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La Boîte à Piles roule en Peugeot Partner électriques depuis 6 ans Rédigé par Philippe Schwoerer le 11 Fév 2016 à 00:00 0 commentaires

Implantée à Reims (51), Nancy (54) et Strasbourg (67), mais aussi sur le Net (laboiteapiles.com), La Boîte à Piles fait figure de pionnière concernant l’exploitation des Peugeot Partner branchés, en PME. Frédéric Girard est à la tête de cette enseigne spécialisée dans la fourniture et le commerce de matériels et équipements en rapport avec l’énergie électrique. Pour l’Avem, il dresse un bilan sans concession des actes et actions réalisés autour de l’électromobilité, égratignant au passage certains constructeurs automobiles et fabricants de batteries, mais aussi les collectivités locales et pouvoirs publics.

Une carte d’identité impressionnante

Embarqué depuis 1984 dans tout ce qui touche à la mobilité électrique, Frédéric Girard se désole de n’avoir finalement vu que très peu aboutir les projets pour lesquels il a été sollicité ou consulté. Il n’est jamais très loin derrière l’introduction sur le marché français des nouveaux engins branchés pour la mobilité douce. Gyropodes, trottinettes, vélos à assistance électrique, etc. : il les a vu arriver. Avec Sanyo, il a travaillé sur des accumulateurs capables de conserver quasi intégralement, sans être utilisés, leur charge sur une durée d’un an et plus. Dans un autre domaine, il a assisté Nicolas Vanier dans son Odyssée Blanche, afin que, en dépit du froid intense, il ne soit jamais en panne de piles ou batteries, indispensables à la survie et au tournage des images du film. Pour rappel, cette aventure d’environ 8.600 kilomètres a entrainé l’équipage à la traversée du Grand Nord canadien, d’Ouest en Est, d’un océan à l’autre. Inutile de dire qu’on ne raconte pas n’importe quoi à Frédéric Girard au sujet de l’électromobilité et des accumulateurs !

Cobaye Peugeot

« Je suis en quelque sorte un cobaye pour le développement du Peugeot Partner électrique », estime Frédéric Girard. « Le premier modèle que j’ai utilisé pendant 4 ans est né de la collaboration entre Peugeot et Venturi », poursuit-il, précisant que l’utilitaire recevait son énergie de batteries NiMH. Avec 40.000 kilomètres effectués en 4 ans, il s’estime plutôt très satisfait de l’engin. Et si on lui demande qu’elle différence principale il trouve entre ce modèle et le nouveau Partner reçu il y a un an, c’est le silence qu’il met en avant ! « Le Venturi sifflait de plus en plus fort à mesure qu’il prenait de la vitesse », admet-il. « C’était un bruit strident ! ». Une image pour illustrer le progrès constaté : « Maintenant, j’entends réfléchir mon cerveau ! ».

Fini le Partner électrique à la boutique alsacienne

« Une version relookée de ce nouveau Partner est arrivée au magasin de Nancy, mais à Strasbourg, l’aventure s’arrête », déplore Frédéric Girard, pointant une politique urbaine désastreuse pour l’électromobilité. Entre difficultés pour louer des places de parking, et obligation de débrancher les véhicules électriques la nuit. Un comble, quand on sait que c’est justement en rechargeant les batteries sur cette période qu’on lisse l’impact, sur la distribution, des besoins supplémentaires en énergie, consécutifs au développement des engins survoltés.

Plus un seul utilitaire thermique en ville

La situation à Strasbourg agace notre interviewé. « Selon moi, il ne devrait plus y avoir un seul utilitaire thermique en ville », commente-t-il. Heureusement, à Reims, où circulent de plus en plus de véhicules électriques, leurs propriétaires disposent à n’importe quel moment d’une gratuité de 2 heures pour le parking en centre-ville. Un avantage auquel s’ajoute une plus grande facilité pour trouver des places de stationnement dédiées VE. Frédéric Girard ne mâche pas ses mots lorsqu’il s’agit de défendre ce en quoi il croit, n’hésitant pas à donner des coups de pieds dans quelques contradictions qu’il a constatées. « Les soixante-huitards ne devraient pas rouler autrement qu’en modèle électrique, lorsqu’ils doivent se déplacer en voiture ! », martèle-t-il. « Ils ne sont même pas le quart à le faire ! », regrette-t-il.

