Dès 2026, l’usine de batteries Seat localisée dans la ville espagnole de Martorell équipera les voitures électriques Cupra Raval et Volkswagen ID. Polo.
Evoquer Martorell où Seat a établi son siège social à sa création en 1950 ouvre la porte à une petite remontée sur la frise du temps. Pour rappel, avant de passer sous le giron du groupe Volkswagen dès 1986 par le rachat de 5I % de ses actions, Seat a étroitement fonctionné avec Fiat. Le lien de parenté voulu par le gouvernement espagnol apparaissait lisible par les noms des deux entreprises, l’acronyme « Fiat » signifiant « Fabrique italienne d’automobiles de Turin », et « Seat » se développant en « Société espagnole de voitures de tourisme ».
Pendant des années cette dernière a produit en Espagne sous licence des modèles Fiat, tout comme Simca (Société industrielle de mécanique et carrosserie automobile) l’a fait en France à son lancement pendant quelques années. Longtemps, les modèles ont partagé la même dénomination : Fiat/Seat 600, Fiat/Seat 127, Fiat/Seat 132, etc. Première originalité en 1976 avec la Seat 1200 Sport uniquement produite pour le marché espagnol.
En s’affranchissant du constructeur italien au début des années 1980, Seat a un temps continué à s’inspirer de ses productions, en retouchant un peu les styles et les noms. Ainsi les Seat Malaga (sur la base de la Fiat Regata), Seat Fura (Fiat 127), Seat Ronda (Fiat Ritmo), Seat Marbella (Fiat Panda).
Modèle charnière, l’Ibiza a permis à Seat de retrouver du dynamisme dès 1984 à partir d’un projet initialement prévu pour Volkswagen. Assise sur la Polo, la deuxième génération d’Ibiza a été lancée en 1993, la même année où la nouvelle usine Seat de Martorell a été inaugurée par le roi Juan Carlos Ier. Polo, Martorell : deux noms que l’on retrouve aujourd’hui pour présenter la nouvelle unité dédiée à l’assemblage des batteries pour voiture électrique.
Les deux sites vont communiquer via un pont automatique d’une longueur de 600 mètres qui acheminera les packs lithium-ion constitués dans l’un pour les monter dans l’autre sur les Cupra Raval et Volkswagen ID. Polo. Distante de Barcelone d’environ 30 km, l’usine en activité depuis 32 ans peut sortir 2 100 voitures à la journée, pour une production annuelle de 443 000 unités extensible à 600 000.
Se relayant en 3×8, 7 000 collaborateurs s’activent dans une quinzaine de bâtiments où l’on trouve également plus de 2 000 robots. Les toits des ateliers et des zones de stockage temporaire des véhicules supportent 53 000 panneaux photovoltaïques qui sont capables de fournir à l’année 15 millions de kilowattheures. Cette production se chiffre aussi en réduction de CO2 : 7 000 tonnes par an.
Des panneaux solaires, il y en a aussi sur le site d’assemblage des batteries : Au nombre de 11 000, ils devraient fournir 70 % des besoins en électricité de cette activité. Construite en un peu plus de deux ans au bout d’un investissement de 300 millions d’euros, l’installation couvre une superficie de 64 000 m2. C’est vaste, mais aussi 44 fois plus petit que les 2,8 millions de mètres carrés de l’installation automobile. La capacité de production est estimée à 1 200 systèmes de batteries par jour, ou 300 000 à l’année.
Pas de roi pour l’inauguration vendredi 12 décembre 2025, mais le président de la Communauté de Catalogne, Salvador Illa, et le ministre espagnol de l’Industrie et du Tourisme, Jordi Hereu, entourés par divers dirigeants de Seat et Cupra, ainsi que de Volkswagen. Parmi eux, Günther Mendl, directeur du centre d’excellence de batteries du groupe : « Le système de batterie MEB+ assemblé à Martorell est compétitif sur tous les aspects essentiels et représente un véritable saut en avant avec l’introduction de la cellule unifiée ».
Selon lui, il ne s’agit pas « d’une cellule de batterie de plus, mais d’une plateforme technologique globale permettant une vitesse, une échelle et une flexibilité inédites entre les marques, régions et segments ». En parallèle, « nous adoptons une conception compacte cell-to-pack et intégrons le lithium-fer-phosphate comme chimie alternative ».
La première voiture électrique à embarquer des batteries assemblées dans la nouvelle unité de Martorell sera la Cupra Raval dont la première mondiale est programmée à mars 2026. Si des caractéristiques techniques ont déjà été annoncées pour cette voiture, nous n’avons pas encore la capacité énergétique des batteries.
Toutefois on sait déjà que l’autonomie devrait être de l’ordre de 450 km au maximum selon le cycle mixte WLTP pour la version V Endurance et la série limitée inaugurale Launch Edition, toutes les deux équipées d’un moteur d’une puissance de 150 kW (204 ch). Avec la dotation supérieure VZ Extreme embarquant une motorisation de 166 kW (225 ch), la distance pouvant être parcourue avec un plein d’énergie descendrait à 400 km.
En revanche, la citadine électrique Volkswagen ID. Polo qui sera lancée l’année prochaine annonce déjà la couleur. Les moteurs 85 et 99 kW (116 et 135 ch) seront alimentés pour une batterie LFP (lithium fer phosphate) de 37 kWh de capacité énergétique. Pour le haut de gamme, on passe à la chimie NMC (nickel manganèse cobalt) et à 52 kWh, en couplage avec un bloc 116 kW (211 ch).
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