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Week-end familial en Nissan e-NV200 Rédigé par Philippe Schwoerer le 29 Juin 2015 à 00:00 0 commentaires

Essayer un véhicule électrique impose d’évaluer ses performances en fonction de l’utilisation que l’on peut faire de l’engin. Sur la base de sa camionnette NV200 thermique, Nissan propose depuis environ un an un ludospace, baptisé « Evalia », que l’on voit encore finalement assez peu sur nos routes. Quasiment sans équivalent, sauf à le mettre en concurrence avec le Kangoo ZE de Renault, nous avons voulu évaluer si cet engin est véritablement taillé pour vivre de bons moments en famille. Retour d’un périple d’environ 1.000 kilomètres en 3 jours à travers la Bretagne et la Vendée, depuis le nord des Côtes-d’Armor, avec quatre personnes à bord, dont 2 ados, et les bagages pour tout le monde. Soit 275 kilos embarqués, environ.

Un itinéraire balisé par les bornes de recharge

Si nous avons choisi Fontenay-le-Comte (85) comme destination de notre périple familial avec le Nissan e-NV200, c’est en particulier pour rencontrer un hôtelier qui propose à ses clients la recharge gratuite de leurs véhicules électriques. Nous souhaitions également nous faire une idée de l’efficacité du maillage en bornes sur les territoires du Morbihan et de la Vendée. En partant vendredi 26 juin au matin, nous ne pensions pas que le séjour nous permettrait de vivre tous les cas de figures que nous avons rencontrés. La première difficulté a été de composer avec deux points de recharge CHAdeMO hors service depuis des mois : Ploërmel, qui dépend de Morbihan énergies, et Grand-Fougeray (35), sur le parking du magasin U Express.

130 kilomètres à parcourir

Afin d’arriver au plus vite en Vendée, nous avions choisi de faire une première étape à Arzal (56), à environ 130 kilomètres de notre point de départ qui se situait dans les environs de Dinan (22). Avec une autonomie de 170 km annoncée par le constructeur, même revue à la baisse de 15% pour nous réserver une marge de sécurité, ça devait passer ! Après la recharge nocturne, le e-NV200 annonçait 134 km, basés sur mes performances de la veille, en le ramenant de la concession Nissan de Saint-Brieuc qui nous l’a prêté. Il affichait alors 121 km, résultant d’un usage répété sur voies rapides. Mais plus nous approchions de Ploërmel, où nous savions que nous ne pourrions pas utiliser la borne rapide, et plus les quelques kilomètres d’autonomie que nous avions gagnés dans les 30 premières minutes s’évanouissaient. Notre marge de sécurité ne tenait plus que sur les cinq doigts d’une main. Cinq giratoires, deux ou trois dépassements de tracteurs, et nous risquions de ne pas pouvoir atteindre notre première étape ! D’autant plus que nous ne connaissions pas encore les bons gestes à avoir pour inverser la tendance sur un véhicule plus lourd et moins aérodynamique que ceux que nous avons en main au quotidien. Par chance, Madame souhaitait passer au retour par La Gacilly pour découvrir les photos du festival qui s’y tient actuellement.

Charge lente

En consultant, la veille de notre départ, le site ChargeMap, nous avions retenu que nous pourrions recharger chez Yves Rocher, sur le parking de la Croix des Archers, à condition d’être client. Et puisque nous avons la carte de fidélité en poche pour les produits commercialisés par cette entreprise, nous pensions faire, à La Gacilly, d’une pierre plusieurs coups : un peu de tourisme culturel avec le festival photo, un petit peu de shopping en visitant le magasin d’usine, et régénérer suffisamment les batteries du e-NV200 pour arriver enfin à Arzal. Pour ce dernier point, Madame avait contacté la boutique Yves Rocher pour s’assurer du bon fonctionnement de la borne. Nous avions reçu un accord de principe à faire valider plus tard dans la journée par téléphone ou sur place en arrivant. Mais devant le bâtiment de la Croix des Archers, ça a été beaucoup moins évident. Un responsable du site nous a indiqué que les bornes étaient réservées à un usage interne. Après un petit temps de flottement et d’explication, nous avons pu malgré tout recharger sur la prise domestique de l’installation, pendant environ cinq heures : largement de quoi poursuivre notre voyage tout en profitant, à notre rythme, des points d’intérêt de la ville morbihannaise.

