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Bilan 2022 et évolution de la recharge dans les Côtes-d’Armor Rédigé par Philippe Schwoerer le 29 Mar 2023 à 12:31 0 commentaires

Dans le département breton des Côtes-d’Armor, le réseau de recharge Brev’Car compte 179 bornes qui ont permis d’effectuer 61 795 opérations de ravitaillement en énergie sur des véhicules électriques et hybrides rechargeables. Du fait de la hausse du prix de l’énergie et de la maintenance, une augmentation, modérée, a été décidée. Elle sera effective à partir du 1er avril prochain.

 

Plus de 7 millions de kilomètres électriques

En passant de 31 005 opérations en 2021 à 61 795 l’année dernière, la fréquentation a tout simplement doublé sur le réseau Brev’Car auprès duquel 1 060 utilisateurs sont abonnés. Le syndicat départemental de l’énergie (SDE22) estime que le service a permis en 2022 de réaliser 7,04 millions de kilomètres sans émission au niveau de gaz d’échappement.

Ce qui représenterait, selon nos calculs, une moyenne dans les Côtes-d’Armor de 114 km par recharge. C’est cohérent avec une majorité de bornes 22 kW AC. Elles sont au nombre de 171, contre 8 chargeurs tri-standards 50 kW (CHAdeMO, Combo CCS, 42 kW AC). Dans ce département à la fois rural et touristique, les pics de connexions ont été enregistrés en juillet (6 543) et août (7 024).

De façon tout aussi logique avec une fréquentation en forte croissance, les chiffres les moins élevés ont été observés en janvier (3 316) et février (3 674). Après les vacances estivales, le nombre de recharges est quasiment toujours resté orienté à la hausse, entre 5 254 et 5 615 branchements. Ces chiffres témoignent d’une augmentation de la mobilité électrique sur le territoire.

 

Les bornes les plus sollicitées

Il est intéressant de constater que les 2 bornes les plus sollicitées sont des chargeurs tri-standards 50 kW. Le premier est celui de Trégueux Le Perray (1 914 recharges), situé à un nœud routier qui dessert entre autres Saint-Brieuc, Quimper, Rennes, Brest, etc. Il est également proche d’une importante zone commerciale.

La deuxième borne est celle de Taden Les Alleux (1 809 recharges), à proximité de Dinan, de magasins fréquentés, et d’une des routes vers Dinard et Saint-Malo. A noter en seizième position (950 recharges), le chargeur tri-standard de Saint-Jouan-de-l’Isle ZA Kergoët qui fait face à la station Ionity sur la route nationale 12 à 4 voies entre Rennes et Brest, en passant par Saint-Brieuc, Guingamp et Morlaix.

C’est à Dinan, place Du Guesclin, que se trouve la borne de recharge 22 kW AC la plus fréquentée, avec 1 479 opérations enregistrées en 2022. A proximité du Château, ses 2 places sont très régulièrement occupées.

 

Evolution du maillage

En plus des 179 du réseau Brev’Car, 111 bornes privés sont accessibles sur le territoire, par exemple sur des parkings de supermarchés. C’est en particulier ce que le SDE22 espère voir se développer pour la recharge électrique dans les Côtes-d’Armor, conformément à la réglementation (Loi d’orientation mobilités, Loi climat et résilience, Code de la construction).

Le syndicat de l’énergie sera d’ailleurs moteur là aussi, en constituant et coordonnant un groupement de commandes pour la fourniture, la pose et l’exploitation de bornes de recharge non exclusivement accessibles au public.

Le schéma des mobilités prévoit de nouvelles implantations aux couleurs de Brev’Car. Concernant les bornes 22 kW AC, 92 devraient être mises en service d’ici 2025, et ensuite 109 à horizon 2030. Dans le courant de l’année 2023, 5 chargeurs ultrarapides vont être ajoutés au maillage. Le premier à entrer en service est localisé à Merdrignac. Suivront ceux prochainement disponibles à Plénée-Jugon, Plouguernével, Plouisy et Plouagat.

