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Genève : Les étonnantes Quant F et Quantino de nanoFlowcell AG Rédigé par Philippe Schwoerer le 04 Mar 2015 à 00:00 0 commentaires

Parfois abusivement présentées comme des véhicules capables de rouler à l’eau de mer, les productions de nanoFlowcell AG sont avant tout des voitures électriques. On ne remplit pas leurs réservoirs d’un liquide salé comme on le ferait avec un carburant classique dont l’énergie animerait en direct la mécanique. Créée dans les années 1970 par la Nasa, et exploitée pour la première fois dans l’automobile, la technologie embarquée dans les Quant F et Quantino repose sur une batterie à flux qui alimente 4 moteurs, installés sur chacune de leurs roues.

Flow cell

Au cœur du système, une pile à électrolyte et un accumulateur électrochimique. Pour produire et fournir de l’électricité aux véhicules, le dispositif a recours à un flux de deux fluides ioniques, ni toxiques, ni inflammables, l’un chargé positivement, l’autre négativement. Le dispositif combine à la fois et en partie le fonctionnement des batteries électrochimiques et des piles à combustible. Différence principale, l’électrolyte, qui, dans les cellules à flux (flow cell), est habituellement constitué de sels métalliques contenus dans des solutions aqueuses. Ces fluides, pompés dans les réservoirs, se rejoignent à contre-courant dans la batterie. Au cœur de cette dernière, une membrane sépare les deux liquides électrolytiques, laissant passer le flux électrique. Pour charger ou décharger la batterie montée sur les Quant F et Quantino, les deux solutions électrolytiques sont mises en présence à travers la cellule appropriée dans laquelle se situe une électrode (anode ou cathode). Pour le même poids, la capacité de la batterie nanoFlowcell est 5 fois plus importante qu’avec un pack lithium-ion, soit 600 Wh/kg.

Quantino

Exploitant cette technologie, le concept Quantino se présente sous la forme d’un petit coupé 2 + 2 places, long de 3,91 mètres, large de 1,93 mètre, et reposant sur les mêmes jantes 22 pouces que la Quant F. Il se démarque des voitures survoltées en acceptant de s’animer sous une tension nominale de seulement 48 V. Pour comparaison, celle des Volkswagen e-Golf, Mitsubishi i-MiEV, Nissan Leaf, BMW i3, et Bolloré Bluecar s’élève respectivement à 323, 330, 345, 360, et 410 V. « Un système fonctionnant à basse tension offre différents avantages par rapport à ceux à haute tension utilisés actuellement sur les véhicules électrique », explique Nunzio La Vecchia, directeur technique de nanoFlowcell AG. Pas besoin de systèmes de coupure du contact ou de prévention des chocs électriques, notamment en cas d’accident. Ce qui facilite l’intervention des secours. « L’homologation est plus rapide à obtenir avec un véhicule à basse tension, puisque la sécurité fonctionnelle est plus simple à réaliser », précise Nunzio La Vecchia.

Homologuée en 2015 ?

La Quantino dispose de 4 moteurs de 25 kW chacun qui devrait l’entraîner jusqu’à 200 km/h. Avec ses deux réservoirs de 175 litres chacun pour embarquer les liquides ioniques, l’engin aurait une autonomie supérieure à 1.000 kilomètres, exceptionnelle pour une voiture électrique. Nunzio La Vecchia espère obtenir l’homologation pour faire circuler la Quantino courant de cette année 2015, en vue de la produire en série. Dans son interview prononcée en levant le voile sur l’engin à Genève, le directeur technique de nanoFlowcell AG a présenté la Quantino comme une « voiture électrique grand public ». Des propos qui aiguisent notre curiosité, nous rendant impatient d’en connaître le prix de vente.

Quant F

Egalement sur le stand de nanoFlowcell AG, la Quant F n’est plus vraiment une inconnue, déjà présentée dans le cadre de ce même salon l’année dernière. Pas question de basse tension nominale avec elle : l’engin embarque sur chaque roue des moteurs de 200 kW alimentés par un pack de batteries de 550-700 V. Ainsi, et grâce à une transmission à 2 vitesses spécialement conçue pour lui, il abat le 0 à 100 km/h en 2,8 secondes, pour une vitesse de pointe supérieure à 300 km/h et un couple de 2.900 Nm appliqué à chacune des roues. Les deux réservoirs de 250 litres l’un lui offrirait une autonomie de plus de 800 kilomètres. Avec une longueur de 5,25 mètres et une largeur de 2,02 mètres, la Quant F, dont la coque est réalisée en fibre de carbone, se montre plus spacieuse que la Quantino pour ses 4 passagers potentiels. Elle aussi espère son homologation, notamment dans l’attente des crash-tests à réaliser en Allemagne et aux Etats-Unis.

2 ou 4 roues motrices

Si le fait d’exploiter 4 moteurs implantés chacun dans une des roues des Quant F et Quantino rend évident le fonctionnement en propulsion intégrale, le système prévoit de désaccoupler le train avant pour améliorer la motricité lors des puissantes accélérations ou à haute vitesse. Ce sont alors uniquement les roues arrière qui animent les sportives. Dans le même esprit, à partir de 80 km/h, le spoiler de la Quant F se déploie et entre en action pour exercer sur celles-ci une force supplémentaire et renforcer l’adhérence.

L’avenir de la mobilité électrique ?

Avec ses productions, Nunzio La Vecchia compte bien damer le pion aux plus prestigieux constructeurs automobiles qui s’autorisent désormais à présenter des bolides électrifiés particulièrement convaincants. Sa technologie étonnante lui apporte un avantage incontestable : celui d’une autonomie élevée à zéro émission locale. C’est dire si l’obtention d’une homologation pour les Quant F et Quantino se révèle capitale pour que nanoFlowcell AG puisse véritablement entrer dans la course. Le directeur technique de l’entreprise vise aussi les modèles équipés de pile à combustible à hydrogène, assurant que la technologie « Flow Cell est le futur de la mobilité électrique ». Selon lui, les appareils volants, les trains, les bateaux, et les engins de chantier pourraient tout autant être équipés d’une chaîne de propulsion similaire.

Questions en suspens

Des questions restent posées : Comment les propriétaires des Quant F et Quantino pourront-ils faire le plein des réservoirs avec les fluides ioniques contenant des sels métalliques à charger différemment, négativement dans l’un, et positivement dans l’autre ? Le constructeur compte-t-il réaliser un réseau d’approvisionnement ? Pour quelle disponibilité envisagée ? Combien coûteront l’engin, son entretien et son ravitaillement ? Autant de réponses attendues pour déterminer l’intérêt d’attendre quelques années avant de renouveler sa voiture.

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