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Le Pôle Capenergies sensibilise les collectivités aux usages de l’hydrogène Rédigé par Emmanuel Maumon le 08 Avr 2021 à 10:00 0 commentaires

Fédérant bon nombre d’acteurs du monde de l’énergie (grands groupes industriels, PME, organismes de recherche,…) et œuvrant au développement des filières énergétiques bas carbone principalement dans les régions Provence-Alpes-Côte d’Azur et Corse, le Pôle de compétitivité Capenergies considère depuis plusieurs années que l’hydrogène peut jouer un rôle important dans la transition énergétique et la décarbonation des transports. Il a même créé en 2018 un club dédié, baptisé H2, pour faciliter le développement de projets Hydrogène d’envergure comme les projets Masshylia dans la zone de Fos-sur Mer ou Hynovar sur le plateau de Signes et les ports de Toulon.

Une autre mission de ce Club H2 est de sensibiliser les élus et les collectivités territoriales au développement des différents usages de l’hydrogène. C’est dans ce cadre qu’il a organisé le 30 mars un webinaire portant sur la question : Quelles solutions Hydrogène pour la mobilité sur votre territoire ? Les participants y ont pu entendre des témoignages de collectivités pionnières dans l’utilisation de l’hydrogène, mais également avoir une vue plus précise de l’offre en matière d’hydrogène et de la place que cette technologie est en mesure de prendre dans la décarbonation des transports.

La place l’hydrogène dans la décarbonation des transports

Après une introduction d’Anne-Marie Perez, Directrice de Capenergies et Délégué Régional de France Hydrogène, c’est d’ailleurs par un panorama des différents vecteurs énergétiques pour la décarbonation des transports que débuta ce webinaire. Animatrice du Club Mobilité Durable, Lucie Chappaz commença par détailler les forces et faiblesses des carburants classiques et alternatifs. Ainsi pour les véhicules disposant de moteurs à combustion, si le recours à des carburants fossiles les positionne favorablement en termes de coût d’acquisition, les effets sur la pollution sont assez désastreux. Une faiblesse qui devient un atout pour les véhicules électriques (à batteries ou à hydrogène vert) dont le coût en énergie est faible, mais dont le coût d’acquisition reste élevé et dont l’autonomie est plus limitée.

Si la transition énergétique vers la décarbonation des transports semble inéluctable, il n’existe pas de solution miracle. Aucun carburant alternatif ne coche toutes les cases et la solution réside probablement dans un mix énergétique. L’électrique avec des batteries semble plus adaptée pour les véhicules particuliers, les véhicules utilitaires légers, les transports en commun en ville ou pour les vélos à assistance électrique. Le Gaz trouvera sa place pour les longues distances : poids lourds et fret (GNV) ou maritime (GNL), ainsi que pour les transports en commun. L’hydrogène aura également un rôle à jouer pour les longues distances (poids lourds et fret), mais aussi dans les transports en commun (bus et car), le train et les flottes de taxis.

Artois-Gohelle, pionnier de l’hydrogène

Après ce panorama, la soixantaine de participants au webinaire put écouter le premier témoignage d’une collectivité pionnière dans l’utilisation de l’hydrogène. Il s’agissait en l’occurrence du Syndicat Mixte des Transports Artois-Gohelle dont le réseau Tadao, qui dessert 150 communes du Pas-de-Calais, fut en 2019 le premier de France à mettre en service une ligne de bus 100% hydrogène. Une ligne dont les 6 bus parcourent près de 420 000 km/an. Des bus utilisant une technologie 100% française avec des véhicules fabriqués par Safra et des piles à combustible fournies par Symbio. Leur autonomie est de 380 à 500 km, ce qui est largement supérieur aux besoins quotidiens d’environ 200 km.

Le syndicat mixte ne s’est pas contenté d’acquérir des bus à hydrogène, mais a également décidé de produire sur place l’hydrogène à partir de l’hydrolyse de l’eau et d’électricité verte garantie d’origine France. Construite de toutes pièces sur 1 200 m2, cette unité de production comporte 3 containers : un électrolyseur alcalin, un redresseur électrique et une unité de déminéralisation. Elle dispose également de deux cuves de 95 m3 pour le stockage à basse pression 30 Bar et de 24 modules de 400 L pour un stockage moyenne pression de 270 kg d’hydrogène. Un stockage qui alimente deux bornes de distribution auxquelles viennent se connecter les bus pour se recharger.

Vers un écosystème hydrogène en Indre-et-Loire

Le second témoignage de l’un des pionniers de l’hydrogène a été délivré par Touraine Vallée de l’Indre. Située en péri-urbain de l’agglomération de Tours, cette communauté de communes de 52 000 habitants a participé au premier appel à projets « Territoires Hydrogène » lancé en 2016 par le Ministère de l’Ecologie. En partenariat avec le CEA implanté sur le territoire, ce projet s’est concrétisé en 2019 avec une flotte captive de 10 Renault Kangoo à hydrogène et la gestion d’une station de distribution d’hydrogène sur le parc d’activité Isoparc. Toujours en 2019, une autre expérimentation a été menée avec l’acquisition de 15 vélos à hydrogène. Des vélos utilisés pour la visite des châteaux de la région. Outre la promotion du vélotourisme, l’objectif était de tester une flotte de vélos hydrogène en conditions réelles et de mesurer l’acceptabilité sociétale de cette technologie.

Touraine Vallée de l’Indre a également décidé de déployer l’hydrogène pour de la mobilité lourde en faisant l’acquisition d’une Bennes à Ordures Ménagères à Hydrogène. Fabriquée par Semat,  la livraison de cette BOM H2 doit intervenir prochainement. Pour cette expérimentation, la communauté de communes fait partie d’un consortium européen, de même que pour la station de distribution innovante qui sera utilisée non seulement pour les bennes à ordures mais aussi pour les Kangoo et les vélos à hydrogène. A terme, avec le projet Hy’Touraine, c’est un véritable écosystème hydrogène qui devrait voir le jour en Indre-et-Loire. Un écosystème répondant à de multiples usages et regroupant de nombreux partenaires.

Des offres qui s’élargissent

Pour conclure ce webinaire, l’animateur du Club H2 Guillaume Cervera présenta les différentes offres de véhicules hydrogène proposées aujourd’hui sur le marché européen. Des offres qui sont en train de s’étoffer, particulièrement pour les bus à hydrogène dont le coût avoisine les 650 000 euros pour un bus de 12 mètres. Outre Safra dont les bus sont notamment utilisés par le réseau Tadao, le constructeur belge Van Hool propose à la fois un bus de 12 m et des bus articulés de 18 ou 24 m qui tous embarquent une pile à combustible fournie par la société canadienne Ballard. Une pile qui équipe également les bus de 12 m du constructeur polonais Solaris. Quant à lui, le portugais Solaris a retenu une PAC développée par Toyota.

En matière de bennes à ordures à Hydrogène dont les coûts varient de 550 000 à 700 000 euros, on retrouve le Groupe Zoeller et sa filiale Semat, mais aussi le français PVI (Groupe Renault) qui développe une BOM C-Less hydrogène à partir de son modèle électrique, ainsi que le néerlandais e-Trucks dont plusieurs unités sont déjà en service dans plusieurs villes des Pays-Bas comme Amsterdam ou Eindhoven. Pour tous ces véhicules, les collectivités peuvent bénéficier d’aides de l’ADEME, de certaines régions comme la Région Sud ou de l’Etat (bonus de 30 000 € pour l’acquisition d’un bus à hydrogène). Elles ont aussi accès à des prêts de la Banque des Territoires ou de la Banque Européenne d’Investissement.

 

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