 

Augmentation de tarif

Brev’Car fait partie du réseau de la recharge Ouest Charge qui regroupe les bornes des départements des Côtes-d’Armor, du Finistère, de l’Ille-et-Vilaine, de la Loire-Atlantique, de la Mayenne, du Maine-et-Loire et de la Vendée. S’y ajoutent celles de Brest Métropole. Chacun de ces acteurs a sa propre politique concernant son approvisionnement en électricité et la tarification.

Plusieurs de ces territoires ont déjà augmenté leurs grilles, parfois de façon très importante, et en revenant un peu en arrière grâce au bouclier gouvernemental. La hausse de la recharge qui entrera en vigueur dans les Côtes-d’Armor apparaît alors modérée. Sur les bornes 22 kW AC, par exemple, le kilowattheure va passer de 0,22 à 0,33 euro. Contre, par exemple, 0,49 euro depuis le début de l’année dans le département voisin d’Ille-et-Vilaine, ramené à 0,40 euro au 1er avril prochain grâce à l’adoption du bouclier tarifaire.

« En raison de contrats d’achat d’électricité portés par le SDE sécurisés jusqu’à fin 2024, la hausse des tarifs est plus limitée qu’ailleurs », explique le syndicat costarmoricain. Le tarif va passer à 0,44 euro le kilowattheure sur les chargeurs 50 kW. Il sera de 0,55 euro sur les stèles ultrarapides 180 kW.

 

Equilibrage

A noter l’application d’une pénalité de 0,20 euro la minute, avec un montant tout compris plafonné à 50 euros par recharge. Elle sera applicable après la première heure pour les bornes tri-standards et les chargeurs 180 kW. Et au bout de 5 heures sur les 22 kW AC, hors plage de nuit (de 21 à 7 heures).

Des pénalités sur des bornes AC, ce n’est pas très courant. Un rapide petit calcul permet de déterminer qu’avec une des nombreuses voitures qui embarquent un chargeur 7 kW, lorsque les 2 points de charge seront occupés (le débit est alors souvent divisé par 2), et en tenant compte des pertes, en 5 heures, le niveau d’énergie dans la batterie n’augmentera pas beaucoup plus de 15 kWh au mieux. Soit de quoi parcourir plus ou moins 100 km. Une restriction qui peut se comprendre sur certains sites, notamment à proximité des curiosités touristiques. Mais moins sur d’autres.

Le SDE22 indique, concernant la tarification : Elle « contribue à la couverture de dépenses nécessaires au bon fonctionnement du service : moyens internes, exploitation technique, maintenance des infrastructures, gestion commerciale et fourniture d’électricité ». L’année dernière, le syndicat départemental a dû « apporter 241 473 euros afin d’équilibrer le budget du service public départemental de la mobilité électrique ». Et ce, pour compenser un tarif en deçà du prix de revient.

 

Rouler électrique reste économique ?

Dans son communiqué de presse daté du 28 mars, le SDE22 assure que « rouler électrique reste économique », en alignant un coût total de possession mensuel de 527 euros pour un véhicule diesel et de 454 euros pour un électrique, sur la base de 15 000 km parcourus par an (Element Energy – 2021).

C’est oublier un peu vite tous les automobilistes qui se satisfaisaient jusque-là de véhicules thermiques d’occasion achetés quelques milliers d’euros et qui doivent multiplier leur budget de façon très importante pour passer à l’électrique. Pour eux, plus le prix de l’électricité se rapproche de celui des carburants pour réaliser un même nombre de kilomètres, et plus lourde se fait la transition.

Rouler électrique n’est donc pas économique pour tous en termes de CTP, et le sera, sauf explosion du prix des carburants, de moins en moins avec des augmentations du coût des recharges. Mais cet acte que l’on peut alors qualifier de militant et visionnaire reste bénéfique pour l’environnement.

 

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