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L’objectif du Certificat de qualité de l’air sera-t-il compris ? Rédigé par Philippe Schwoerer le 03 Juin 2015 à 00:00 0 commentaires

Comme Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, l’Avem se soucie de l’évolution de la qualité de l’air en France, et ailleurs. A entendre nombre de réactions d’automobilistes, mais aussi parfois de ceux qui ne le sont pas, le dispositif, à l’instar de l’écotaxe, ne semble souvent perçu que comme une contrainte supplémentaire, qui plus est, injuste, car pesant davantage sur les foyers modestes. L’objectif même, le progrès que peut apporter cette mesure pour la santé publique ou l’environnement, font-ils seulement partie des priorités d’action selon le grand public ? Une question qui se pose alors que quelques médias commencent à étiqueter les Français comme « écolo-blasés ».

Une pastille bleue spécifique aux VE…

Ségolène Royal, qui aime bien aller plus vite que la mesure lorsqu’il s’agit de promouvoir la mobilité électrique, en a dit un peu plus sur le système de pastilles de couleurs en fonction de la nocivité supposée des véhicules. Prévu pour entrer en vigueur sur le territoire français au 1er janvier 2016, il est matérialisé par un jeu de 7 vignettes à se procurer via le Net, d’abord gratuitement, puis contre 5 euros dès le semestre suivant la mise en application. La bleue est réservée aux véhicules électriques. Son apposition derrière le pare-brise est facultative. Toutefois, dans les villes qui se seront appropriées le dispositif, elle permettra d’identifier les engins autorisés, par exemple, à stationner gratuitement, et à circuler dans les couloirs de bus et/ou, en cas de pic de pollution, au sein des zones à accès limités.

…+ 6 pastilles numérotées

Six autres pastilles, officiellement baptisées « certificats de qualité de l’air », rejoindront celle réservée aux véhicules électriques. Numérotées de 1 à 6, elles concernent :
– 1 / Vert : Véhicules à essence et assimilés (Euro 5 et 6) uniquement, mis en circulation à partir du 1er janvier 2011.
– 2 / Jaune : Véhicules à essence et assimilés (Euro 4) mis en circulation entre le 1er janvier 2006 et le 31 décembre 2010 inclus, et les diesel (Euro 5 et 6) immatriculés à partir du 1er janvier 2011.
– 3 / Orange : Véhicules à essence et assimilés (Euro 2 et 3), ainsi que les diesel (Euro 4), respectivement mis en circulation entre le 1er janvier 1997 et le 31 décembre 2005 inclus, et entre le 1er janvier 2006 et le 31 décembre 2010 inclus.
– 4 / Rouge : Véhicules diesel (Euro 3) uniquement, mis en circulation entre le 1er janvier 2001 et le 31 décembre 2005 inclus.
– 5 / Marron : Véhicules diesel (Euro 2) uniquement, mis en circulation entre le 1er janvier 1997 et le 31 décembre 2000 inclus.
– 6 / Gris : Tous les véhicules mis en circulation avant le 31 décembre 1996 (Euro 1).

Des incertitudes…

Comme nombre de ministres, Ségolène Royal est une habituée des déclarations qui, au fil du temps et pour un même sujet, se font plus précises, jusqu’à la publication d’un décret ou d’une loi. Le jeu des 7 certificats présenté hier peut encore évoluer, en particulier concernant les véhicules ciblés. Le système inclura-t-il dès le 1er janvier 2016 les utilitaires légers, les poids lourds et les deux-roues ? Pas si sûr ! L’administration aura sans doute déjà fort à faire avec les seules voitures particulières. Il sera plus simple d’étaler dans le temps la mise en application, selon des catégories de véhicules qui partagent une même grille de la norme Euro. Autre interrogation : les hybrides rechargeables les plus vertueux seront-ils assimilés aux véhicules électriques ? La question se pose, déjà parce que le bonus écologique les rapproche. Ensuite parce que c’est justement en ville, là où ces engins peuvent au mieux tirer partie de leurs batteries de traction, que les pastilles de couleur seront exploitées.

…et des craintes

Au-delà des difficultés techniques que la mesure pourra rencontrer sur le terrain, le plus gros écueil pourrait venir d’une mauvaise perception du public pour une action qui vise tout de même à améliorer la qualité de l’air. Certes, les véhicules en circulation ne sont pas les seuls émetteurs de pollution, particules et dioxyde de carbone. Mais exploiter cet argument pour décrédibiliser une approche qui pourra avoir un impact positif significatif, notamment lors des pics de pollution, serait plutôt désastreux pour la France, alors que l’Europe pousse notre pays à devenir un meilleur élève écologique. De même, stigmatiser le système sur le simple fait qu’il pourrait pénaliser les ménages les plus modestes serait une erreur. Le gouvernement trouvera vraisemblablement de concert et en son temps une réponse appropriée aux cas les plus lourds à gérer. Question qualité de l’air, en revanche, c’est maintenant qu’il faut agir !

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