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Des voitures à Pac hydrogène en libre-service Rédigé par Philippe Schwoerer le 03 Juil 2018 à 00:00 0 commentaires

Première en France : les habitants de Tupigny, – une commune de l’Aisne qui compte quelque 350 âmes -, auront accès dès 2020 à 2 voitures électriques à pile hydrogène alimentées par le parc éolien implanté sur la commune et composé de 6 turbines. Le gaz sera obtenu selon une architecture technologique Power to Gas développée par VDN Group (Site Web de l’entreprise). Samedi dernier, 30 juin 2018, une cinquantaine d’administrés étaient rassemblés sur la place principale pour essayer un Renault Kangoo ZE équipé par Symbio de son fameux prolongateur d’autonomie H2. Pour l’occasion, la société McPhy avait exposé un démonstrateur de station de recharge hydrogène. Diverses personnalités étaient présentes pour saluer cette initiative, parmi lesquelles Magali Daverton, – sous-Préfète de l’arrondissement de Saint-Quentin -, qui a salué « le caractère social et innovant du projet », et Jean-Pierre Verzelen, – premier vice-président du département de l’Aisne -, satisfait « que le monde rural puisse bénéficier des dernières innovations ».

Projet communal

A la genèse de ce projet inédit, un souhait communal bien plus vaste de parc éolien à implanter sur le territoire et d’une puissance totale de 20-25 MW. Pour l’accompagner dans sa démarche, la collectivité a sollicité VDN Group. La jeune entreprise bénéficie d’une expérience de 5 années dans le domaine, et s’est diversifiée dès 2016 dans des prolongements exploitant l’hydrogène. Siégeant au conseil d’administration de France énergie éolienne, et partenaire de l’Afhypac (Association française pour l’hydrogène et les piles à combustible), le directeur général de VDN Group, – Nicolas Ugalde-Lascorz -, suit une intuition : que le développement des projets éoliens sera plus largement accepté et facilité localement si les habitants des territoires concernés sont concrètement et positivement impactés. A de simples flux d’électrons qui leurs sont invisibles, il oppose la création d’un service, – ici gratuit -, dont ils bénéficieront directement.

Se déplacer sans frais

A Tupigny, comme dans d’autres communes où des programmes similaires sont en route ou prévus, également portés par VDN Group, une partie de l’électricité produite sur place sera utilisée pour la mobilité durable après transformation en hydrogène. « Le parc éolien composé de 6 turbines pourrait alimenter à lui seul 4.500 voitures et 75 bus à hydrogène, c’est vous dire les possibilités ! », assure Nicolas Ugalde-Lascorz. Maire de Tupigny, Jean-Luc Egret est particulièrement enthousiaste : « Grâce au parc éolien nous envisageons plusieurs usages des voitures en libre-service. Cela peut permettre par exemple aux personnes en recherche d’emplois de pouvoir se déplacer sans frais. On imagine même pouvoir acquérir un bus à hydrogène pour le ramassage scolaire ou permettre aux agriculteurs de moderniser leurs équipements ». Selon ses porteurs, le projet « est plébiscité par plus de 80% des habitants ».

Power to Gas

Les besoins en stockage d’électricité vont en grandissant à mesure que la part des énergies renouvelables (solaire, éolien, hydraulique) augmente. Il s’agit de gommer l’irrégularité de leur production, tantôt insuffisante face à la demande, tantôt trop abondante, qui pose un certain nombre de problèmes. Stocker le surplus d’électricité quand il y en a, afin de l’exploiter au besoin, est incontournable. Un rôle que l’on imagine tout d’abord taillé pour les batteries de traction en seconde vie. Avec le phénomène de développement rapide des énergies renouvelables que nous allons prochainement connaître, ce sont plusieurs dizaines de térawattheures qu’il faudra pouvoir stocker, soit l’équivalent de la production annuelle actuelle de plusieurs centrales nucléaires. La solution par l’exploitation de batteries apparaît nécessaire, mais insuffisante, qui pousse à la diversification. Convertir en hydrogène, par les moyens électrolytiques les plus efficaces, permet de stocker de très grandes quantités d’énergie. Cette architecture Power to Gas se prolonge le plus souvent par l’injection du gaz obtenu dans le vaste réseau de distribution domestique et industriel, puisque l’hydrogène se mélange très bien au gaz naturel. Parmi les autres exploitations possibles, la mobilité des véhicules électriques à Pac H2, comme planifié à Tupigny. L’opération d’électrolyse se produira au sein même de la station McPhy reliée électriquement au parc éolien.

Nec plus ultra de la mobilité électrique

Dans son communiqué de presse émis lundi 2 juillet 2018, VDN Group cite une étude du cabinet américain KPMG, réalisée cette année pour l’industrie automobile : « 78% des dirigeants pensent que le véhicule à pile à combustible sera le nec plus ultra de la mobilité électrique » dans un avenir proche. En France, cette orientation est désormais poussée par le Plan Hydrogène présenté le 1er juin dernier par Nicolas Hulot. Gérée par l’Ademe, une enveloppe de 100 millions d’euros, renouvelable chaque année, dès 2019, lui est attribuée. En visée, la production vertueuse d’hydrogène par électrolyse de l’eau pour la mobilité durable. « On peut imaginer d’ici quelques années pouvoir choisir par exemple entre une voiture électrique ou une voiture à pile à combustible, comme on choisit une voiture à diesel ou à essence aujourd’hui », prévoit VDN Group. Pour le mot de la fin, rappelons que les voitures à hydrogène sont des voitures électriques : le choix se ferait donc, entre une voiture électrique à batterie de traction ou une voiture électrique à pile hydrogène.

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