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Les voitures électriques de moins en moins propres aux Etats-Unis ? Rédigé par Philippe Schwoerer le 06 Fév 2018 à 00:00 0 commentaires

Aujourd’hui, les détracteurs comme les sympathisants de la mobilité électrique s’accordent à dire que les performances environnementales des véhicules branchés dépendent pour une partie très importante de l’origine de l’électricité qui est employée pour les propulser. Quand Trump et son administration décident de baisser l’enveloppe allouée aux énergies renouvelables et d’augmenter les droits de douane sur l’importation des panneaux solaires, pour a contrario promouvoir le nucléaire et les énergies fossiles dont le charbon en particulier, autant convertir toutes les voitures à essence au gazole, pourront-on dire avec ironie et de façon désabusée ! Ca facilitera cette pratique du « Rolling Coal » qui consiste à émettre d’intenses fumées noires volontairement à l’échappement et qui fait rire bêtement leurs adeptes. Billet d’humeur !

Incohérences

Pendant que Clint Eastwood récrivait à la sauce patriotique « Made in USA » l’affaire de l’attaque du 21 août 2015 dans le Thalys à destination de Paris, et faisait la promotion du film ainsi réalisé, à la présidence des Etats-Unis, un chef d’Etat, – dont l’histoire retiendra longtemps les égarements -, sape le travail de fourmi effectué depuis des dizaines d’années par ceux qui cherchent en priorité à assurer un avenir convenable à leurs enfants et à leurs descendances. Alors que tous les signaux clignotent au rouge pour prévenir qu’il ne reste que peu de temps pour rectifier la trajectoire d’un Titanic d’inconscience qui menace l’environnement et la santé publique, il faut qu’une des nations au top du classement des gros pollueurs ait été confiée à un climatosceptique par intérêt qui n’éprouve a priori aucun scrupule à embarquer le monde dans un désastre écologique sans retour. Des Etats-Unis peut arriver le meilleur, mais aussi le pire ! Avec Donald Trump au pouvoir, le pire repousse en permanence ses propres limites !

72% en moins

Pourquoi une telle diatribe ? Tout simplement parce que l’action globale et rétrograde du président américain ruine les efforts faits par de nombreux pays, dont l’Inde et la Chine, pour réussir la transition énergétique et le développement durable. Les énergies renouvelables sont un peu partout dans le monde sur les rails d’un déploiement salvateur. Ainsi aux Etats-Unis en particulier ! Même si la mesure doit encore passer devant le Congrès, c’est plus de 70% de leur soutien financier gouvernemental que les énergies renouvelables risquent bien de perdre, l’enveloppe allouée s’apprêtant à être réduite à 575 millions de dollars, contre un peu plus de 2 milliards jusque-là. Pour quelle urgence ? Ramener la Corée du Nord à la raison sur la question de l’armement nucléaire ? Procurer une certaine sécurité de vie à ses concitoyens ? Améliorer l’éducation et proposer des pistes convaincantes pour l’avenir des jeunes ? Lutter contre les folies meurtrières dans les rues et les écoles ? Aider à développer des technologies novatrices pour vivre mieux demain ? Non ! En grande partie pour soutenir l’industrie du charbon !

A propos de la voiture électrique

Si les études donnent globalement le plus souvent gagnante la voiture électrique au sujet des émissions de polluants, le nombre de kilomètres à effectuer pour qu’elle le devienne effectivement dépend du mix énergétique qui va l’alimenter. Une des idées qui viennent donc immédiatement à l’esprit en pensant aux générations futures est : Comment faire en sorte que la mobilité soit la plus vertueuse possible ? Déjà en adaptant son mode de transport aux besoins réels de déplacement. Là, il y a pas mal de travail à faire sur soi pour regrouper les déplacements, et promouvoir les modes les plus doux comme la marche et les petits véhicules dont les vélos, trottinettes, et autres engins sympathiques, etc., mais aussi les transports en commun. Il arrive à quelques personnes qui poussent la démarche à l’extrême de changer de travail et/ou de lieu d’habitation. Si l’utilisation d’une voiture est incontournable, un modèle électrique associé à de bonnes habitudes de déplacements et aux énergies renouvelables est un bon choix. Remplacer une grosse berline diesel par une compacte ou une citadine électrique lorsque c’est possible, exploiter avec cette dernière l’autopartage ou le covoiturage, sont des plus !

Des efforts mal récompensés !

Nombre de nos lecteurs se sont lancés dans des remises en question profondes de leurs modes de déplacements, faisant le plus souvent le choix de la mobilité électrique dont la promotion est la raison d’être de l’Avem. Agir ainsi demande un certain nombre d’efforts à fournir, dont le premier est de se poser les bonnes questions en n’hésitant pas à confronter les avis. La suite logique passe par un certain investissement en temps et des acquisitions parfois plus onéreuses au départ, mais pas nécessairement. Toujours est-il que lorsqu’on se met en marche pour consommer plus durable, la part individuelle des particules, du CO2 et des autres polluants émis en moins ne pèse pas lourd face à des décisions politiques qui vont entraîner des conséquences phénoménales. Il y a de quoi être découragé et exaspéré ! Il faut cependant continuer à agir, en espérant que les Etats-Unis arriveront à tourner, d’une façon ou d’une autre, cette mauvaise page de leur histoire et de celle de l’humanité !

Pas viable

C’est finalement la demande en charbon qui pourrait bien enrayer le scénario imaginé par Trump et son administration. Car ils tablent sur une exportation importante de ce produit fossile vers l’Asie. Sur ce continent, il semble acquis que la diminution de la demande chinoise va profiter aux pays les moins avancés qui bâtissent encore leur progression sur le charbon. Ainsi aux Philippines et en Indonésie. Pourquoi iraient-ils commercer avec un Etat qui leur paraît désormais gouverné par un personnage dangereux et peu cohérent ? Les échanges musclés avec la Corée du Nord, mais aussi le coup de sabre dans l’Accord de Paris se payent désormais dans le commerce international. Quand ceux qui soutiennent encore Trump le comprendront, alors sans doute sera-t-il possible de revenir à plus de sérénité dans l’action environnementale mondialement groupée, sans discordances majeures !

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