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Essai en concession de la Volkswagen Golf GTE Rédigé par Philippe Schwoerer le 02 Juin 2015 à 00:00 0 commentaires

Essayer une voiture pour en indiquer les points forts et les limites est un art subtil qui demande de se renouveler à chaque fois. Lorsqu’il s’agit d’engins embarquant de nouvelles technologies et des chaînes de traction originales, le test doit aussi prendre en compte l’accueil chez les concessionnaires et le discours des vendeurs. Si nous avons eu à encenser dernièrement un garage Renault de La Roche-sur-Yon (85) pour son professionnalisme, nous ne pouvons pas en dire autant de celui, aux couleurs de Volkswagen, que nous avons visité hier afin d’essayer une Golf GTE. L’engin, lui, s’en sort beaucoup mieux !

Réservoir et batterie vides

Nous avions pris rendez-vous dans une concession, il y a quelques jours, afin d’essayer la Golf GTE, pleine de promesses. En nous remémorant notre essai de la e-Golf, nous pouvions donc nous attendre à découvrir un engin aussi pratique qu’étonnant, à l’aise tout autant en ville que sur les voies rapides. Hélas, à l’heure dite, en montant dans la voiture avec le vendeur dont l’accueil ne souffre aucun reproche question courtoisie, mauvaise surprise : le réservoir d’essence est vide, et l’autonomie en électrique est estimée à 1 kilomètre ! « C’est mon collègue qui a fait un essai ce matin avec ! », justifie le professionnel. Pour le carburant, ce n’est pas grave, notre découverte de l’engin commence par un petit passage obligé à la station-service, à quelques kilomètres de là. Mais pour tester le mode électrique, le comportement du véhicule sera de toute façon faussé par rapport à une utilisation « normale », le démarrage du moteur thermique intervenant bien trop tôt.

Identité GT électrique

Les sièges en tissu, parfaitement enveloppants, revêtent un motif plutôt agréable à l’œil, qui semble pourtant décalé par rapport au statut de l’engin. Personnellement, ça nous plaît, car le maillage éclaire quelque peu un habitacle d’une belle sobriété réalisé dans des couleurs sombres ! Mais en la matière, pas sûr que le plus grand nombre des automobilistes soit de cet avis. Restera alors la possibilité d’opter pour du cuir, noir uniquement, dont le grain rappel celui du tableau de bord. Ceux qui apprécieront la sellerie d’origine « Interlagos bleu », sauront sans doute qu’ils partageront son dessin avec celui des propriétaires de GTI et GTD, à l’exception du liseré de couleur : rouge pour l’injection à essence, gris pour celle alimentée au gazole, et bleu, pour la GTE. Cette dernière couleur constitue l’identité des Volkswagen branchées. Elle est donc commune avec la e-Golf, 100% électrique. Une touche de bleu se retrouve sur la calandre, le logo… et jusque sur l’étrier des 4 freins à disques.

Thermique hybridée

On est loin de la BMW i3 qui propose un prolongateur thermique d’autonomie. La Golf GTE est avant tout une voiture à essence hybridée. Et ça se voit au traitement du tableau de bord et de sa console associée. Bien sûr, le cadran de gauche offre une large vue sur le scénario à l’œuvre au niveau de la batterie : consommation ou régénération. Mais il est plus intuitif de retrouver le niveau d’essence dans le réservoir, que celui de la charge de la batterie de traction. On s’y fait sûrement, mais pour qui roule déjà couramment en VE, ou a contrario dans des modèles plus classiques, l’information n’est pas facile à trouver spontanément. Puisque le bloc thermique prend automatiquement le relais lorsque les accumulateurs sont vides, ce n’est sans doute pas un problème majeur. Sur la e-Golf, le niveau des batteries est disponible à la place de la jauge du réservoir.

ACT !?

