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Ces 9 actions favoriseraient l’adoption des véhicules électriques Rédigé par Philippe Schwoerer le 03 Sep 2025 à 06:00 0 commentaires

Aujourd’hui, si le passage à l’électrique est déjà bien engagé, trop de blocages réels ou psychologiques existent toujours chez les automobilistes encore restés à l’essence ou au gazole.

En outre, il ne faut pas s’inquiéter d’une courbe d’adoption qui montre un fléchissement : Même la Norvège a connu un tel phénomène alors que désormais le taux de VE dans les immatriculations annuelles de voitures neuves a approché les 90 % en 2024 dans ce pays.

Quelques actions à mettre en place en France sous l’impulsion ou avec l’aide des pouvoirs publics pourraient convaincre les réticents de passer au VE.

 

1 – Tarif résidentiel de la recharge sur les bornes publiques

Vivant en appartements ou en maisons de ville sans terrain ni garage, une part importante d’automobilistes français ne peut faire autrement pour recharger une voiture électrique que de se brancher sur les bornes en service dans l’espace public.

Ce qui crée une différence de situation, et même une injustice sociale, car beaucoup d’entre eux sont parmi les foyers les moins aisés. Pourrait-on imaginer qu’ils aient à payer le litre de gazole 3 euros quand il ne coûterait que la moitié aux habitants des quartiers chics ?

Uber voiture électrique

 

A 0,40 euro et plus le kilowattheure sur les bornes 22 kW AC sans compter de possibles pénalités au bout de deux ou cinq heures, c’est tout simplement dissuasif. Au point, pour de nombreux automobilistes qui se sentent exclus, de politiser les appels au passage à la mobilité durable en général.

A l’image du stationnement résidentiel, il apparaît incontournable de créer une tarification spécifique aux électromobilistes locaux qui n’ont pas un moyen de recharge personnel. Pour être populaire et acceptée, elle devrait être proche du tarif bleu d’EDF.

 

2 – Des logements reliés à la rue

Au Royaume-Uni, il est question de faire passer un câble sous le trottoir devant un logement afin que ses résidents puissent brancher une voiture électrique devant chez eux. Certes, il y a deux inconvénients majeurs à un tel scénario. Tout d’abord qu’il ne peut concerner ceux dont l’habitation ne donne pas sur la rue, mais aussi que les places soient prises lors des besoins de recharge.

Dans nombre de cas, cette idée serait toutefois exploitable, le câble de recharge du véhicule pouvant atteindre depuis plusieurs emplacements une prise escamotable dédiée dans le trottoir. Ici, l’électricité proviendrait de l’installation du logement concerné.

Avec un peu d’ingénierie, on peut aussi imaginer que les prises soient partagées entre les résidents d’un même immeuble ou d’une même rue, une identification permettant alors de facturer à la bonne personne à un tarif proche d’un contrat domestique.

 

3 – Des points de recharge lents partout en ville

Toujours avec une tarification proche de celle applicable aux logements, des points de recharge 3,6 kW pourraient se multiplier un peu partout en ville sans nuisance pour les piétons.

Ainsi : lampadaires, prises escamotables au niveau des trottoirs ou fixes sur les murs des bâtiments et les enceintes de clôture (mairie et administrations diverses, salle polyvalente, piscine, terrain de sport, parcs municipaux, autres bâtiments des collectivités, etc.).

Cette importante représentation en possibilités de brancher un VE aurait en outre le potentiel de rassurer les automobilistes et de montrer que la mobilité électrique se développe.

 

4 – Verbaliser les voitures ventouses

Planter un panneau d’interdiction de stationner sauf VE derrière une borne est clairement insuffisant si les conducteurs de voitures ventouses (thermiques ou électriques qui ne rechargent pas) ne sont jamais sanctionnés, ce qui est hélas le cas général.

Or l’article R417-10 du code de la route indique bien qu’est « considéré comme gênant la circulation publique le stationnement d’un véhicule », entre autres « devant les dispositifs destinés à la recharge en énergie des véhicules électriques ». Cette incivilité est donc passible d’une amende (35 euros, ou 22 si elle est minorée). Potentiellement, l’engin pourrait aussi être enlevé.

Le Shift Project plaide pour une mobilité électrique modérée en Bretagne

 

Si elles étaient appliquées, ces deux sanctions éviteraient de réduire la disponibilité des bornes de recharge. Comment cela se passerait-il si l’on retrouvait des voitures garées pendant des heures devant les pompes à essence d’une station-service ?

 

5 – Agir sur les communes qui ne facilitent pas la recharge

Est-il normal aujourd’hui que des communes ne fassent pas un minimum d’efforts pour faciliter le passage à la mobilité électrique de leurs habitants ?

