Que ce soit pour le fret ou transporter jusqu’à 80 personnes, la navette électrique Draisy construite par Lohr intéresse la SNCF pour des voies peu fréquentées ou actuellement fermées.
En mars 2022, la SNCF sortait le concept Draisy de son programme Tech4Mobility dédié aux nouvelles mobilités innovantes. Avec un début d’expérimentation prévu en 2025, cette navette électrique dont la longueur est de l’ordre de celle d’un autobus (14 mètres, deux fois plus compacte qu’un autorail) a été présentée fin septembre à Strasbourg dans le cadre des congrès des Régions de France.
L’engin est mis en avant comme léger et frugal par son constructeur Lohr installé également dans le Bas-Rhin (Hangenbieten). Avec une hauteur de 3,5 m pour une largeur de 3 m, il pèse 20 tonnes, soit 10 pour chacun des deux essieux orientables motorisés. Ce qui est de nature à limiter l’usure des rails sur les plus petites lignes du réseau SNCF.
Doté d’une vitesse de pointe de 100 km/h, Draisy est crédité d’une autonomie d’une centaine de kilomètres obtenue des batteries GCK formées en France logées au niveau du toit. Pour la prolonger au besoin, il est prévu une recharge rapide aux arrêts grâce à un système développé par Stations-e.
Dessiné par l’agence Haiku Design localisée à Hendaye (64), Draisy présente un intérieur voulu modulaire par la SNCF. En configuration transport de voyageurs, elle peut embarquer 80 personnes dont 30 assises avec des vélos et un peu de fret.
Le dimensionnement de cette navette permet d’alléger l’infrastructure, la maintenance et l’exploitation, avec des coûts réduits de 60 %. Pour la sécurité, le véhicule est équipé à l’avant de systèmes de surveillance de la voie et de ses abords, d’aide à la conduite et de détection d’obstacles.
Selon les chiffres communiqués par la SNCF, l’empreinte carbone serait 10 à 20 fois inférieure à celle des trains actuels. Draisy pourrait s’intercaler entre des convois de fret, notamment pour assurer des connexions avec des trains de voyageurs.
Bénéficiant d’un financement de l’Etat dans le cadre du programme France 2030, Draisy pourrait permettre de rentabiliser environ 9 000 km de voies fermées ou menacées de l’être. Il s’agit de « donner un nouveau souffle aux petites lignes ferroviaires des territoires ruraux ».
Par rapport à la feuille de route initiale, un retard d’un an fait glisser à 2027 l’expérimentation sur la ligne Sarralbe-Kalhausen en Moselle longue d’une dizaine de kilomètres. En revanche, l’objectif d’une commercialisation sur le marché national en 2028 est maintenu. Draisy pourra ensuite être proposé à l’étranger.
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