Verkor vient d’inaugurer sa première Gigafactory de cellules de batteries lithium-ion bas carbone à Bourbourg, près de Dunkerque. Cette étape marque pour Verkor le passage à la production industrielle à grande échelle, au service d’une filière européenne durable. Après celles d’AESC à Douai et d’ACC à Billy-Berclau, cette Gigafactory renforce la Vallée de la Batterie des Hauts-de-France. Pour sa Gigafactory, Verkor a pour objectif de produire suffisamment de batteries pour équiper 300 000 véhicules/an. Il compte aussi y créer 1 200 emplois directs et 3 000 emplois indirects. Avec sa production à grande échelle, cette Gigafactory est complémentaire du Verkor Innovation Centre de Grenoble. Alpine et plus généralement Renault Group constituent ses premiers clients. Il lui en faudra trouver d’autres pour assurer son avenir alors que des menaces planent sur l’industrie européenne des batteries.
L’inauguration de la première Gigafactory intervient deux ans après la pose de sa première pierre. Elle symbolise le passage de Verkor à une entreprise industrielle et ouvre la voie à la livraison de ses batteries. D’ores et déjà, les premières cellules sortent de l’usine. Reste encore à les qualifier, ce qui prendra quelques semaines. Les premières livraisons aux clients de Verkor interviendront début 2026. L’usine montera en charge progressivement en visant d’abord une capacité annuelle de 16 GWh. L’objectif sera ensuite d’atteindre une capacité de 50 GWh à l’horizon 2030, de quoi équiper 300.000 véhicules/an. Verkor contribuera ainsi à consolider l’autonomie technologique et énergétique de l’Europe, tout en préparant l’avenir de la mobilité. Pour aboutir à ce résultat, Verkor a dû sécuriser depuis 2020 auprès de ses partenaires plus de 3 milliards d’euros d’investissement.
Un investissement qui soutenu la construction de cette première Gigafactory, mais aussi le développement du Verkor Innovation Centre à Grenoble. Deux sites tout à fait complémentaires. Le Verkor Innovation Centre conçoit et valide les technologies de batteries, développe les futures chimies et les plateformes produit. Ainsi, en deux ans, Verkor a validé une cellule de batterie haute performance et industrialisé ses procédés. La ligne pilote du Verkor Innovation Centre fonctionne 24H/24, 7J/7 et a produit des dizaines de milliers de cellules. De quoi garantir la fiabilité des procédés ainsi que les premiers volumes pour les clients. Verkor a ensuite transféré ces innovations vers la Gigafactory de Bourbourg afin de lancer la production à grande échelle. Depuis déjà plusieurs mois, la Gigafactory assemble des modules à partir des cellules venant du site grenoblois. Tous les process de production ayant aujourd’hui été intégrés, elle fabrique désormais ses propres cellules.
Les premières batteries fournies par la Gigafactory de Verkor équiperont l’A390, le nouveau crossover électrique d’Alpine. Pour cette voiture, Verkor livrera des batteries haute-performance d’une capacité de 89 kWh offrant jusqu’à 555 km d’autonomie. Alpine fait partie de Renault Group qui figure parmi les partenaires stratégiques de Verkor. Sa prise de participation de plus de 20% au capital de Verkor a grandement contribué au financement de cette Gigafactory. Renault Group a également sécurisé sa montée en charge en s’engageant sur des volumes de commande importants. Il a réservé 12 des 16 GWh annuels prévus d’ici à 2028, puis 20 des 50 GWh à l’horizon 2030. Des réservations qu’il compte utiliser en grande partie pour les véhicules haut de gamme de ses marques, comme l’Alpine A390. Une autre partie servira à équiper certains de ses nouveaux véhicules utilitaires électriques comme le FlexEVan.
Pour occuper une place de référence en Europe dans le domaine des batteries, Verkor devra trouver d’autres clients que Renault. Un challenge au moment où un grand nombre de nuages s’amoncèlent sur l’industrie européenne des batteries. L’un de ses leaders, le suédois Northvolt a fait faillite. Si sa Gigafactory fonctionne dans les Hauts-de-France, ACC a elle repoussé ses projets de création en Allemagne et en Italie. Autre source d’inquiétude pour la filière, le possible report de l’interdiction de la vente de véhicules thermiques en 2035. La Commission européenne doit se prononcer sur le sujet d’ici quelques jours. Un trop grand assouplissement de cette règle risque fort de freiner le développement des ventes de véhicules électriques. Cela fragiliserait l’industrie naissante des batteries en Europe qui a encore grandement besoin de protection face à la concurrence asiatique.
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