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Union Européenne : de nouveaux objectifs pour la recharge rapide Rédigé par Emmanuel Maumon le 03 Avr 2023 à 06:00 0 commentaires

Un accord informel vient d’intervenir entre les négociateurs du Parlement et du Conseil européen pour actualiser la réglementation AFIR. Un ensemble de règles de l’Union Européenne relatives aux infrastructures pour carburants alternatifs. Cet accord vise à étendre sans tarder le déploiement de stations de recharge ou de ravitaillement en carburants alternatifs. Ceci pour les voitures, les camions et même les avions en stationnement. Cette actualisation de la réglementation doit aussi permettre de rapprocher l’Europe de ses ambitions de neutralité climatique pour 2050. Les carburants alternatifs ainsi que le déploiement d’infrastructures adéquates constituent en effet un maillon essentiel pour atteindre la neutralité carbone. Outre l’accélération du déploiement des infrastructures, les nouvelles règles doivent aussi permettre de faciliter la recharge des véhicules électriques.

Une station de recharge tous les 60 km

L’accord informel fixe des objectifs nationaux minimums obligatoires pour le déploiement d’infrastructures de carburants alternatifs. Par ailleurs, il demande aux pays de l’Union Européenne de présenter leurs plans pour atteindre ces objectifs. Lors des négociations, les députés ont obtenu une accélération du déploiement d’infrastructures sur les grands axes de circulation européens. Pour les voitures, les pays devront disposer au minimum d’une station de recharge rapide tous les 60 km d’ici 2026. Des stations capables de délivrer au moins 400 kW de puissance, portée à 600 kW en 2028. Par ailleurs, les négociateurs ont voulu que les Etats membres déploient des bornes de recharge au même rythme que la progression des ventes de voitures électriques. Pour chaque immatriculation, ils devront installer une capacité de 1,3 kW, l’équivalent d’une borne pour 20 véhicules mis en circulation.

Des mesures pour le transport poids lourds

L’actualisation de la réglementation AFIR comporte également des mesures concernant les poids lourds. Ainsi, l’accord prévoit l’implantation en 2028 d’une station de recharge tous les 120 km pour les camions et les bus. Ces stations devront pouvoir offrir une puissance de 1 400 kW à 2 800 kW en fonction de la route. Le dispositif sera complété par deux bornes de recharge pour camions dans des lieux de stationnement sécurisés à partir de 2028. La nouvelle réglementation concernera aussi l’hydrogène qui jouera un rôle majeur dans la décarbonation du transport longue distance. Elle prévoit une accélération du déploiement des stations de ravitaillement en hydrogène. L’accord stipule que chaque pays devra installer une station de recharge dans tous les centres urbains. D’ici 2031, il devra également y en avoir une tous les 200 km le long des principaux axes routiers européens.

Des mesures pour faciliter la recharge

Union Européenne recharge rapide

Outre l’accélération du déploiement des infrastructures, la nouvelle réglementation entend faciliter la recharge et rendre sa tarification plus transparente. Les premières mesures concernent le paiement de la recharge. Les utilisateurs de véhicules à carburant alternatif devront pouvoir payer facilement aux points de recharge ou de ravitaillement. Un paiement avec une carte de paiement, un dispositif sans contact ou, dans certains cas, en utilisant un QR code. D’autres mesures s’attachent à rendre la tarification plus transparente. Ainsi, le prix des « carburants » devra être affiché par kWh, par minute/session ou par kg. Il devra en outre être raisonnable, aisément et clairement comparable et non discriminatoire. Pour accroître cette transparence, l’accord entérine la création d’ici 2027 d’une base de données européenne commune sur les carburants alternatifs. Ceci afin de fournir aux consommateurs des informations sur leur disponibilité, les temps d’attente ou le prix des différentes stations.

Des progrès insuffisants pour les constructeurs automobiles

Pour l’ACEA, la réglementation AFIR a un rôle crucial à jouer pour aller vers la neutralité carbone du transport. L’Association des Constructeurs Européens d’Automobiles se félicite de l’accord conclu à Bruxelles. Elle reconnait que les députés européens et les ministres ont ajusté leurs positions pour parvenir à un accord. Pour autant, l’ACEA estime que le résultat n’atteint pas le niveau d’ambition requis, tant en ce qui concerne les puissances nécessaires que les délais de déploiement. L’accord ne permettra pas d’atteindre les niveaux d’ambition fixés aux constructeurs automobiles en termes d’objectifs de réduction de CO2. L’association pointe notamment les insuffisances concernant les véhicules utilitaires lourds. Le respect de ces objectifs (-45% d’ici 2030) imposerait la mise en circulation de 400 000 camions zéro émission. Ces véhicules nécessiteraient plus de 50 000 chargeurs adaptés, ainsi qu’au moins 700 stations de ravitaillement en hydrogène. Des chiffres bien supérieurs à ceux découlant de l’accord.

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