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Trottinettes électriques : un nouvel opérateur se lance à Paris Rédigé par EMMANUEL MAUMON le 13 Fév 2019 à 00:00 0 commentaires

Cet été, alors que le Vélib’ battait de l’aile suite aux débuts laborieux du nouvel opérateur et que le service Autolib’ s’arrêtait, un nouveau mode de transport électrique commença à envahir les rues de Paris : les trottinettes. Depuis le phénomène n’a cessé de prendre de l’ampleur avec l’arrivée de nouveaux opérateurs dans la capitale. Ce week-end, ce sera au tour de Flash de se lancer dans l’aventure. Cette start-up européenne déjà présente à Madrid, Lisbonne et Zurich sera le septième opérateur à proposer aux parisiens un service de location de trottinettes en free-floating.
L’occasion d’analyser ces offres qui semblent susciter l’engouement de bon nombre d’utilisateurs. Mais la concurrence entre ces différents opérateurs pourrait bien faire des victimes, tandis que ce mode de transport devra également clarifier son statut.

Flash, le nouvel arrivant sur le marché

Créée à l’été 2008 par l’entrepreneur germano-polonais Lukasz Gadowski, Flash va débuter son déploiement sur Paris avec 500 trottinettes installées sur les trottoirs des 5ème et 6ème arrondissements. Elle prévoit ensuite d’en déployer plusieurs milliers dans la capitale avant d’étendre son service à Lyon dès la semaine prochaine, puis dans une trentaine de villes françaises d’ici la fin de l’année. Son ambition est d’être un acteur de poids sur ce marché en plein essor, et non un acteur de plus.
Il faut dire qu’il existe déjà une demi-douzaine d’opérateurs proposant à Paris un service de location de trottinettes en free-floating. C’est la société californienne Lime qui a ouvert le bal en juin dernier avec ses engins marqués d’un citron vert. Une arrivée couronnée de succès puisque Lime a enregistré 2 millions de locations durant ses 6 premiers mois d’exploitation. Rapidement, Lime a été rejointe par une autre société américaine Bird avec ses 2 000 patinettes noires, puis par les trottinettes vertes Bolt commercialisées par la plateforme estonienne de VTC Txfy. Trois autres acteurs : les allemands Wind et TIER, ainsi que le suédois VOI sont ensuite entrés dans la danse avant l’arrivée de Flash.

Des offres assez similaires

Les offres de ces différents opérateurs sont assez similaires. Elles utilisent toutes une application sur smartphone pour localiser une trottinette disponible, la trouver et scanner le QR code qui se trouve sur le guidon pour la débloquer, puis enfin pour la verrouiller et mettre fin à la location après l’avoir garée sur un trottoir à un endroit où elle dérange le moins.
Les tarifs sont pratiquement identiques, à savoir un euro de « prise en charge » puis 15 centimes la minute, soit 5,5 euros pour une course de 30 minutes. Certains opérateurs comme Lime vous demandent de pré-charger votre compte d’un minimum de 10 euros, alors que pour d’autres comme Bird il n’est pas nécessaire de payer à l’avance.

Une concurrence qui devrait faire des victimes

Si comme le note le Directeur France de Bird, Kenneth Schlenker : « Paris est une ville propice à l’innovation en matière de micro-mobilité. La capitale française connait des problèmes de congestion automobile et de pollution de l’air, deux points auxquels nous pouvons remédier grâce à nos trottinettes », il y aura probablement des victimes parmi toutes ces start-ups qui se sont lancées sur le marché de la location de trottinettes. L’hypothèse d’une consolidation du secteur d’ici la fin de l’année parait très probable.
Même si avec un prix d’achat de 400 à 600 euros pour une trottinette, les opérateurs peuvent espérer un retour sur investissement rapide si l’usage est intensif, le coût de gestion de la flotte reste l’une des grandes inconnues. Les trottinettes résisteront-elles notamment au fléau des vols et des dégradations qui ont poussé trois acteurs du vélo en free-floating à se retirer du marché parisien. Pour l’instant, les sociétés de location de trottinettes semblent engagées dans une course de vitesse au niveau mondial, qui consiste à devenir gros très vite dans de nombreuses villes pour étouffer ses concurrents.

Un statut à trouver

Les sociétés qui passeront le cap et survivront à cette concurrence effrénée seront rapidement confrontées à un autre problème : celui du statut des trottinettes. Aujourd’hui, ces dernières n’ont a priori le droit de rouler ni sur les trottoirs, ni sur la route. Pour l’instant, les compagnies de location de trottinettes se sont développées en profitant d’un flou juridique, mais la situation ne pourra pas durer longtemps car l’apparition de milliers d’engins sur les trottoirs de la capitale commence à susciter de vives oppositions.
La prochaine Loi d’Orientation sur les Mobilités doit se saisir du problème et définir un cadre réglementaire pour ces opérateurs en free-floating. Elle devrait aussi donner les moyens aux villes concernées de réguler ces services en leur donnant la possibilité d’accorder des licences et de percevoir une redevance d’occupation du domaine public, afin d’aménager des espaces de stationnement dédiés. En attendant son adoption au parlement, la ville de Paris, qui voit plutôt d’un bon œil l’émergence d’un mode de transport doux, a entamé des discussions avec les opérateurs pour élaborer une charte de bonne conduite dont l’objectif est de favoriser une cohabitation plus harmonieuse entre les différents modes de transport.

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