L’Avere-France et le ministère des Transports viennent de communiquer un bilan très positif de l’usage des véhicules électriques et du réseau de recharge dans notre pays pour les mois de juillet et août 2025.
Avec désormais un parc français dépassant dès juin 2025 1,5 million de véhicules électriques, en hausse de 26 % par rapport à la même période de l’année dernière, il fallait bien s’attendre à ce que davantage d’électromobilistes empruntent la route des vacances estivales, faisant mécaniquement grimper le nombre de recharges sur les routes et autoroutes. Peut-être nos conseils délivrés en juin dernier ont-ils été entendus.
S’il n’y a pas eu de situations critiques dans les stations, c’est très certainement parce que la densité du maillage a plutôt bien suivi. Au 31 août dernier, on comptait sur le territoire presque 180 000 points de recharge (+20 %). Depuis 2023, toutes les aires de services des autoroutes sont équipées pour la recharge des véhicules électriques. Les aires de repos commencent également à en recevoir.
Ainsi les électromobilistes qui empruntent les autoroutes peuvent faire le plein d’énergie sur plus de 3 200 points à « très haute puissance ». Par rapport à l’été 2024, la fréquentation des stations à augmentée cette année de 71 %. Sur les autoroutes et à cette période, la fréquentation moyenne des points de recharge est passée à plus de 200 sessions par mois, soit une moyenne journalière approchant les 7 opérations réussies.
Avec un marché électromobile qui s’est bien diversifié, la liste des modèles croisés sur les autoroutes a été très large, d’autant plus que les touristes étrangers sont, plus encore que les autre années, venus nombreux aussi en VE. Il ne s’agissait pas seulement de SUV, berlines et compactes dotés d’une batterie fortement capacitaire. A l’aire de Vendée sur l’autoroute A83, j’ai personnellement vu ou été informé du passage de Renault et Twingo E-Tech, Citroën ë-C3, Smart ForTwo, et, venant d’Espagne, une Hyundai Ioniq 28.
Contredisant les craintes ou idées fausses de bien des automobilistes qui n’ont pas encore tenté dernièrement les vacances en VE, utiliser une routière branchée n’est plus synonyme d’un trajet s’étalant sur beaucoup plus de temps. Dans son communiqué de presse daté du 21 octobre 2025, l’Avere-France souligne qu’en respectant les consignes d’effectuer une pause régulière, « un trajet Lyon–Nice s’effectue en 5h10 en véhicule électrique, contre 5h00 en thermique ».
Si l’on en arrive aujourd’hui à ce constat, c’est tout simplement parce que le temps moyen de recharge qui est de l’ordre de 28-30 minutes correspond à celui des arrêts effectués sur les aires d’autoroute, qu’elle que soit l’énergie qui propulse le véhicule.
Autre point important mis en avant dans le bilan validé par le ministère des Transports, le taux de disponibilité des bornes. Pour une moyenne à 92,1 % en 2025 sur le maillage national et de 94,7 % pour la recharge à très haute puissance, le taux a été encore supérieur sur les bornes du réseau autoroutier à l’été : 98,5 %.
Personnellement, j’ai observé un taux d’échec plus important en juillet et août à l’échelle des bornes où des électromobilistes ont connu des problèmes, parfois par méconnaissance parce qu’ils vivaient leurs premiers longs déplacements en VE : écrans tactiles récalcitrants, badges non reconnus, recharge qui ne démarre pas ou vite interrompue, etc. Mais à chaque fois une solution a été trouvée, souvent avec l’aide d’autres électromobilistes sur place.
La situation était meilleure encore dans les stations d’autoroutes où des équipes de bénévoles facilitaient la rotation aux chargeurs. Ainsi les gilets bleus sur le réseau Vinci. A noter aussi que si le taux de disponibilité est un peu inférieur le reste de l’année, notamment dans les périodes de moindre affluence, c’est aussi parce que des bornes sont parfois mises en maintenance, ne serait-ce que par économie d’énergie.
Les vacances estivales de 2025 détricote plus encore que les autres années plusieurs fausses idées concernant les véhicules électriques, parfois entretenus de manière hostile ou par ignorance. Ce qui permet de dire que : Oui, même sans avoir 1 000, 500 ou même 300 km d’autonomie à 130 km/h, il est possible de voyager loin en voiture électrique ; Non, on ne passe pas forcément beaucoup plus de temps sur la route qu’avec une thermique ; Non, le réseau de recharge ne se sature pas puisqu’il se développe de façon cohérente avec celui du nombre des VE sur la route.
Ce que confirme d’ailleurs le ministre des Transports, Philippe Tabarot : « L’usage du véhicule électrique progresse y compris sur les longues distances grâce au réseau dense et performant de bornes de recharge déployé sur nos routes et autoroutes. C’est le principal enseignement de ce baromètre, qui met en lumière l’adaptation indispensable de nos réseaux aux nouveaux enjeux, notamment de décarbonation ».
Espérons que ce bilan soit largement diffusé dans la presse automobile et généraliste afin que le grand public puisse constater lui aussi que l’électromobilité est une des voies les plus sérieuses pour modérer l’empreinte carbone de ses déplacements personnels.
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