Des sièges d’entreprise géographiquement proches entre Apple et Tesla n’est pas la raison à retenir pour expliquer que les 2 univers semblent se chevaucher. Elitisme, avant-gardisme, technologie de communication, stratégie de lancement des produits avec mises en scène, etc., forment une sorte d’aura commune qui séduit les inconditionnels des 2 grands noms californiens. Le site MacGeneration, aussi connu sous la dénomination « MacG », est consacré à l’actualité d’Apple. Pour autant, il produit et met en ligne régulièrement, depuis 2014, des articles autour des grands chantiers développés par Elon Musk, et en particulier Tesla. Il y a 2 jours, le média Web se faisait l’écho des premiers retours d’essais de la Model 3 (Voir ici). Extraits et commentaires choisis.
Entre Apple et Tesla
Depuis 2014, MacGeneration ne cache pas trouver des similitudes entre Apple et Tesla. En juin de cette année-là, en introduction de son article intitulé « Pourquoi Apple n’achètera pas Tesla » (Voir ici), l’on pouvait lire : « Apple et Tesla partagent bien des points communs : même sens de l’innovation, même volonté de bousculer des marchés, des leaders charismatiques… Tesla n’hésite pas à puiser dans le vivier d’Apple pour garnir ses équipes, tandis qu’Apple, partie à la chasse aux nouveaux secteurs d’activité, s’intéresse à l’automobile ». L’essai de la Model 3 à donc bien un sens pour MacG.
Enorme pari
Ce ne sont pas ses propres retours d’essais que MacGeneration a mis en ligne, mais une synthèse des productions de 2 journalistes : Alex Roy, pour le site Web The Drive et Jameson Dow de Electrek. Le premier s’est même offert le luxe de relier la Californie à New York en à peine plus de 50 heures. Il est ressorti enthousiaste de cet essai, comme le fait remonter MacGeneration : « C’est une œuvre d’art, un concept-car commercialisé, plus révélateur que la Model S et historiquement encore plus important ». Le média Web spécialisé dans le monde Apple dépose très vite une mise en garde, concernant le retard sur le calendrier de production de la Model 3, et prévient : « Si la marque parvient à résoudre ses problèmes de production, ces retards initiaux seront vite oubliés et on se concentrera sur la voiture : le premier modèle électrique de masse. Dans le cas contraire, Tesla pourrait bien avoir du mal à se relever ». Le rédacteur qualifie même la Model 3 « d’énorme pari pour l’entreprise ».
Bonne note globale
MacGeneration rapporte la globale satisfaction des 2 journalistes après leurs essais respectifs. Sont positivement appréciés une carrosserie élégante, l’absence de défauts majeurs dans l’assemblage de ses éléments, le design minimaliste de l’intérieur, la bonne intégration de l’écran tactile, et un système de ventilation inédit, intuitif à faire fonctionner, et particulièrement performant. Le confort à bord a été également salué, notamment au niveau de l’accès et de l’espace à bord (3 vraies places à l’arrière) qui peut aussi profiter au coffre (vélo sans toucher à la banquette arrière, ou matelas 2 places en la basculant). Un petit bémol pour la rudesse des suspensions, mais un coup de chapeau à l’effort fourni pour atténuer le bruit du vent sur la carrosserie, qui profite à l’écoute du système audio. Les comparaisons avec les Model S et X ne manquent pas. La Model 3 propose plein de rangements à l’intérieur ; elle est plus maniable et agile ; ses accélérations sont moins rapides que celles de ses 2 devancières sans que ce soit perçu comme un problème, etc.
Ce qui a particulièrement déplu
Lors des essais, c’est tout d’abord une visibilité arrière qui a été jugée médiocre, quelque peu améliorée par le jeu d’une caméra et de l’écran tactile a priori pas toujours très qualitatif, surtout de nuit. « Une voiture pensée pour le futur, au détriment du présent » : Avec ce sous-titre très explicite, c’est clairement la fonction de voiture autonome qui est ciblée, notamment au niveau de la position centrale, sur le tableau de bord, de l’écran tactile. Ce dernier a parmi ses charges celle d’afficher, par exemple, la vitesse, les informations de service et les éventuels messages d’alerte. Pour en prendre connaissance, il faut donc tourner la tête. Une habitude à prendre, sans doute, mais… « L’autopilote de la nouvelle voiture est médiocre, clairement inférieur à ceux des Model S et X » : ce sont les propos d’Alex Roy après son essai, reproduit par MacGeneration. En cause : « La conduite semi-autonome dans son état actuel nécessite une interaction constante de l’utilisateur que le tableau de bord simplifié ne facilite pas ». Des mises à jour logicielles sont cependant prévues pour passer d’un niveau 3 de conduite autonome au niveau 4 des Model S et X.
Quand l’écran tactile remplace certaines commandes
Activer ou inhiber les essuie-glaces impose de recourir à la tablette tactile. Même chose pour modifier la vitesse du régulateur. MacGeneration se fait l’écho d’un sentiment partagé que la Model 3 sera parfaite lorsqu’elle sera exploitable, et exploitée, en conduite autonome. Alors l’instrumentation minimaliste apparaîtra comme un atout de confort. Tant que ce n’est pas le cas, le recours à l’écran est le plus souvent incontournable. Se pose donc une question majeure pour ceux qui aiment piloter une voiture : La Model 3 est-elle bien faite pour eux ? Sans doute un essai sur au moins une heure est-il souhaitable avant de s’engager. Pas encore de navigateur Web à l’écran, mais, de l’avis des essayeurs, une tablette tactile plus réactive qui semble révéler un ordinateur de bord plus puissant, au bénéfice d’une navigation et d’un calcul d’itinéraire améliorés.
Parmi les commentaires
Il est intéressant de prendre connaissance de quelques commentaires déposés par les lecteurs du site MacGeneration après ce retour d’essais. « Bref, ça reste une américaine avec tous ses défauts et absurdités ergonomiques… mais j’en veux une ! », « Trop trop hâte de recevoir la mienne ! », s’enthousiasment deux d’entre eux. « Je ne suis pas et ne serai jamais convaincu par ces commandes 100% tactiles, une hérésie ergonomique en plus d’être dangereux », « Devoir regarder l’écran central pour la moindre info, c’est pas pour moi ! », « Passer dans un menu tactile pour régler sa ventilation… C’est à dire quitter la route des yeux… Quelle absurdité ergonomique… », modèrent trois autres. Et au sujet du retard à la livraison, « toute personne qui connaît un peu le dossier industriel est très loin de partager l’optimisme de l’article. Il y a déjà plusieurs millions de dettes. Qui chaque jour génèrent de la dette supplémentaire. Les investisseurs ne suivront pas ad vitam », son auteur reconnaissant toutefois, en demi-teinte : « la ‘joie’ des premiers acheteurs peut faire prendre son mal en patience aux investisseurs, ce qui n’est pas forcément une bonne chose pour l’équilibre budgétaire de Tesla au long terme… ». Des avis très partagés !
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