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Un million d’heures de recharge par induction avec Evatran Rédigé par Philippe Schwoerer le 13 Avr 2017 à 00:00 0 commentaires

Ici, en France, on a parfois un peu l’impression que la recharge des véhicules électriques et hybrides rechargeables sans fil, par induction, c’est pour dans plusieurs années. Aux Etats-Unis, grâce à la société Evatran, c’est une réalité pour toujours plus d’électromobiliens depuis 2014. D’abord proposé pour les Nissan Leaf et Chevrolet Volt, puis pour les Tesla Model S, le système sera prochainement disponible pour les BMW i3, dès cet été.

Aux Etats-Unis depuis les années 1990

La recharge par induction d’une voiture électrique, ce n’est pourtant pas une nouveauté, surtout aux Etats-Unis. L’EV1 de General Motors, produite entre 1996 et 1999, exploitait déjà cette technologie. Pour que le ravitaillement des batteries démarre, il fallait tout de même glisser à l’avant du véhicule une platine reliée à l’installation électrique de la maison. Dès 2011, Nissan avait annoncé que sa Leaf de 2014 pourrait se recharger par induction tout en conservant la possibilité d’effectuer l’opération via un câble classique. Aujourd’hui, cette compacte, dans sa version 2017, est quasiment toujours surprise en recharge via un câble. Comme d’ailleurs la très grande majorité des voitures électriques, toutes marques confondues. A la suite de Nissan, c’est Toyota qui s’appropriait cette technologie pour sa Prius rechargeable 2015, pensant même pouvoir coiffer son rival. Puis Mercedes pour sa limousine S 500 hybride rechargeable, puis Volvo, puis… Sans compter les flottes de bus !

2,6% de recharge par induction en 2020 ?

Mi-2014, Frost and Sullivan estimait qu’en 2020, 2,6% de la recharge des batteries des véhicules branchés se feraient par induction, majoritairement à domicile. A ce terme, ce seraient 350.000 d’entre eux qui pourraient être équipés pour exploiter cette technologie. Le cabinet d’études avait alors recensé une dizaines de constructeurs automobiles travaillant sur le sujet. Dans un premier temps, la puissance de recharge semblait se limiter à 3,3 kW. C’est effectivement le cas de la borne de recharge à induction Plugless Power développée par l’entreprise américaine Evatran. Le standard qui paraissait se profiler pour 2020, selon Frost and Sullivan, serait du double, soit 6,6 kW. Mais en juin 2015, notre adhérent DBT inaugurait à Douai (59) sa première borne sans fil capable de recharger en 30 minutes, sous 70 A, avec un rendement de 90%, les batteries d’un utilitaire Iveco Daily transformé par le centre de recherche Fiat. Un démonstrateur réalisé dans le cadre du projet FastinCharge soutenu par l’Union européenne. Désormais, la recharge par induction emprunte une nouvelle voie, en permettant le ravitaillement des batteries alors même que le véhicule est en train de rouler.

Bobines

Sur une table de cuisson à induction, des bobines sont placées sous une plaque en vitrocéramique. Soumis à un courant électrique alternatif, ces inducteurs génèrent un champ magnétique qui va produire des courants électriques dans le contenant métallique posé au-dessus. Par effet Joule, ces derniers produisent de la chaleur. Dans un VE, on ne va surtout pas laisser l’énergie se perdre en une inutile chaleur. Grâce à deux systèmes de bobines, l’un sous le véhicule, l’autre sur un dispositif fixe ou mobile posé au sol et qui va recevoir l’électricité du réseau ou d’une station autonome, elle va servir au ravitaillement des batteries de traction. Lorsque l’emplacement au-dessus du composant transmetteur d’énergie est libéré, le système est au repos, aussi inoffensif qu’une plaque de cuisson. En action, pour la sécurité des personnes, une norme impose de limiter l’induction à 27 microteslas.

Evatran

La recharge par induction des véhicules électriques et hybrides rechargeables pourrait sembler encore bien éloignée. Pourtant, Evatran vient d’annoncer que ses chargeurs sans fil Plugless Power viennent de totaliser en ce mois d’avril 2017 plus d’un million d’heures de recharge. En 2011, déjà, Google avait fait le pari de cette solution par induction pour sa flotte de petits VE, en acceptant de l’expérimenter dans ses quartiers généraux de la Silicon Valley. Au tour de Hertz, début 2012, de participer au programme pilote « Apollo » lancé par Evatran. Egalement embarqués dans l’expérimentation : l’Etat de Virginie, l’Université de Clemson et Duke Energy. La même année, l’entreprise américaine annonce qu’elle pourrait rapidement livrer aux particuliers américains des kits Plugless Power compatibles avec les Chevrolet Volt et Nissan Leaf, contre pas plus de 3.000 dollars. Un prix finalement pas si dissuasif que ça en comparaison avec les solutions filaires plus classiques. L’ensemble du dispositif comprend une plaque à poser sur le sol du garage et à relier au réseau électrique domestique, et un adaptateur à intégrer au véhicule.

Seul sur le marché ?

Finalement, la commercialisation a réellement débuté en 2014, après plus de 2 ans de tests en situations réelles sur une douzaine de sites. Aujourd’hui encore, Evatran semble bien seul sur le marché mondial des chargeurs sans fil pour véhicules branchés. En 2016, l’entreprise a équipé de son système une flotte de navettes autonomes du constructeur français Navya. En parallèle, elle a lancé son chargeur par induction d’une puissance de 7,2 kW, spécifique aux Tesla Model S. Une heure au-dessus de la plaque Plugless Power délivre de quoi retrouver une trentaine de kilomètres d’autonomie. La charge complète peut s’étaler jusqu’à plus de 14 heures, selon la capacité de la batterie de l’américaine survoltée. La BMW i3 bénéficiera également, dans quelques mois, de son système à 7,2 kW. Prix de vente aux Etats-Unis, respectivement d’environ 3.800 et 3.500 dollars, soit 3.580 et 3.300 euros, au cours du 12 avril 2017.

1 million d’heures

Afin de marquer les esprits, Evatran s’est amusé à produire quelques comparaisons autour du million d’heures de recharge sans fil permis en avril 2017 depuis le lancement de sa technologie Plugless Power. Un chargeur aurait besoin de 114 années et presque 2 mois pour assurer seul ce service. Un conducteur de Tesla Model S pourrait parcourir avec une telle durée de charge la même distance que celle qui sépare la Terre de la planète Vénus, soit environ 40.000 millions de kilomètres. Le même électromobilien pourrait couvrir ses besoins quotidiens en déplacements pendant plus de 1.850 ans avec un million d’heures de recharge Plugless Power à 7,2 kW. Evatran se réjouit de compter des distributeurs de ses productions dans 48 Etats américains, ainsi qu’au Canada, en Suède et… en France !

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