Le e-NV200 étonne sur son passage

C’est devant le point de recharge privé du parking Yves Rocher que nous avons rencontré la première personne à s’étonner qu’il existe un ludospace de ce genre en version électrique. A tel point qu’elle a sorti son mobile pour prendre l’engin en photo. La deuxième du genre, nous l’avons rencontrée sur le parking Auchan de Trignac, près de Saint-Nazaire (44). En cinq heures de recharge, il n’était plus nécessaire pour nous d’aller à Arzal. Voilà pourquoi nous nous sommes retrouvés devant ce supermarché de Loire-Atlantique, attendant que la Leaf déjà connectée libère la borne. Nous avons pu converser avec sa propriétaire qui s’est intéressée à L’Evalia. Nous n’avons finalement pas pu nous restaurer sur place, puisque le temps de la conversation et d’une rapide visite de la galerie marchande, les batteries étaient rechargées à 93%. C’était la première utilisation de notre KiWhi Pass personnel ! Avant d’arriver à Fontenay-le-Comte, nous l’avons utilisé 2 nouvelles fois, en Vendée cette fois-ci, pour autoriser de courtes recharges à Challans et La Roche-sur-Yon, le temps de manger un sandwich à la première borne rapide du SyDEV, et un dessert à la seconde, soit à peine 10 minutes pour juste s’assurer de parvenir à notre destination finale en milieu de soirée. Là encore, quelques automobilistes ont montré leur surprise de voir un Evalia branché !

Le e-NV200 : un bon routier !

Alors que le début de notre périple nous laissait un peu douter des capacités du e-NV200 à filer sur les nationales, la suite du parcours nous a montré un autre visage de l’engin. Finalement pas plus sensible qu’un autre au vent latéral, le ludospace nous a prouvé qu’à 90-105 km/h sur les voies rapides, il pouvait se révéler plutôt sobre, à condition d’accompagner le profil de la route d’un appui adéquat sur l’accélérateur. A peine plus lourd sur la pédale pour avaler les côtes légères, un filet d’énergie sur le plat, et même un peu de régénération en descentes. Le lendemain, l’autonomie, évaluée sur les 20 derniers kilomètres parcourus par le véhicule, s’élevait à 144. Confortable pour tous ses passagers, l’Evalia ne peut cacher la base sur laquelle il a été conçu : il est suspendu comme une camionnette d’aujourd’hui. C’est-à-dire qu’il avale la route en ménageant la fatigue de ses occupants, avec un mouvement de la suspension avant propre aux utilitaires, plus particulièrement perceptible par le conducteur. Il était un peu plus de 22 heures lorsque nous sommes arrivés à destination, après environ 350 kilomètres de routes diverses, et de nombreuses heures à jouer les touristes et ambassadeurs de la mobilité électrique.

Legrand nous accueille au Rabelais

A l’hôtel Le Rabelais de Fontenay-le-Comte, deux stations de recharge ont été installées. Dans un parking couvert, ancien atelier de carrosserie, trône une Wallbox de 3 kW signée Legrand, équipée d’une prise de type 3 qui favorise les Zoé, et d’une Green Up qui nous permettra de faire le plein de la batterie de l’Evalia en une dizaine d’heures. De l’autre côté de l’établissement, à l’extérieur, un matériel similaire, à 2 différences principales près : son implantation sur un pied revêtu de bois, et sa puissance doublée, soit 32 ampères. L’ombre de Pascal Houssard, directeur général du SyDEV, plane encore sur cette réalisation. Nous avons rencontré et interrogé Frédéric Beuchillot qui gère l’hôtel. Nous devrions restituer ses propos dans quelques jours, concernant son projet global en faveur de la mobilité durable, qui se conjugue à l’électrique et au multimodal.

