 décembre : l’idée de départ était de réaliser cette performance avant la fin de la présente année 2025. Il ne restait donc plus beaucoup de marge.
La recherche d’un SCx favorable a nécessité de s’attarder sur l’écoulement de l’air autour de la carrosserie. « Nous étions autour de 0,40, alors que notre objectif se situait plutôt à 0,30. Nous avons compris que pour atteindre notre objectif, il nous fallait revoir en profondeur certains éléments de style et d’architecture », explique Jocelyn Mérigeault.
L’ingénieur en aérodynamique précise : « Nous avons donc décidé de prendre un virage radical en repensant les carénages de roues, avant et arrière, qui étaient les plus pénalisants. Tout cela devait se faire en respectant l’esprit de la 40 CV, ce qui imposait un équilibre délicat entre performance et identité visuelle ».
Renault a voulu rattacher sa Filante Record 2025 à deux précédents véhicules de son patrimoine. Tout d’abord, comme l’a indiqué Jocelyn Mérigeault, la fameuse 40 CV tout juste centenaire, à la ligne également très profilée, et qui a battu plusieurs records de vitesse. Elle pouvait dépasser les 200 km/h avec son bloc 6 cylindres de 9,1 litres à 3 carburateurs double corps. Déjà, avec elle, une grande chasse pour l’alléger avait été menée. Sans doute pas au point de devoir, comme sur l’électrique de 2025, couper les vis pour gagner des milligrammes.
Seconde voiture mythique associée au nouveau bolide, l’Etoile Filante de 1956 à carrosserie polyester pour peser le moins lourd possible. C’est à Bonneville, sur le Lac Salé, que la monoplace a battu le record de vitesse dans la catégorie des moins de 1 000 kg, avec 308,85 km/h enregistrés.
En passant à l’électrique, l’esprit de la passion automobile est resté intact chez Renault. Tout cela est à retrouver dans une série de 3 courtes vidéos sur YouTube. Il manque juste dans tout cela des caractéristiques techniques sur la motorisation (disposition, technologie, puissance, couple), la batterie (spécifique ou au catalogue Renault, chimie), etc. : en bref tout ce qui fait la différence entre une thermique et une électrique.
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