Airbus et MTU Aero Engines souhaite avancer ensemble pour développer un avion électrique à pile hydrogène.
C’est dans le cadre du 55e salon international de l’aéronautique et de l’espace qui se tient actuellement au Bourget jusqu’au 22 juin qu’a été conclu un protocole d’accord « pour progresser ensemble dans le domaine de la propulsion par pile à combustible à hydrogène, une technologie prometteuse et essentielle pour la décarbonation de l’aviation ».
Responsable des programmes futurs d’Airbus, Bruno Fichefeux est l’un des deux signataires. Son entreprise compte apporter son expertise combinée d’avionneur de premier plan et de pionnier de l’aviation à hydrogène.
« Notre concentration sur la technologie de propulsion à pile à combustible entièrement électrique pour les futurs avions à hydrogène témoigne de notre confiance et de nos progrès dans ce domaine », a-t-il assuré ce mercredi 18 juin 2025.
Lancé en 2020, le programme ZEROe d’Airbus vise à commercialiser un avion fonctionnant à l’hydrogène en explorant au départ aussi bien la solution électrique à pile à combustible que la motorisation thermique.
Toutefois, en mars dernier, l’entreprise a annoncé se concentrer désormais sur la PAC. Une décision qui s’appuie sur les résultats des essais du prototype de pile à combustible et du groupe motopropulseur, mais aussi sur des recherches connexes comme la cryogénie.
Pour l’avionneur, ces avancées « ont confirmé la viabilité de cette technologie ». Afin d’aboutir, Airbus compte « favoriser l’émergence d’une économie de l’aviation basée sur l’hydrogène et le cadre réglementaire associé ».
Pour MTU Aero Engines, c’est son vice-président senior de l’ingénierie et de la technologie, Stefan Weber, qui a signé le protocole d’accord. Sa société a bien avancé dans le développement d’un système de propulsion révolutionnaire qui s’appuie sur une PAC H2.
Celle pour le démonstrateur est déjà en cours de fabrication, et le moteur électrique eMoSys a été testé avec succès. Capable de développer une puissance continue jusque 600 kW, il affiche un rendement supérieur à 96 % aussi bien lors des phases de décollage qu’en régime de croisière.
MTU pilote aussi son propre projet. Avec HEROPS (Hydrogen-Electric Zero Emission Propulsion System) qui s’appuie sur le groupe motopropulseur FFC (Flying Fuel Cell), développé par MTU avec sa filiale eMoSys, il s’agit de parvenir à une solution « climatiquement neutre, capable d’alimenter des avions régionaux dès 2035 ».
« En tant qu’expert en moteurs mondialement reconnu, nous sommes animés par la vision d’un concept de propulsion révolutionnaire permettant un vol quasiment sans émissions », a confirmé Stefan Weber lors de la signature du protocole d’accord.
Dans le cadre du partenariat, une feuille de route en trois étapes a été définie pour le développement d’un moteur à pile hydrogène adapté au marché de l’aviation commerciale. Avec la première, il est question d’affiner « les briques technologiques essentielles au moteur grâce à des projets de recherche communs, tels que Clean Aviation ».
Il s’agit ensuite d’harmoniser les feuilles de route en recherche et technologies des deux entreprises concernant l’hydrogène. C’est alors qu’Airbus et MTU pourront envisager en troisième étape de développer un moteur à pile à combustible pour un avion à hydrogène.
« Collaborer avec MTU, leader de la fabrication et de l’innovation de moteurs, complète parfaitement nos propres avancées », a souligné Bruno Fichefeux. Sa vision : « Ensemble, nous ne nous contentons pas d’imaginer un avenir durable du vol, nous en sommes les pionniers ».
Pour avancer, MTU Aero Engines a l’habitude de nouer des partenariats. Celui avec Airbus revêt un caractère particulier. Il « nous offre la possibilité d’aborder conjointement les aspects de maturité technologique et d’intégration de la plateforme. Nos efforts conjoints pour les années à venir constituent la première étape ouvrant la voie à un potentiel développement produit futur », a détaillé Stefan Weber.
Ensemble, ils estiment que « l’hydrogène a le potentiel de jouer un rôle crucial dans la décarbonation de l’aviation à long terme et d’entraîner une révolution du transport aérien comparable à celle des véhicules électriques dans le secteur automobile ».
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