Tourisme

Samedi, l’Evalia s’est montré plutôt convaincant pour faire un peu de tourisme, surtout sous des rayons du Soleil particulièrement chauffants. Par son vaste volume intérieur, ses vitres légèrement athermiques plus particulièrement à l’arrière, et sa couleur claire, l’engin a fait barrière à la chaleur sans qu’il soit nécessaire d’utiliser la climatisation, ni même la ventilation. Une ouverture d’environ 10 centimètres, voire moins, des 2 vitres des portes avant, était suffisante la plupart du temps. Notre e-NV200 de prêt nous a conduit jusqu’au Zoo de Mervent, pour satisfaire la curiosité zoologique de l’ado version demoiselle, puis à Vouvant pour tourner quelques pages d’histoire de la Vendée, avant de découvrir les petites routes du territoire. L’Evalia amène régulièrement à lui les curieux que nous avons renseignés sur la mobilité électrique… et sur l’existence de médias Web dédiés, dont l’Avem.

Un maillage plutôt rassurant en Vendée…

Entre Fontenay et Challans, l’Evalia a avalé sans problème les 106 kilomètres qui séparent le Rabelais de la borne rapide installée par le SyDEV au 167 de la route de Nantes. L’autonomie restante était évaluée à 24 kilomètres par l’électronique embarquée. Une performance relative obtenue en évitant l’autoroute, mais en roulant tout de même la plupart du temps aux vitesses indiquées par les panneaux de limitation. Sauf sur les voies rapides où nous n’avons que peu souvent dépassé les 100 km/h. Souhaitant faire une recharge maximale, nous avons attendu environ 35 minutes avant de couper nous-mêmes la charge à 93%. Le ludospace, comme le préfixe latin le laisse supposer, invite au jeu, et plus particulièrement aux jeux de société. Nous avons juste eu le temps de boucler 2 tours de Blitz, avant de repartir. Direction Trignac : pour utiliser, également pour la deuxième fois, la borne implantée sur le parking d’un des rares magasins Auchan du Nord-Ouest. Environ 70 kilomètres entre les 2 sites, et l’assurance de trouver à se restaurer pour pas trop cher : il est 12h30 ! En revenant au e-NV200, nous constatons que la charge s’est déroulée jusque 100%, alors que la même borne, la veille, s’était arrêtée à 93%, et pour nous, et pour la propriétaire de la Leaf déjà branchée.

…mais perfectible dans le Morbihan

Puisque la borne rapide ne fonctionnait toujours pas à Ploërmel, nous avons planifié de rentrer par Vannes et Pontivy, en nous réjouissant de tester enfin les bornes de Morbihan énergies, le syndicat départemental en la matière. Comme son homologue vendéen, le SDEM a positionné le plupart de ses points de recharge dans des zones d’activités, à la fois désertées le dimanche, et dépourvues des commodités classiques : toilettes, restauration, etc. Des sites en revanche stratégiquement bien placés, aux abords des grands axes, avec peu de distances à parcourir pour les atteindre depuis la sortie des nationales. Si en Vendée des panneaux amènent immanquablement vers les bornes, dans le Morbihan, il faut ouvrir l’œil, et le bon ! Elles sont bien visibles, sauf quand un véhicule imposant les masque. Trignac-Vannes : 82 kilomètres. Pas de problème pour y parvenir ! De là, 125 kilomètres nous séparaient encore de la maison. Risqué ! Nous avons préféré monter jusque Pontivy, à 59 kilomètres, puis retrouver la campagne dinannaise à encore 80 km de là. Par manque de chance, la sortie DC CHAdeMO de la borne de Pontivy ne fonctionnait plus. Malgré les essais effectués à distance par l’agent d’astreinte chez Sodetrel, qui gère le maillage de Morbihan énergies, nous n’avons pas eu d’autre choix, à par dormir à mi-distance dans un hôtel qui accepterait de mobiliser une prise électrique domestique pour l’Evalia, que de redescendre sur Baud. Il restait heureusement suffisamment d’énergie pour cela. Nous avons alors pris le temps d’effectuer une recharge rapide la plus complète possible. Mais de là, nous étions encore à 120 kilomètres de la maison. Un décor fortement vallonné nous séparait, traversé par des voies rapides. Nous n’y arriverons pas !

