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Enedis, acteur engagé au service de la mobilité durable Rédigé par Emmanuel Maumon le 12 Juil 2018 à 00:00 0 commentaires

Gestionnaire public du réseau de distribution d’électricité sur 95% du territoire français, Enedis est un acteur majeur de la transition énergétique et est souvent en première ligne dans l’accompagnement du développement de la mobilité durable. L’émergence de nouveaux usages et la probable multiplication des véhicules électriques pourraient, si elles ne sont pas maîtrisées, mettre à mal la qualité du réseau de distribution ou nécessiter des investissements considérables pour la maintenir. La solution passe par les smart grids qui permettront d’équilibrer en permanence la production et la demande d’électricité. Rencontre avec le Directeur Régional Côte d’Azur, Bernard Mouret, qui pilote le démonstrateur français du projet européen Interflex chargé d’expérimenter ces réseaux électriques intelligents.

Bernard Mouret, peut-on tout d’abord rappeler les principales missions d’Enedis et pourquoi Enedis s’intéresse de très près au développement de la mobilité durable ?

Enedis est un service public chargé de la distribution d’électricité en France. Nous devons veiller à la qualité de ce service, raccorder l’ensemble des nouveaux clients, relever les compteurs et transmettre ces informations aux différents fournisseurs d’énergie afin qu’ils puissent facturer leurs clients. La demande de l’ensemble des utilisateurs du réseau va croissante avec l’apparition de nouveaux usages comme la mobilité électrique ou l’injection en masse des Energies Nouvelles Renouvelables. Pour faire face à cette demande, nous devons donc adapter en permanence notre réseau de distribution en y incorporons de plus en plus d’intelligence afin de minimiser les investissements.

En quoi les smart Grids seront-ils demain indispensables au bon fonctionnement des réseaux électriques ?

Actuellement, nous investissons 3,5 milliards d’euros par an sur nos réseaux. Si nous ne maitrisons pas le développement des nouveaux usages, cela va nécessiter des investissements de plus en plus importants pour accepter une puissance importante injectée localement ou un soutirage important des véhicules électriques. Les smart grids vont permettre de gérer ces contraintes et de garder un tarif d’utilisation du réseau qui reste acceptable pour l’usager tout en permettant de nouvelles pratiques.

La recharge intelligente des véhicules électriques peut être un bon moyen d’équilibrer le fonctionnement du réseau en ajustant la demande à la production d’électricité ?

Exactement. Lorsque l’on va brancher son véhicule électrique au réseau, l’interface qui va être créée entre la borne de recharge et le réseau mesurera la capacité du réseau à desservir la demande d’électricité en un instant donné. Elle pourra alors soit délivrer à la borne la pleine puissance, soit au contraire la modérer pour tenir compte de la charge momentanée sur le réseau.

Les batteries des véhicules électriques peuvent aussi jouer un rôle majeur dans le stockage de l’électricité, permettant ainsi une plus grande utilisation des énergies renouvelables ?

En effet, nous pensons que la multiplicité des véhicules va constituer une base de stockage importante que ce soit dans les maisons, dans les quartiers, voire dans les villes demain. Cette base de stockage d’électricité pourra être utilisée par un particulier pour apporter un appoint, par exemple en la combinant avec une alimentation en énergie par des panneaux solaires. Mais surtout, accouplées les unes aux autres par une communication intelligente avec le réseau, cela peut devenir une source d’énergie où on irait puiser pour limiter l’injection locale de production d’électricité et donc les contraintes d’intensité. Nous sommes en train d’évaluer les capacités économiques et financières de cette solution à réaliser cet appui-là.

Les premiers résultats de Nice Smart Valley

La Côte d’Azur est un territoire d’expérimentations en matière de smart Grids. Enedis pilote la partie française d’un projet européen dont Nice Smart Valley est le démonstrateur. Quels sont les axes principaux de cette expérimentation?