La motorisation de la Golf GTE, pour une puissance totale de 204 chevaux, se compose d’un appareil électrique de 102 chevaux, et d’un bloc à essence 1.4 TSI de 150 chevaux « avec ACT » ! Si, si, c’est le vendeur qui l’affirme : la Golf GTE disposerait du fameux système qui permet, afin de réaliser des économies de carburant, de couper les 2e et 3e cylindres, entre 1.400 et 4.000 tours par minute, sur une plage de couple située entre 25 et 100 Nm. « La presse spécialisée n’en parle pas, parque qu’elle ne le sait pas ! », affirme-t-il. En tout cas, la documentation officielle de la Golf GTE reste aussi silencieuse sur le sujet ! Quoiqu’il en soit, avec ou sans le moteur thermique, l’ambiance à bord reste quasiment identique : on n’entend rien en se déplaçant sagement en ville.

Une vraie GT !

Quittons le milieu urbain pour les voies rapides ! La GTE est supposée avoir une autonomie de 50 kilomètres sur sa seule batterie de traction, et conserver ce fonctionnement jusque 130 km/h. A peine arrivé sur la nationale, le bolide, auquel nous demandons une forte accélération, ralenti, puis repart vivement avec un accompagnement sonore très présent qui témoigne que le 1.4 TSI vient d’entrer dans la course. Ce scénario n’est pas celui que nous espérions, mais pourtant celui auquel nous nous attendions à cause des accumulateurs presque vides. Cette opération n’est cependant pas inutile, puisqu’elle nous a permis de constater que le passage d’un type d’énergie à l’autre ne se fait pas de façon lisse : un petit temps de latence existe, à prévoir par exemple lors des dépassements, avant que les 150 chevaux prennent le relais des 102 autres.

Mode GTE

En mode GTE, c’est à dire en mobilisant l’ensemble des moteurs, la voiture révèle toute sa puissance sauvage ! Ca ne durera évidemment pas, toujours à cause du niveau d’énergie dans les batteries. Alors que nous nous étonnions du niveau sonore du 1.4 TSI bien présent dans l’habitacle, sans toutefois en devenir gênant, le vendeur explique que « Volkswagen a été obligé d’amplifier le son pour des raisons de sécurité » ! Tiens, nous aurions pensé que cette opération aurait été plutôt judicieuse à basse vitesse en ville !

Une formation s’impose !

De retour à la concession, nous interrogeons notre vendeur sur les caractéristiques de la Golf GTE. Capacité des batteries ? « Euh, 50 kilomètres » ! La bonne réponse : 8,8 kWh. Puissance de recharge sur une prise domestique ? « En 16 ampères » ! Plutôt en dessous de 10. Temps de recharge ? « Il faut 6 heures pour une charge complète ». Même pas 4 en réalité ! « Mais vous pouvez aussi utiliser une borne murale ». Combien coûte ce matériel ? « Euh, ben, je ne sais pas, je ne retrouve pas le prix ». Et sur la documentation ? « On n’en a plus ! ». Pour brancher la voiture, comment fait-on ? « Le câble est dans le coffre ! ». Oui, mais pour ouvrir la trappe derrière le logo ? « Comment on fait déjà, il faut que je regarde ! ». Arrêtons-là la torture mentale ! En bref, si la voiture paraît convaincante (un essai dans de meilleures conditions est nécessaire), que l’accueil en concession a été correct, que le vendeur se montre disponible, nous n’avons pu que constater qu’il existe dans le réseau Volkswagen des agents chargés de vendre la Golf GTE qui n’en connaissent pas suffisamment les caractéristiques. Cas isolé ? Espérons-le ! Car cette situation ne favorise pas le développement de ce type de véhicules.

– 2.300 euros sur le modèle d’essai

Au catalogue, le bolide éligible au bonus de 4.000 euros, ou de 6.500 en se débarrassant d’un vieux diesel mis en circulation avant le 1er janvier 2001, est affiché à 38.990 euros. La proposition commerciale qui nous a été faite, qui déduit donc 4.000 euros au titre de la prime accordée par l’Etat, s’élève à 36.327,50 euros TTC, incluant d’office 282,50 euros de carte grise, et 1.055 euros d’options pour peinture métallisé et système de verrouillage/déverrouillage sans clé. L’exemplaire que nous avons testé, avec 6.000 kilomètres au compteur, a trouvé acquéreur grâce à une remise de 2.300 euros. La concession doit cependant impérativement en commander un nouveau pour toujours disposer d’une Golf GTE à l’essai.

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