Ainsi en n’ayant pas profité de la proposition des syndicats départementaux de l’énergie d’installer une ou plusieurs bornes sur le territoire, en négligeant les demandes des administrés dans ce sens, en étant responsable de l’inaccessibilité de celles existantes lors d’événements plus ou moins réguliers (marché hebdomadaire, fête foraine, foire commerciale, etc.).

Borne de recharge bloquée par une fête foraine

Pour les élus municipaux qui continuent à rouler avec des véhicules thermiques, l’électrique et la recharge peuvent encore être considérées comme anecdotiques, et même négligeables.

Pourtant, si le gouvernement fait des efforts importants pour développer la mobilité branchée, c’est bien pour modérer le dérèglement climatique qui touche parfois violemment des communes. Dès lors, des rappels pour les villes et villages qui ne jouent pas le jeu, voire des sanctions symboliques, n’apparaissent pas déplacés.

 

6 – Médiateur national de la recharge

En France, il existe déjà un médiateur national de l’énergie chargé de trouver des solutions amiables afin de résoudre des problèmes existants entre les consommateurs et les opérateurs du secteur.

Dans la même idée, il pourrait être créé une fonction de médiateur national de la recharge. Son rôle serait de parvenir à une solution locale au bénéfice des automobilistes qui souhaiteraient passer au VE sans avoir la possibilité de se brancher chez eux.

Pour être efficace, la médiation demanderait sans doute à avoir une représentation à l’échelle des régions ou des départements.

 

7 – Inciter les constructeurs à faire essayer les VE

Il est en général déjà possible d’essayer des voitures électriques dans les réseaux des marques qui en produisent, mais l’effort pour aller au devant des automobilistes reste encore trop conditionné au bon vouloir de chaque concessionnaire. Il faudrait au contraire multiplier les occasions.

Déjà avec les véhicules de courtoisie prêtés lors d’une immobilisation plus ou moins longue en garage. Ce que déjà beaucoup font. Ensuite en créant des événements spécifiques. On a déjà vu des VE exposés dans les grandes surfaces. D’autres formes sont possibles, parfois déjà exploitées, mais très certainement encore à généraliser.

Salon de la voiture électrique à Angers en mai 2025

Pour exemples : prêts de plusieurs exemplaires sur quelques jours à des entreprises et autres services professionnels (commerciaux, taxis, VTC, police, gendarmerie, établissements scolaires, cantines centrales, etc.), rencontres entre des clients électromobilistes témoins et les automobilistes en VT, exposition devant les cinémas quand des voitures électriques sont bien visibles dans des films à l’affiche, etc.

L’idée est d’aller faire découvrir le VE à des automobilistes qui ne s’y intéressent pas encore. A la fois pour casser les fausses idées, mais aussi pour qu’ils puissent constater par eux-mêmes et sans pression l’agrément de conduite et la relative facilité de recharge.

 

8 – Equiper les grandes associations de VE d’occasion

Tout comme GRDF avec des véhicules au GNV/bioGNV, Enedis donne régulièrement à des associations (LPO, Banque alimentaire, CIM E, Agir, Protection civile, etc.) des véhicules électriques d’occasion qui sortent de sa flotte.

C’est un mouvement qu’il faudrait encourager pour que d’autres entreprises avec des parcs roulants importants permettent d’équiper gratuitement ou a coût très bas des organismes qui ont des besoins incontournables.

Elles pourraient pour cela bénéficier d’avantages fiscaux. Non seulement l’image serait meilleure pour l’association, mais en plus cette action permettrait de montrer au grand public les véhicules électriques dans des situations positives.

Les Restos du cœur effectuant des collectes et distribution en VE, c’est tout de même mieux qu’en émettant des gaz malodorants avec de vieux diesel.

 

9 – Points pour la recharge gratuite dans la grande distribution

Leclerc, Carrefour, U, Intermarché, Lidl, etc. : Les enseignes de la grande distribution ont toutes mises en place des cartes de fidélité qui permettent d’engranger des crédits à déduire lors de prochains passages.

Les magasins étant de plus en plus équipés de bornes de recharge sur leurs parkings, le solde disponible pourrait être complété avec une cagnotte permettant de recharger gratuitement un véhicule électrique. Le client serait régulièrement informé lors de ses passages en caisse de son quota déjà obtenu.

Recharge sur parking de supermarché

Ce qui pourrait le faire réfléchir à l’adoption d’un VE, s’il n’en a pas déjà un, en remarquant que l’épargne lui permettrait de rouler gratuitement sur plusieurs centaines voire milliers de kilomètres. Cette action mériterait d’être soutenue par des constructeurs, donnant l’occasion d’organiser des événements d’information et d’essais.

 

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