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Le prix du pétrole devrait durablement remonter Rédigé par Philippe Schwoerer le 02 Déc 2016 à 00:00 0 commentaires

Les médias s’enflamment actuellement sur la remontée du prix du pétrole. En cause, un accord de réduction de la production des états membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Plus cher, l’or noir devrait réveiller l’attrait pour le gaz de schiste. Un contexte qui plaide en faveur du développement des solutions plus vertueuses pour se déplacer, en particulier celui des véhicules branchés.

Regarder du côté du pétrole avant de passer au VE ?

Au-delà des complications liées à l’environnement et à la santé publique, l’exploitation du pétrole pose également des problèmes de géopolitique, de dépendance économique des nations, de balance commerciale, etc. Faut-il attendre que les cours du brut soient dissuasifs avant de chercher à s’en affranchir au maximum ? On peut s’en douter : non ! Plusieurs raisons à cela. Tout d’abord parce que devant un pétrole plus cher vont immanquablement redémarrer des filières encore plus floues et fortes en conséquences, dont celle des professionnels du gaz de schiste. Si ces derniers et leurs sympathisants semblent minimiser les impacts de son exploitation, au pire une réflexion approfondie emportée par le principe de précaution s’impose, quoi qu’on en dise.

Au-dessus de 50 dollars

En repassant au-dessus des 50 dollars, le prix du baril de Brent ne semble encore pas trop menaçant, si on le compare aux 110 dollars et plus enregistrés pour lui en 2011 et 2012, par exemple. En signant un accord de réduction que même la Russie compte suivre bien qu’en dehors de l’organisation, les membres de l’Opep vont chercher à renouer avec le degré d’influence qu’ils avaient il y a quelques dizaines d’années sur l’économie mondiale. Plus question de brader, mais bien de faire durer le trésor encore dans le sous-sol. Avec un tel état d’esprit, alors que les technologies à base d’énergies renouvelables qui permettraient d’encaisser le soubresaut ne sont pas prêtes et/ou suffisamment disponibles, retrouver un prix du baril à plus de 100 dollars ne devrait pas prendre plus d’une poignée d’années. Certes, le chèque à établir pour faire le plein à la pompe ne sera vraisemblablement pas doublé, du fait que la part du produit lui-même est moindre par rapport aux taxes. Mais il faut s’attendre à retrouver un litre de carburant à plus de 1,50 euros, d’abord pour l’essence, ensuite pour le gazole.

Ne pas attendre d’avoir le couteau sous la gorge

L’Avem, qui milite pour le développement en France de la mobilité électrique, ne peut, dans ce contexte, qu’encourager les automobilistes à envisager de plus en plus sérieusement à s’équiper d’un véhicule à batterie de traction, voire hybride rechargeable, avant que la demande augmente subitement, emportée par l’urgence. Nissan, Tesla, Renault et d’autres constructeurs avouent des délais de livraison de plusieurs mois, consécutifs à l’intérêt que suscitent les modèles plus abordables et/ou à l’autonomie améliorée. Le saut dans l’inconnu que constitue le passage à une nouvelle technologie devrait se faire de façon toujours moins oppressante grâce aux retours positifs des électromobiliens qui se font de plus en plus nombreux.

Des difficultés à aplanir

Le fléchissement de la courbe des ventes des véhicules électriques a pu étonner, alors que le marché des hybrides rechargeables connaissait ses meilleurs mois. Les annonces et nouvelles offres des constructeurs pour des VE à l’autonomie améliorée a provoqué une double attente. Celle qui consiste à ne pas s’emballer pour voir si de meilleures propositions ne vont pas être dévoilées dans les prochains mois, et celle pour la mise en application des promesses récemment médiatisées. Or, pour que les améliorations soient intégrées sans notable surcoût, il faut déjà que soit bien amorcée la machine à lancer sur la route les voitures électriques. A défaut, le signal envoyé aux décideurs, politiques ou industriels, paraît négatif : Faut-il continuer à fournir des efforts pour maintenir et développer une mécanique qui semble s’enrayer ? Le premier trimestre de 2017 devrait se montrer plus rassurant.

Des maillages qui se cherchent

Il n’y aura jamais eu autant de bornes en service dans l’Hexagone pour ravitailler les véhicules électriques et hybrides rechargeables. Et pourtant subsistent les difficultés pour se déplacer sur de longues distances avec ces engins. Certains départements ne sont pas encore équipés d’un réseau organisé de stations de ravitaillement dédiées VE, et leurs syndicats de l’énergie ne communiquent pas, ou plus, sur un déploiement à venir. D’autres annoncent fièrement le démarrage d’un programme qu’ils estiment ambitieux, cohérent de leur point de vue pour se fondre au sein d’un maillage national, mais pourtant déjà dépassé car excluant la recharge rapide pourtant indispensable lorsqu’il s’agit d’effectuer plus de 500 kilomètres dans la journée. L’espoir vient des départements qui ont pris très sérieusement le problème en évaluant tout ce qu’un réseau bien conçu peut amener de positif pour le territoire comme pour la mobilité électrique à l’échelle nationale.

Itinérance

Heureusement que les institutions européennes poussent à l’établissement de ponts, internes à chaque territoire, mais aussi au-delà des frontières. L’idée est de faciliter l’usage des différents réseaux pour voyager loin. Ca semble si simple quand avec une voiture à essence ou au gazole il suffit de se rendre dans n’importe quelle station-service pour faire le plein du réservoir et payer ensuite l’opération avec une carte bancaire. Ce mode de règlement, quoique encore insuffisamment répandu de l’avis des électromobiliens, est proposé sur de plus en plus de bornes de recharge pour véhicules électriques et hybrides rechargeables. Quoi qu’il en soit, afin de ne pas avoir à multiplier les démarches et gonfler inutilement le portefeuille avec un joli jeu de cartes multicolore, différentes structures, dont Gireve, cherchent à obtenir qu’avec un unique badge un utilisateur de VE puisse papillonner de réseau en réseau. Avant d’en arriver là, avec toujours quelques maillages privés en dehors du système, il faudra attendre vraisemblablement quelques années. Plus il y aura de voitures électriques sur les routes, et plus les bonnes résolutions trouveront leur légitimité à se mettre en place rapidement !

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