Un changement de comportement

« Rouler en véhicule électrique, c’est adopter un autre comportement au volant », promet le dirigeant de La Boîte à Piles. « On entend roucouler les pigeons ; on fait plus attention aux piétons avec des écouteurs sur les oreilles ainsi qu’aux portes des voitures stationnées qui risquent de s’ouvrir ; on conduit plus souplement, même quand on reprend temporairement un modèle thermique ensuite », témoigne-t-il. « En bref, on retrouve le plaisir de conduire », assure-t-il.

Les constructeurs n’y croient pas

« Les constructeurs ne croient pas assez au développement du véhicule électrique, et en particulier de l’utilitaire électrique », estime Frédéric Girard. Pour preuve, les demandes adressées à plusieurs d’entre eux. Renault a écarté son idée d’un Espace tôlé électrique : pas en adéquation avec l’image du modèle ! Mercedes propose bien un Vito électrique, « mais il est hors de prix ». Notre interviewé a même suggéré à Tesla de produire une camionnette branchée. « L’intérêt mitigé de nombre de professionnels de l’automobile pour les VE se voit aussi à quelques détails, comme l’absence de Led pour l’éclairage, et de panneaux solaires sur le toit », énumère-t-il. Et ce dernier point n’a rien d’anecdotique pour lui : « les véhicules électriques sont souvent garés à l’extérieur la journée ». Autre frein, selon lui : proposer la batterie uniquement en location, comme le pratique le Losange.

Améliorations

Finalement, le Peugeot Partner lui convient bien. Le dirigeant de La Boîte à Piles plaide cependant pour une offre plus abordable. Avec la LLD dont il bénéficie et qui court sur 4 ans, il règle chaque mois 358 euros HT, avec un crédit de 10.000 kilomètres annuels. Il ressent que c’est un frein pour nombre de professionnels, et est persuadé qu’à 150 ou 200 euros pas mois, le Lion n’arriverait pas à suivre la demande, tellement elle serait forte ! Alors, notre interviewé aurait plus de facilités à convaincre de passer à l’acte ceux qui l’interpellent sur son engin branché : « C’est aussi beaucoup le bouche à oreille qui marche pour promouvoir les voitures électriques ». Il admet toutefois que les interrogations qui découlent du développement de l’électromobilité sont stratégiques pour les constructeurs : « Ils sont face à une véritable révolution industrielle, et devront redispatcher le personnel dans d’autres fonctions ».

Un bonus lent à venir

S’il reconnaît que l’Etat fait un effort pour promouvoir le développement du véhicule électrique, Frédéric Girard déplore la lenteur avec laquelle le bonus de 6.300 euros est versé : « Pour le Partner reçu en janvier 2015, il a fallu attendre juillet pour toucher la prime ! », révèle-t-il. Il regrette aussi que la promesse d’une aide à 10.000 euros, formulée en son temps par Ségolène Royal, soit conditionnée à la destruction d’un vieux diesel et ne s’applique pas aux utilitaires. En outre, il estime que certains constructeurs en profitent pour doper les prix, gommant quelque peu l’effet bénéfique du dispositif.

Batterie au sucre

Frédéric Girard pointe globalement une autonomie trop faible sur l’offre branchée disponible actuellement sur le marché. Et qu’on ne vienne pas lui dire que c’est à cause des batteries ! Le sujet, il le connaît sur le bout des doigts ! Depuis la limite forcée du nombre de cycles de charge/décharge maximal imposée par les fabricants, jusqu’aux verrouillages électroniques des accumulateurs qui empêchent de les améliorer, en passant par les technologies volontairement mises de côté. Sur ce dernier point, il cite les accumulateurs au sucre dont on tire une intensité de 593 A pour 100 grammes, contre 3 A pour autant de lithium. « Et puis c’est une véritable bombe, la batterie au lithium », lance-t-il en fin connaisseur, en ayant en tête tout ce qu’il faut mettre en place pour la fiabiliser. Vous l’aurez peut-être déjà compris, Frédéric Girard s’intéresse aux façons de produire en polluant le moins possible, en prévoyant le recyclage, et en préservant l’emploi.

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