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Bornes de recharge, géolocalisation et interopérabilité – Le projet GIREVE expliqué par Gilles Bernard Rédigé par - le 04 Mar 2013 à 00:00 0 commentaires

Gilles Bernard, Directeur des projets chez ERDF Distribution et intervenant des 2èmes Assises Nationales des Infrastructures de Charge, revient sur l’avancée du GIREVE (Groupement pour l’Itinérance des Recharges Électriques de Véhicules), une initiative financée par le gouvernement et destinée à faciliter l’accès aux bornes de recharge pour les usagers.

ERDF Distribution est partie prenante du projet GIREVE, quels sont les autres partenaires de ce projet ?

GIREVE réunit aujourd’hui 6 partenaires. Outre ERDF, on y trouve la Caisse des Dépôts, EDF et la Compagnie Nationale du Rhône (deux fournisseurs d’électricité), PSA et Renault.

Quels sont les principaux objectifs du projet GIREVE ?

Le projet GIREVE a pour but de mettre en place une plate-forme d’échanges de données entre les opérateurs de recharge, qui vendent le service de recharge aux véhicules qui s’arrêtent devant les bornes et les opérateurs de mobilité qui accompagnent les gens qui veulent se déplacer avec une voiture électrique.

Ces services peuvent prendre toutes sortes de formes : mettre à disposition leur voiture ou accompagner le conducteur en le guidant avec des applications sur Smartphone ou GPS.

Le projet doit permettre à l’usager de reconnaître facilement les endroits où il y a une borne de recharge disponible ?

Exactement. Le but est bien sûr de faciliter pour les conducteurs l’accès à toutes les bornes de recharge, quel que soit l’opérateur. Le conducteur doit savoir à un moment donné où sont les bornes autour de lui, celles qui sont libres et même pouvoir en réserver.

GIREVE va permettre d’interfacer les demandes du conducteur avec les différents opérateurs de recharge présents sur un territoire. Quand le conducteur choisit une borne, on doit pouvoir demander à l’opérateur concerné de réserver cette borne pour ce client.

GIREVE ne s’adresse pas directement à l’usager mais plutôt aux opérateurs de services ?

Exactement, GIREVE sera un opérateur pour les opérateurs, c’est-à-dire qu’il permettra aux opérateurs de mobilité qui accompagnent le conducteur de lui réserver une borne pour son compte, via la plate-forme GIREVE, en allant chercher l’information auprès de l’opérateur de recharge qui intéresse finalement le conducteur.


C’est crucial pour le développement du véhicule électrique de pouvoir facilement géolocaliser une borne de recharge ?

Oui, c’est crucial car aujourd’hui on sait que le véhicule électrique a du mal à démarrer pour deux raisons.

Premièrement, car les conducteurs ont l’angoisse de l’autonomie insuffisante et l’angoisse de savoir s’ils vont pouvoir se recharger.

Deuxièmement, car les opérateurs ont du mal à investir dans les bornes de recharge car ils ont l’angoisse de ne pas les amortir.

Avec la plate-forme GIREVE, les deux vont pouvoir se résoudre. C’est-à-dire que le conducteur en étant guidé et accompagné, n’aura plus de problèmes puisqu’il sera pris en charge. Il pourra très bien avoir la garantie qu’il saura faire le trajet qu’il veut faire et qu’il pourra se recharger chaque fois que nécessaire.

Réciproquement, les investisseurs dans les bornes de recharge seront assurés d’avoir des clients sur leurs bornes, en nombre suffisant, pour finalement rentabiliser leurs investissements.


Il ne suffit pas de pouvoir repérer une borne de recharge, il faut que celle-ci soit interopérable et qu’on puisse l’utiliser quel que soit son fournisseur de services ?

C’est une des conditions pour que tout ce système puisse fonctionner et que GIREVE puisse réussir. Il faut que toutes les bornes de recharge destinées à être partagées répondent aux mêmes principes. Cela signifie qu’elles soient interopérables, notamment qu’elles soient communicantes.

Il faut qu’elles puissent instantanément faire savoir si elles sont occupées ou non, ou si elles sont en panne. Il faut également que les opérateurs eux-mêmes puissent tout de suite dire à GIREVE qu’ils sont prêts à mettre à disposition telle borne, pour tel tarif, pour telle puissance, pour telle prise, etc. afin que l’opérateur de mobilité puisse accompagner son client complètement.

Aujourd’hui, quels sont les obstacles que vous avez à franchir ? Il faut établir des standards d’échanges de données ?

Absolument, il faut établir ces standards d’échanges de données, mais cette opération est déjà bien partie puisque c’est un travail qui est engagé au niveau européen. Nous participons d’ailleurs au groupe de travail européen qui élabore ces standards.

Le véritable écueil, la grosse difficulté que rencontrera GIREVE sera de nouer et de convaincre tous les contacts : opérateurs de recharge, collectivités locales etc…

Il faudra accompagner les collectivités locales pour faire en sorte que toutes les bornes partageables qui s’installent en France répondent à cette même norme d’interopérabilité, et notamment soient des bornes communicantes qui fournissent les données correspondant aux principes de services qui seront derrière.

L’État est associé au projet GIREVE ?

L’État est associé dans la mesure où c’est lui qui a initié l’idée en 2009. Lorsqu’il a lancé le Plan national de développement des véhicules électriques, il a créé un groupe de travail pour que l’on élabore en France une explication de ce que devait être ce fameux « roaming » dont tout le monde parlait mais dont on ne savait pas très bien ce qu’il était, en faisant référence à la téléphonie mobile.

Pour les bornes de recharge et les véhicules électriques, il s’agit de savoir comment doit-on organiser cette itinérance facile, fluide sans frontière.

C’est l’Etat qui a voulu créer ce groupe de travail qui a abouti à l’idée qu’il fallait créer un opérateur pour cela. Nous en sommes là maintenant et nous arrivons à la veille de créer cet opérateur.

Lors d’une dernière conférence de presse en octobre 2012, les trois ministres concernés (Redressement Productif, Ecologie et Transport) ont revalidé encore une fois le projet en disant qu’il fallait qu’il émerge et se mette en place.

Avez-vous un calendrier précis de mise en oeuvre du projet GIREVE ?

Oui, l’objectif est que l’opérateur lui-même (la société) existe avant l’été (mai-juin) et le premier niveau de services soit ouvert avant la fin de cette année ; c’est-à-dire que l’on dispose en France d’un répertoire national unique de toutes les bornes de recharge avec toutes les données nécessaires pour pouvoir les rendre interopérables.

C’est un projet résolument ouvert à d’autres partenaires et d’autres types de services ?

Absolument, c’est un projet ouvert. En ce sens qu’aujourd’hui il y a six partenaires qui travaillent ensemble, mais tous ceux qui sont intéressés à rejoindre la création de la société, ou en tout cas son développement, pourront le faire et notamment ceux qui sont concernés soit par le métier d’opérateur de mobilité, soit par le métier d’opérateur de recharge.

De toute façon, nous avons prévu dans l’organisation de la société et dans sa gouvernance d’avoir un deuxième cercle derrière celui des actionnaires. Un deuxième cercle qui réunira toutes les parties prenantes afin que GIREVE puisse jouer son rôle de concertation, d’élaboration de normes et de diffusion des principes mêmes de l’interopérabilité, puisqu’il faudra qu’il soit partagé par tous.

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