A mi-chemin entre la camionnette et le vélo cargo à assistance électrique, le Midipile fabriqué en Charente sera expérimenté en situations réelles dès l’année prochaine.
La mobilité durable doit aussi passer par de petits véhicules très efficients et capables d’en faire beaucoup sans encombrer les rues. Ce que propose Midipile avec son utilitaire baptisé « 9:23 » (à prononcer « Neuf heures vingt-trois »), c’est ni plus ni moins que d’être à l’heure à ce rendez-vous.
Avec une batterie lithium NMC (nickel manganèse cobalt) sous 48 V, d’une capacité énergétique de 7,5 kWh, et à brancher sur une simple prise domestique pendant huit heures environ pour faire le plein en énergie, il sera possible de parcourir jusqu’à une centaine de kilomètres.
Le pack alimente un moteur d’une puissance de 6 kW qui ne s’active qu’en pédalant, à la façon des vélos à assistance électrique. Cette action a été voulue la plus soft possible pour une exploitation tout au long de la journée en ménageant la propre énergie de son utilisateur. Dans la même idée, la position de conduite, sur un siège réglable en longueur, est légèrement couchée.
Si un bridage à 25 km/h est proposé, la vitesse maximale du 9:23 est de 45 km/h. Il entre donc dans la catégorie des quadricycles légers qui peuvent être conduits à parti de 14 ans avec un permis AM. Le sélecteur de marche au tableau de bord se compose de trois boutons : marche avant, arrière, et neutre.
Parmi les atouts qui facilitent l’évolution de cet engin dans les hyper-centres et les zones à faibles émissions, un rayon de braquage à 3,6 m. Pas de volant, ni de guidon, le 9:23 se dirige en jouant avec des manettes. « La prise en main reste très intuitive et rapide grâce au véhicule qui se veut simple, minimaliste et ergonomique », assure la jeune entreprise.
Avec une hauteur de 1,5 m, l’empreinte au sol de l’utilitaire de Midipile Mobility est de 3 x 0,9 m. Pour comparaison, les dimensions d’une Citroën C-Zero sont de 3,48 x 1,48 x 1,61 m, avec un poids à vide de 1 065 kg qui ne la dote que de 385 kg de charge utile. Soit seulement 85 kg de plus que le 9:23 qui, pour 300 kg à vide, est capable de transporter un maximum de 300 kg de matériel ou de marchandises. Et ce, en abordant même des côtes de 20 % (25 % à vide).
Trois cellules sont déjà annoncées : fourgon, pickup et plateau. Ce dernier peut recevoir une palette Europe. Ce qui fait de ce véhicule un excellent assistant sur de grands sites pour déplacer des charges d’un bâtiment à un autre. D’autant plus qu’il pourra même souvent passer par les portes grâce à sa faible largeur et à l’absence d’émissions polluantes. Notez aussi que Midipile propose au besoin d’étudier des aménagements sur-mesure.
Ce qu’il y a d’intéressant avec ces entreprises françaises qui s’activent à proposer des solutions modernes de transport adaptées aux enjeux environnementaux et climatiques, c’est qu’elles tirent souvent leurs concepts un peu dans tous les sens pour satisfaire à une majorité de besoins.
Chez Midipile Mobility, cette démarche est facilitée par les profils des ingénieurs qui portent le projet. Tous apportent leur propre expérience acquise dans le monde de l’automobile, avec une même conviction : produire des véhicules pour des déplacements effectués « de façon plus responsable ».
L’équipe de départ s’est progressivement étoffée avec des personnes convaincues et soucieuses d’entreprendre différemment. Il en ressort des caractéristiques inédites, peu courantes, ou tout simplement très judicieuses. Ainsi l’entreprise a-t-elle prévu que son micro-utilitaire puisse tracter une remorque autopropulsée Pelican qu’elle se propose de fournir aussi.
Par rapport à nombre d’engins cargos de mobilité douce, le 9:23 abrite ses utilisateurs des intempéries. Il n’est pas le seul. Toutefois sa cabine ouverte des deux côtés peut aussi recevoir des portes démontables. Ce qui est moins courant. Une application a été développée pour les gestionnaires de flottes permettant d’accéder à différentes informations, comme les consommations et la géolocalisations en temps réel.
Midipile ne compte proposer son micro-utilitaire qu’à la location. Une position ainsi justifiée : « Nous souhaitons rester propriétaire des véhicules pour assurer la durabilité et le retrofit ainsi que le recyclage des batteries ». L’année 2025 sera celle des expérimentations en situations réelles, mais sur des sites fermés.
Afin de favoriser la rotation des engins, la durée de mise à disposition sera limitée à un mois. Les véhicules seront livrés chez les clients puis retirés au bout de ce délai. Une formation sera effectuée sur place pour une bonne prise en main par les utilisateurs. A la fin de la période, un bilan retour sera demandé pour évaluer le ressenti des premiers exploitants.
La feuille de route prévoit le lancement commercial officiel de l’offre de location standard à partir de 2026, avec une durée minimum de 24 mois. Le contrat comprendra, entre autres, les opérations de maintenance préventive.
Tout comme Karbikes et Kilow dont nous avons déjà présenté les concepts, Midipile Mobility figure parmi les 21 membres fondateurs de l’association Aveli (Acteurs des Véhicules Légers Intermédiaires).
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