Nous n’y arriverons pas ! Vraiment !?

[Mode « Stress max » On ] ! A parfois moins de 60 km/h sur une 4 voies dans les montées, les feux de détresse allumés, en descente sans consommation, voire en régénération, en traversant ensuite par la campagne, toujours en roulant en « mode dégradé », nous avons finalement « fait cracher » 160 kilomètres d’autonomie au e-NV200 : 120 parcourus réellement, puis 44 d’autonomie restante estimée, après une recharge à 97% ! [Mode « Stress max » Off ] ! Dans des conditions très éloignées de l’utilisation normale d’une voiture, nous avons frisé les 170 kilomètres annoncés pour Nissan pour son e-NV200. Il peut donc le faire… en dépannage ! D’ordinaire, en s’écartant des villes, il vaudra mieux ne pas trop compter sur plus de 100-120 kilomètres, sauf usage expert ou dans la Beauce.

Taillé pour le tourisme ?

Si les assistantes maternelles trouveront dans l’Evalia un engin qui soulagera à la fois leur dos et les poumons des enfants qui leur sont confiés, beaucoup pourront apprécier de l’exploiter pour du tourisme à portée d’autonomie, ou le long des corridors bien pourvus en bornes. Il ne manque qu’un maillage efficace pour que cette version du e-NV200 quitte les villes pour des destinations lointaines. Après 1.000 kilomètres de route, et en dépit des difficultés que nous avons rencontrées, le confort de ce ludospace a gommé toutes les fatigues. Très convaincant, cet engin nous a véritablement séduit. Nissan n’hésitera vraisemblablement pas à en prêter un exemplaire à ceux qui sont intéressés. Il serait vraiment dommage que cet Evalia branché ne décolle pas mieux dans le marché du véhicule électrique : il a presque tout pour réussir !

Les avis des passagers

N., 40 ans : « Confortable, spacieux, et agréable, j’ai apprécié le pare-brise panoramique et la position élevée des sièges par rapport à la route ! Un coffre immense pour embarquer les bagages et ramener plein de souvenirs et de cadeaux ». T., 14 ans : « Spacieux, assez confortable, bonne barrière contre la chaleur, même si je préfère la Leaf, qui fait moins camionnette ! ». G., 13 ans : « Il est confortable. Il est pas mal, même s’il n’a pas le meilleur design du monde ! Il y a beaucoup de place dedans, et c’est très pratique, pour les chiens, par exemple ! ».

Remerciements

Je remercie personnellement Nissan et la direction de la concession Nissarmor de Saint-Brieuc pour le prêt du véhicule. Nous aurons prochainement l’occasion d’interviewer le vendeur du site de Lannion également dirigé par Philippe Poezevara. Un grand merci à Christophe Baron, responsable chez Yves Rocher, pour nous avoir permis de recharger l’Evalia sur une borne interne, et à ses collaborateurs qui ont rendu possible cette action sur le terrain. Pour leur accueil, merci aussi à tout le personnel, sans exception, de l’hôtel Le Rabelais à Fontenay-le-Comte. Dans quelques jours, nous donnerons la parole à son directeur Frédéric Beuchillot. Enfin, mes remerciements à l’agent Sodetrel d’astreinte qui a pris en charge notre appel, au beau milieu de l’après-midi du dimanche, et qui a cherché avec nous un plan B’.

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