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Plaidoyer de Sono Motors pour des batteries lithium-ion moins sales Rédigé par Philippe Schwoerer le 21 Août 2019 à 00:00 0 commentaires

Le constructeur de la Sion, cette voiture électrique à carrosserie solaire a priori livrable dès le second semestre 2020, a choisi un style original pour donner son point de vue sur les polémiques qui visent à torpiller les packs lithium-ion de ces véhicules : faire parler la batterie elle-même. Son courrier débute ainsi : « Je pense qu’il est temps pour moi de dire quelques mots. Car récemment, mon nom a beaucoup figuré dans les médias du monde entier ». Cette communication d’environ 2.500 caractères a été adressée aux inscrits à la lettre d’informations de Sono Motors. Avec, en prime, des visuels des composants qui seront assemblés en Allemagne, la citadine branchée étant, elle, construite en Suède, dans une unité de production alimentée à 100% en énergies renouvelables.

Innovation ?

Le premier paragraphe met face à face les 2 visions qui s’opposent au sujet des batteries lithium : « Une des plus grandes innovations du siècle dernier [à exploiter] comme un changeur de jeu pour les systèmes de mobilité et d’énergie à venir », contre « Un escroc, exploitant les précieuses ressources de la planète tout en détruisant des paysages par l’exploitation minière et en ignorant des conditions de travail inhumaines ». Un résumé que personne ne contestera, sympathisants comme détracteurs de la mobilité électrique.

Et les appareils nomades ?

En réponse à cette polémique, Sono Motors rappelle que la batterie lithium-ion fait « partie de [notre] quotidien depuis longtemps », citant les smartphones et les ordinateurs portables. C’est aussi pour la startup allemande l’occasion de rappeler que le développement de ces accumulateurs « a toujours été tributaire des demandes de la société ». Pour les appareils nomades de communication, il s’agit aussi de bénéficier de « plus de puissance, plus de rapidité, et plus d’autonomie ». Pas plus ni moins que « pour l’électromobilité, où certains pensent que plus la capacité est grande, mieux c’est ».

Appel à la mobilisation

Sono Motors prend soin de préciser son souhait de rassembler plutôt que de diviser : « Nous sommes tous dans le même bateau ». L’entreprise appelle chacun à apprécier « les ressources que notre planète nous fournit en les utilisant judicieusement ». Ce qui passe, entre autres, par l’amélioration de « la situation des personnes qui vivent et travaillent dans les régions minières ». Pour une saine filière de la batterie lithium, la startup invite chacun à agir. Comment ? En dénonçant auprès du public les points noirs de la fabrication des cellules de cette chimie, et en pesant sur les politiques et les industriels concernés.

Réduction des émissions

Le message s’achève par la mise en avant de l’utilité des batteries lithium, via les véhicules électriques, pour « réduire les émissions dans nos villes et dans le monde en contribuant à la transition énergétique en tant que stockage des énergies renouvelables ». L’occasion pour Sono Motors de rappeler la seconde vie de ces accumulateurs, pour une exploitation optimisée des ressources entrant dans leur composition et/ou permettant leur fabrication. Un lien permet de prolonger cette sensibilisation sur le site du constructeur.

Matières premières

En suivant cette invitation, on trouve différentes informations concernant les matières premières qui entrent dans la composition des batteries NMC : lithium, nickel, manganèse, cobalt, graphite, cuivre et aluminium, entre autres. Un paragraphe est dédié aux points noirs de l’extraction du lithium (Consommation élevée d’eau « qui pose un problème majeur aux habitants et aux animaux » des régions concernés) et du cobalt (« L’extraction a lieu avec des méthodes simples et non industrielles dans les mines où règnent des conditions de travail inhumaines »).

L’engagement de Sono Motors

A la suite de ce paragraphe, Sono Motors assure : « Nous nous considérons comme responsables des efforts visant à améliorer la chaîne d’approvisionnement et avons donc intégré la protection de l’environnement et la justice sociale dans nos directives d’achat ». Concrètement : « Cela inclut l’obligation pour nos fournisseurs et nos partenaires contractuels de défendre les droits de l’homme, d’exclure la discrimination, de lutter contre le travail forcé ou punitif ou le travail des enfants et de réduire au maximum l’impact de leurs actions sur la nature et l’environnement ».

Une batterie étudiée en conséquence

Sono Motors cherche également à agir directement sur la batterie (et son environnement) embarquée dans la Sion. « Afin de conserver les ressources, nous utilisons une chimie cellulaire à teneur réduite en cobalt et un puissant système de refroidissement par liquide pour une utilisation efficace et une durée de vie maximale », commente le service de communication de la startup qui précise que la plage optimale de température pour le fonctionnement des cellules lithium-ion NMC est de 15 à 35° C. Le dispositif à liquide caloporteur qui équipe la Sion permet au pack de s’y maintenir, ce qui garantit « des performances de recharge constamment élevées, même après plusieurs processus de recharges rapides ».

35 kWh

Pour une capacité énergétique de 35 kWh, le pack monté sur la Sono Sion comprend, réparties en 16 modules, 192 cellules lithium-ion prismatiques NMC. Chacune d’elles a une capacité d’environ 185 Wh, sous une tension nominale de 3,65 volts. Le pôle positif de cette batterie est composé de nickel, manganèse et cobalt, dans un rapport de 6/2/2 qui illustre bien la volonté de réduire la place de ce dernier minerai.

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