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Les entreprises ne sont pas toutes prêtes à passer à l’électrique Rédigé par Philippe Schwoerer le 07 Nov 2025 à 06:00 0 commentaires

Selon une nouvelle enquête réalisée par Enedis, l’électrique avance et convient aux entreprises qui ont déjà entamé la conversion de leurs flottes de véhicules légers. Il reste cependant encore beaucoup de sociétés qui ne comptent pas commencer dans les 5 ans une démarche en ce sens.

 

600 entreprises dans le panel

Petite précision : Dans son étude, Enedis inclut les hybrides rechargeables aux véhicules 100 % électriques. Dans notre article, nous emploierons donc plutôt les expressions « véhicules électrifiés » ou « véhicules branchés ».

Le panel qui a servi de base aux chiffres qui viennent d’être communiqués comprend 600 entreprises dont la moitié exploitent encore des flottes uniquement thermiques composées à 53 % d’utilitaires légers et de 47 % de véhicules de tourisme.

Etude Enedis

Ayant déjà commencé à adopter des modèles électrifiés, les autres utilisent au total, en plus des modèles essence et diesel, 56 % d’électriques et 44 % d’hybrides rechargeables, et avec une répartition différente : 14 % d’utilitaires légers + 86 % de véhicules de tourisme.

Ces sociétés localisées en milieux très ruraux (24 %), périurbains (21 %), urbains (26 %) et très urbains (29 %) emploient moins de 10 personnes pour 49 % d’entre elles. Celles présentant un effectif supérieur à 49 collaborateurs représentent 15 % du panel. Entre les deux, celles fonctionnant avec 10 à 49 personnes pèsent 36 %.

 

Augmentation du kilométrage moyen quotidien

En moyenne, les entreprises qui n’ont pas encore entamé une conversion à l’électrique comptent 8 véhicules dans leurs flottes, contre 14 dans celles plus innovantes (11 véhicules en 2024, année de la première enquête d’Enedis). Derrière ces chiffres, on trouve des réalités très différentes : 25 % (19 % en 2024) n’ont qu’un seul véhicule, 37 % (35 %) en ont entre 2 et 5, 12 % (24 %) entre 6 et 10, 17 % (17 %) de 11 à 50.

Etude Enedis

En ne s’intéressant qu’aux 300 sociétés déjà équipées en VE, 57 % n’ont déjà plus de modèles thermiques. L’ensemble de leurs flottes comprend 44 % d’électriques, 34 % d’hybrides rechargeables et 22 % de thermiques, dont 38 % sont affectés à l’usage d’un salarié pour son usage professionnel, 31 % sont partagés, et 31 % sont des véhicules de fonction.

A 82 %, ces entreprises ont déclaré ne pas avoir réorganisé leurs activités en électrifiant leurs parcs roulants. Avec l’augmentation des autonomies, les distances parcourues quotidiennement progressent également : de 69 km en 2024 à 105 cette année pour les pures électriques.

 

Recharges

C’est principalement pour réaliser des économies que 49 % des entreprises du panel ont commencé à électrifier leurs flottes, contre 29 % pour des raisons environnementales, 9 % en raison de la réglementation (ZFE), et 2 % pour répondre à des appels d’offres ou les demandes de clients.

Si 80 % des sociétés disposent d’un parking, encore le quart de celles-ci n’ont pas fait installer un moyen de recharge. En revanche, elles sont 46 % à disposer d’autant de points de charge que de véhicules rechargeables, et 4 % même a en avoir davantage que d’engins à brancher. On a donc un dernier quart avec des IRVE sur le parking, mais en nombre inférieur aux VE+PHEV.

Etude Enedis

Pour 59 % des entreprises avec PDC, contre 49 % en 2024, le stationnement devant les bornes ou prises est limité à celui de la recharge. Toutefois 6 % appliquent une rotation à la demi-journée. Grosse progression des prises renforcée 3,7 kW : 32 % en 2025 contre 14 % l’année dernière. Dans le même temps, les prises simples sont passées de 20 à 28 %.

On trouve également des bornes 7 kW pour 11 % des places équipées, 22-24 kW pour 17 %, mais aussi 1 % avec une borne DC 50 kW et encore 1 % pour une puissance supérieure. Toutefois ces chiffres doivent être pris avec précaution car 23 % des entreprises n’ont pas su préciser quels sont les moyens de recharge installés sur leurs parkings.

 

Pilotage de la recharge

En hausse de 16 points par rapport à 2024, les entreprises équipées en points de recharge sont 45 % à accepter que leurs salariés branchent dessus leurs voitures personnelles, dont 27 % sans condition. S’est aussi amélioré le pilotage de la recharge qui est passé en un an de 21 à 36 %.

A 71 % (61 % en 2024), la motivation est économique, ce que l’on retrouve d’ailleurs aussi dans une certaine mesure dans les 23 % qui veulent maîtriser la puissance du raccordement électrique et éviter des travaux. Pour 20 %, en forte baisse à comparer avec les 50 % de 2024, c’est dans une démarche écologique qui vise à réduire l’empreinte carbone.

Etude Enedis

Ce pilotage est à 41 % global au niveau du site (20 % en 2024), 20 % (61 %) par programmation des bornes, 16 + 11 % via le prestataire de recharge, respectivement avec ou sans priorisation selon les véhicules ou les besoins de mobilité.

Ceux qui n’ont pas recours au pilotage n’en voient pas l’intérêt économique (43 %), craignent le coût de cette fonctionnalité (21 %), ou trouvent que c’est trop compliqué à mettre cela en œuvre (16 %). Toutefois 17 % ont déclaré que c’était en projet dans leur entreprise, quand 4 % en apprennent avec l’enquête la possibilité.

 

Freins

Les 300 entreprises qui utilisent des voitures électriques ou hybrides rechargeables affichent des taux élevés de satisfaction : 54 % d’assez satisfaits + 40 % de très satisfaits, soit 94 % au total. Ont été évoqués en points positifs les économies sur l’énergie, l’écologie et le silence des véhicules.

Les insatisfactions touchent à l’autonomie jugée insuffisante, à l’inadéquation pour les longs trajets, aux contraintes liées à la recharge (localisation des bornes, complexité d’utilisation, durée excessive d’immobilisation en itinérance).

Etude Enedis

Les entreprises qui ne sont pas encore engagées dans la conversion à l’électrique de leur flotte ont toutefois en projet de le faire dans les 2 ans à venir (2 %) ou plus tard mais avant 5 ans (19 %). Ce qui signifie que 79 % n’en sont pas encore là.

Le frein principal, c’est le prix trop élevé des VE (52 %), l’offre qui ne correspond pas aux besoins (36 %), la moins bonne autonomie (28 %), le coût de mise en œuvre des solutions de recharge (25 %), la complexité aux borne en itinérance (17 %), la question des travaux à réaliser pour les IRVE (16 %), les réticences des salariés ou de la direction (11 %), les difficultés de raccordement à faire réaliser par Enedis (9 %).

 

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