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L’hydrogène au cœur des nouveaux systèmes énergétiques Rédigé par EMMANUEL MAUMON le 03 Juin 2019 à 00:00 0 commentaires

Signature la semaine dernière entre l’ETAT et les industriels du secteur du premier contrat du Comité Stratégique de Filière (CSF) des industries des nouveaux systèmes énergétiques. Une filière qui comprend les secteurs des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique, du stockage de l’énergie et des réseaux énergétiques intelligents. Sur ce marché qui représente 150 000 emplois, la France dispose d’atouts indéniables, notamment par la compétence reconnue de ses grands groupes de l’énergie et la qualité de la recherche de ses laboratoires publics et privés. De plus ce marché dispose de très belles perspectives d’avenir du fait des objectifs mondiaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre qui représentent de belles opportunités de développement économique et de réindustrialisation.
Particulièrement concerné par la signature de ce contrat, l’hydrogène se trouve au cœur de ces nouveaux systèmes énergétiques. Des engagements précis ont été pris pour favoriser le développement des technologies liées à l’hydrogène, aussi bien pour accélérer la production d’un hydrogène décarbonné, que pour déployer la mobilité hydrogène.

Un plan d’actions en 4 axes

Pour Isabelle Kocher (Directrice Générale d’Engie et Présidente du CSF des nouveaux systèmes énergétiques) la neutralité carbone représente un immense défi technologique, social et économique. Si par ses décisions l’Etat en facilite sa réalisation, c’est aux industriels de la filière de proposer des solutions. Pour cela, ils se sont engagés à déployer un plan d’actions articulés autour de 4 axes. Il s’agit d’abord de développer une offre d’énergie décarbonée compétitive, notamment en accélérant le déploiement de l’éolien en mer et en soutenant les technologies innovantes de production et de stockage d’hydrogène.
Le plan vise également à construire une industrie française de l’efficacité énergétique et des smart grids, tout en engageant une reconquête industrielle stratégique en investissant prioritairement dans des filières d’excellence technologique dont la compétitivité de l’offre peut être garantie à moyen terme. Dans ce cadre, l’un des objectifs est de faire émerger sur le marché international des batteries, d’ici 5 ans, une offre industrielle compétitive implantée en France. Enfin, le plan doit aussi permettre de fédérer la filière pour mutualiser objectifs et dynamiques.

Vers la constitution de champions français de l’hydrogène

Selon François de Rugy, le Ministre de ta Transition écologique et solidaire, « Le contrat stratégique de filière vise à saisir les opportunités de la transition énergétique pour développer des filières industrielles compétitives et des emplois en France ». L’un des projets majeurs de ce contrat qui engage de manière réciproque l’Etat et les acteurs privés consiste à favoriser le développement d’une filière française compétitive de l’hydrogène décarboné, notamment par la massification de la demande pour les technologies matures ainsi que par le soutien à l’innovation pour les technologies d’avenir.
Pour Philippe Boucly, le Président de l’AFHYPAC, l’association qui fédère les acteurs de l’hydrogène en France, « Au-delà des réponses qu’il apporte dans la lutte contre le changement climatique et pour l’amélioration de la qualité de l’air, l’hydrogène peut contribuer à réindustrialiser notre pays. L’enjeu est majeur et les perspectives immenses. Ce contrat de filière est un pas supplémentaire vers la constitution de champions français des technologies de l’hydrogène. Il est le signe d’une filière française d’excellence qui se structure et se mobilise face à une concurrence mondiale particulièrement rude ».

Une production d’hydrogène décarbonée pour l’industrie

Outre ce Contrat Stratégique de Filière et en complément des appels à projets lancés par l’ADEME, l’Etat a mis en place un outil de dialogue pour concrétiser les objectifs du Plan National Hydrogène lancé il y a près d’un an. Il s’agit des Engagements pour la Croissance Verte (ECV) qui agissent sur l’environnement réglementaire, normatif et organisationnel des projets. Parallèlement à la signature du Contrat Stratégique de filière, deux ECV concernant l’hydrogène ont été signés par les ministres et les industriels.
Le premier est relatif à la Production d’hydrogène décarboné pour l’industrie. Alors qu’aujourd’hui l’essentiel de la production nationale d’hydrogène est obtenue par vaporeformage du gaz naturel, son ambition est de parvenir à décarboner 10% de la production d’hydrogène à l’horizon 2023 et entre 20 à 40% à l’horizon 2028. Les industriels se positionnent notamment sur la décarbonation des usages industriels actuels, en implantant des solutions de production et de stockage d’hydrogène renouvelable, mais aussi sur les marchés diffus pour dynamiser la filière française d’électrolyse.

L’hydrogène dans la mobilité routière

Le second Engagement pour la Croissance Verte concerne l’hydrogène dans la mobilité routière. Dans ce domaine, les acteurs industriels s’engagent à développer de nouveaux véhicules et composants hydrogène, des nouvelles stations de distribution d’hydrogène, mais aussi à déployer la mobilité hydrogène au travers d’écosystèmes territoriaux avec des objectifs quantifiés d’introduction de véhicules et de stations de recharge. De son côté, l’Etat prendra des dispositions législatives et réglementaires pour faciliter le déploiement des infrastructures et des véhicules hydrogène.
A noter que les industriels travaillent également sur la signature prochaine d’autres ECV Hydrogène dans les domaines de la mobilité ferroviaire, de la mobilité maritime et fluviale, ainsi que sur celui du stockage de l’énergie avec en particulier un ECV dédié aux Zones Non-Interconnectées. Si les Contrats Stratégiques de Filières et les Engagements pour la Croissance Vertes sont signés entre l’Etat et les industriels, les territoires sont également impliqués dans le déploiement de l’hydrogène en France où ils portent de nombreux projets dont plusieurs viennent d’ailleurs d’être sélectionnés par l’ADEME. D’autre part, plusieurs régions ont déjà intégré l’hydrogène comme vecteur de stockage de l’énergie solaire ou éolienne, tandis que d’autres travaillent à l’arrivée de trains à hydrogène sur leurs lignes régionales.

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