Souhaité par l’Union européenne, le projet Interflex concerne 6 expérimentations menées dans 5 pays. Nous sommes tous en train de tester des particularités du fonctionnement du réseau de distribution dans un contexte de forte utilisation des véhicules électriques ou de l’injection en masse d’ENR comme le solaire ou l’éolien. Sur Nice Smart Valley, nous testons plus particulièrement le solaire mais aussi le stockage d’énergie et la restitution au réseau sur ce que nous appelons le marché local de flexibilité. Cette notion peut se traduire par la capacité à utiliser une variation qu’un client peut avoir du réseau pour éventuellement faire de l’effacement afin d’enlever des contraintes de tension, ou alors au contraire leur permettre de consommer massivement quand il y a un fort apport d’énergie solaire. Pour mener à bien cette expérimentation, nous créons une plateforme d’échange de ces flexibilités avec deux fournisseurs d’énergie : EDF et Engie qui vont recruter des clients disposés à participer à cette expérience.

Quels sont les premiers résultats enregistrés au sein de Nice Smart Valley ?

La semaine dernière, nous avons ouvert la plateforme informatique qui doit accueillir les clients qui ont déjà été recrutés par Engie et EDF. Nous sommes en train d’obtenir les autorisations pour pouvoir poser des batteries de stockage sur le territoire des Alpes-Maritimes afin de mener une expérimentation plus complète à la fin de l’année 2018 et au début de 2019. Nous avons 4 zones d’expérimentation : en montagne à Isola et à Guillaumes, sur la technopole urbaine de Nice Méridia et aux Iles de Lérins.

Lors d’Innovative City, Enedis et EDF ont signé une convention avec la Métropole Nice Côte d’Azur. Prévoit-elle des investissements susceptibles d’accompagner le développement de la mobilité électrique ?

Ce contrat de concession sur l’ensemble des 48 communes de la métropole prévoit des investissements non seulement pour maintenir un réseau de qualité qui favorise notamment l’implantation d’entreprises sur ce territoire, mais aussi pour développer les usages nouveaux de l’électricité. Le véhicule électrique en est un et il est évident que nous prévoyons dans ce contrat des investissements suffisants pour soutenir le développement de la mobilité électrique. La métropole a notamment un projet de développement et de rénovation des bornes de son service d’autopartage Auto Bleue et nous l’accompagnerons comme nous venons de le faire pour l’Ouest des Alpes-Maritimes où nous avons raccordé très rapidement les 95 bornes du réseau Wiiiz qui est désormais opérationnel.

Enedis Partenaire des Journées AVEM de l’électro-mobilité

Enedis est aussi partenaire des Journées AVEM de l’électro-mobilité. Qu’attendez-vous de cette manifestation ?

Je me félicite de cette collaboration avec l’AVEM qui s’est déjà manifestée sur des opérations comme le Riviera Electric Challenge. Nous sommes partenaires de ces Journées depuis leur création car nous sommes convaincus que nous devons acculturer l’ensemble des citoyens à l’usage des véhicules électriques. Aujourd’hui encore, la crainte c’est l’autonomie alors que nous avons dépassé cette contrainte. Ces Journées devraient permettre de vulgariser les notions élémentaires autour du véhicule électrique et faire que cela devienne un outil utilisable par tous. Je pense que les esprits basculeront véritablement lorsque les constructeurs proposeront une gamme de véhicules suffisamment variés, comparable à celle des véhicules thermiques, où chacun trouvera chaussure à son pied. A partir de ce moment-là qui n’est plus très lointain, les barrières traditionnelles vont tomber.

Les échanges entre professionnels ainsi que le partage d’expérience sont-ils nécessaires au développement de la mobilité durable ?

Oui, d’autant plus que nous voyons les professionnels du secteur monter en compétences et qu’ils voient un marché nouveau s’étendre. Enedis et ravi de les aider et d’accompagner cette nouvelle dynamique économique. Une dynamique bien réelle et je prends pour preuve l’exemple d’un jeune cadre, Romain Vincent, qui était salarié d’Enedis et s’était mis en disponibilité pour créer il y a 5 ans son entreprise Plus de Bornes, aujourd’hui dénommée Electric 55 Charging. Cette société marchant aujourd’hui très bien, il est venu me voir au salon Innovative City pour me dire qu’il se séparait définitivement d’Enedis et qu’il allait désormais voler de ses propres ailes.

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