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Un appel à projets pour développer des « Territoires Hydrogène » Rédigé par Emmanuel Maumon le 11 Mai 2016 à 00:00 0 commentaires

Suivant les recommandations des Conseils généraux de l’économie et de l’environnement – développement durable, Ségolène Royal vient de lancer un appel à projets pour le développement de « Territoires Hydrogène ». Un appel à projets qui fonctionnera comme un guichet unique vers les différents dispositifs d’aides existants, qu’ils soient européens, nationaux ou locaux. Les projets qui seront soutenus devront intégrer une chaîne complète de production, conditionnement, distribution et valorisation d’hydrogène dans des applications finales couvrant de multiples usages. De quoi favoriser l’émergence en France d’une véritable filière de l’hydrogène au sein de laquelle l’électromobilité apparaît comme le secteur le plus prometteur.

Créer une filière française de l’hydrogène

En février 2015, dans le cadre des travaux sur le stockage d’énergie de la solution « Mobilité écologique » de la Nouvelle France Industrielle, Ségolène Royal a confié aux Conseils généraux de l’économie et de l’environnement, une mission relative à la filière hydrogène énergie. Dans leur rapport, publié le 4 mai, ces derniers font une vingtaine de recommandations visant à lever les freins au développement de cette filière qui, si elle représente un pari sur l’avenir, mérite d’être encouragée tant les enjeux pour l’industrie française sont importants. Parmi ces recommandations, la 7ème proposait le lancement d’un appel à projets pour développer une économie de l’hydrogène en expérimentant la viabilité de modèles économiques reposants sur la pluralité des usages du vecteur hydrogène au sein d’un même écosystème.

Une expérimentation à l’échelle d’un territoire

Le rapport préconisait également que ces expérimentations soient menées à l’échelle d’une grande agglomération afin de démontrer notamment qu’un territoire, dès lors qu’il utilise une source d’hydrogène décarbonée pour satisfaire plusieurs utilisations (mobilité, stockage, logistique et niches industrielles, …), peut générer un développement économique rentable et écologique. En initiant, à l’échelle d’une agglomération dense, une économie de l’hydrogène qui traite toutes les formes de mobilité urbaine, il sera ainsi plus facile de valoriser ses avantages par une politique cohérente, sans être par ailleurs contraints à multiplier le nombre de stations de distribution. D’autres typologies de territoires (rural, zone d’activités, ports et aéroports, territoires insulaires) seront également retenues et les enseignements et résultats tirés de ces différentes expérimentations permettront par la suite d’envisager un déploiement à l’échelle nationale.

La mobilité électrique au cœur du projet

Si les projets retenus devront favoriser de multiples usages de l’hydrogène énergie comme l’alimentation autonome, le lissage des énergies intermittentes ou l’injection dans le réseau de gaz, le rapport souligne qu’à l’heure actuelle c’est le secteur de l’électromobilité qui apparait comme le plus prometteur. Outre une autonomie accrue, le véhicule électrique à hydrogène bénéficie en effet d’une grande rapidité de recharge par rapport au véhicule électrique à batteries. Certes aujourd’hui le nombre de voitures à hydrogène est encore limité, mais il commence a progressé aux Etats-Unis, en Allemagne et surtout au Japon où les constructeurs comme Toyota sortent de nouveaux modèles qu’ils ne devraient pas tarder à déployer au niveau mondial. En France, des infrastructures adaptées à des besoins de niche (par exemple pour des flottes automobiles captives comme celles de La Poste) sont actuellement développées en ordre dispersé. Longtemps perçue comme une technologie pour le long terme, la filière hydrogène énergie connait un regain d’intérêt et, si elle constitue un pari sur l’avenir selon les auteurs du rapport, son développement, qui devrait être visible à l’horizon 2025-2030, mérite d’être encouragé.

Explorer toutes les formes de mobilité

Les expérimentations menées sur les « Territoires d’Hydrogène » devraient aussi être l’occasion de suivre les évolutions comportementales du public en matière de mobilité, qui rendent moins nécessaire la propriété d’un véhicule et introduisent des logiques de partage et d’utilisation de toutes les formes de mobilité adaptées au besoin immédiat de déplacement. L’hydrogène peut accompagner ces évolutions en étant par exemple utilisée par des flottes de taxis comme à Paris avec les 5 Hyundai iX35 Fuel Cell transformés en taxis bleus par la STEP, mais aussi par des camions assurant les livraisons du dernier kilomètre ou encore par des systèmes de véhicules en autopartage. Des enquêtes récentes montrent qu’un nombre croissant de français s’imagine très bien, dans 25 ans, vivre sans être propriétaire de leur voiture, en se contentant des transports en commun et de l’autopartage. Ces évolutions au rythme peu prévisible peuvent rebattre les cartes de l’économie de la mobilité dans laquelle l’hydrogène pourrait devenir un atout maître.

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