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Les bus électriques jouent positivement sur la santé des riverains Rédigé par Philippe Schwoerer le 04 Mai 2022 à 06:00 0 commentaires

Selon une étude réalisée en Suède par des chercheurs de l’université de Göteborg, le remplacement des bus hybrides par des modèles électriques aurait permis d’améliorer l’état de santé des personnes qui habitent sur le parcours.

 

Ligne pilote

En 2015, dans le cadre du projet ElectriCity, la ligne d’autobus 55 de Göteborg été modifiée pour être parcourue uniquement par 10 modèles électrifiés, tous de marque Volvo : 7 hybrides + 3 électriques. Ces derniers devaient être rechargés rapidement aux terminus par de l’électricité verte, provenant de sources éoliennes et hydrauliques.

Quatre ans plus tard, une nouvelle phase d’expérimentation a permis de remplacer les hybrides sur une autre ligne : la 60. De sorte qu’elle ne soit plus desservie que par des autobus électriques.

Les chercheurs de l’université suédoise ont mené l’enquête pour identifier d’éventuels bénéfices sur la santé des riverains. Ils ont mis en évidence que la réduction des bruits à basses fréquences, en particulier dans la tranche 31,5-80 Hz, a eu un véritable impact sur les riverains.

 

Variabilité du ressenti

Les sons à basses fréquences sont moins bien atténués par les murs, portes, fenêtres et revêtements antibruit. Dans ce cas, même une légère variation peut être perçue de façon marquée. Les habitants ont ainsi ressenti une baisse de 8 à 13 dB avec les autobus électriques. Mais de façon variable, selon le volume des pièces et les matériaux qui entrent dans la composition des façades des maisons présentes sur la ligne.

C’est dans celles en bois qu’ont été constatées les plus fortes améliorations. Autre facteur influençant la perception des résidents : le profil de la route. Les désagréments les plus importants ont été exprimés par les riverains logés dans les tronçons en côte, correspondant aux plus fortes phases d’accélération. En tout cas c’est dans ces endroits que la motorisation hybride mettait en action de la façon la plus sonore le bloc diesel.

 

Quels impacts possibles

Dans son article consacré à ce sujet, le média Web Green Car Congress a effectué sa propre recherche sur les conséquences pour la santé humaine d’une soumission à des bruits à basses fréquences.

La rédaction a trouvé des éléments de réponse dans un papier publié en 2020 dans La revue de la littérature, signé, parmi d’autres auteurs, de Juliana Araujo Alves rattachée à l’université de Minho au Portugal. Il s’intitule très explicitement : « Le bruit à basse fréquence et ses principaux effets sur la santé humaine ».

Le collectif liste : troubles du sommeil (11,7 %), sensibilité et irritabilité au bruit (10 %), gêne (13,3 %), stress (6,7 %), perte auditive (8,3 %), baisse des performances/fatigue (5 %), fréquence cardiaque/maladies cardiovasculaires (10 %), tension artérielle (6,7 %), anxiété (1,7 %), dépression (3,3 %), déséquilibre (3,3 %) et altération des performances mentales (6,7 %). S’y ajoutent des phénomènes d’acouphène, des ulcères gastriques et duodénaux, des excès de bilirubine, etc.

 

Des micros dans les maisons

Afin de mesurer la diminution du bruit dans les bâtiments, les chercheurs de l’université de Göteborg ont placé 10 à 12 micros dans certaines maisons avant et après le remplacement des bus hybrides par des modèles électriques. Les enquêteurs ont pu constater la différence entre les 2 situations. Ils ont ensuite croisé leur perception avec les réponses données par les riverains dans un questionnaire conçu pour l’expérimentation.

Concernant le bruit des véhicules, la proportion des sondés déclarant remarquer le passage des bus est tombée de 75 à 39 %, et celle témoignant d’une gêne à un degré très élevé a chuté de 26 à 5 %.

Auparavant, 49 % des riverains déclaraient se sentir très fatigués une ou deux fois par semaine. Le pourcentage est revenu à 39 %, identique à celui obtenu auprès des personnes n’habitant pas à proximité d’une ligne parcourue par des bus hybrides. Les somnolences au cours de la journée sont aussi en très nette régression. La part des habitants s’estimant de mauvaise humeur a reculé de 22 à 17 %. De façon générale, les riverains ont témoigné d’une nette amélioration de leur bien-être.

 

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