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Audi mise sur l’électrique pour remporter le Dakar Rédigé par Emmanuel Maumon le 29 Juil 2021 à 11:16 0 commentaires

Audi a dévoilé il y a quelques jours son RS Q e-tron. Un buggy électrique avec lequel il a l’ambition à terme de remporter le Dakar. Ses premiers essais ont déjà débuté dans la perspective de prendre le départ du Dakar 2022. Une épreuve qui se déroulera du 2 au 14 janvier 2022 en Arabie Saoudite. 3 Audi RS Q e-tron seront engagées avec au volant Stéphane Peterhansel, Carlos Sainz et Mattias Ekström. Audi a été la première marque à remporter les 24 Heures du Mans avec une transmission électrifiée. Elle souhaite désormais inaugurer une nouvelle ère du Rallye Dakar. Le tout en testant et développant davantage sa technologie dans des conditions extrêmes.

La voiture la plus complexe jamais construite par Audi

Pour autant le défi s’annonce périlleux, même si Audi a souvent choisi par le passé des voies audacieuses en course.  Le RS Q e-tron a d’abord dû  être créé sur une feuille de papier vierge et en un temps record. La tâche était particulièrement ardue pour tenir compte des caractéristiques d’une épreuve comportant de longues étapes disputées dans le désert. Pour le patron du programme Andreas Roos : « Cette RS Q e-tron est la voiture de course la plus complexe que nous ayons jamais construite, encore plus complexe que nos LMP1 ». Pour relever ce défi, Audi pourra tout de même compter sur la collaboration de Q Motorsport dirigée par Sven Quant.

Objectif mesuré pour le premier Dakar

Ce multiple vainqueur du Dakar avec son team X-Raid compare le projet Dakar d’Audi au premier alunissage. Pour lui : « A l’époque, les ingénieurs ne savaient pas vraiment ce qui allait arriver. C’est pareil chez nous. Si nous terminons le premier Dakar, c’est déjà un succès ». Même approche mesurée pour Andreas Roos pour qui : « L’objectif est de terminer ce premier Dakar. Tout le reste sera du bonus. Mais je pense que nous pouvons avoir quelques surprises ». De bonnes surprises si la fiabilité est au rendez-vous. Outre la fiabilité, Audi devra parvenir à bien faire communiquer les nombreux systèmes liés à la transmission électrique. Ce sera le plus grand défi d’Audi dans les mois à venir.

Deux moteurs électriques pour propulser le buggy


L’Audi RS Q e-tron est propulsé par deux moteurs électriques (un sur chaque essieu) d’une puissance de 250 kW chacun. La puissance maximale du système de la transmission électrique est donc de 500 kW soit 680 ch. Cependant, on ne sait pas encore si elle pourra être pleinement utilisée pendant le Dakar. Les organisateurs n’ont en effet pas encore finalisé la réglementation concernant la quantité d’énergie susceptible d’être utilisée durant la course. Pour Audi, la transmission électrique offre de nombreux avantages. Les moteurs électriques peuvent être contrôlés de manière extrêmement précise et peuvent assurer ainsi une bonne maniabilité.
Une déclinaison de la technologie développée pour la Formule E

Les deux groupes motopropulseurs sont dérivés de celui utilisé actuellement par la Formule E Audi e-tron FE07. Un moteur qui a été développé par Audi Sport pour la saison 2021. Seules des modifications mineures ont dû être apportées pour pouvoir utiliser le groupe motopropulseur sur le Dakar. Responsable du développement chez Audi Sport, Stefan Dreyer s’en explique : « En tant qu’ingénieurs, nous voyons un potentiel de développement dans chaque composant. Mais pour le système de transmission, nous avons déjà atteint une efficacité de plus de 97% en Formule E. Il n’y a pas beaucoup plus de place à l’amélioration.

Un concept de recharge innovant

Les deux moteurs électriques sont alimentés par une batterie d’environ 370 kg et d’une capacité de 50 kWh. Pour la recharger, Audi a adopté un système innovant. Un troisième moteur, de conception identique, sert à recharger la batterie haute tension pendant la conduite. Ce moteur tire son énergie d’un moteur 4 cylindres 2 litres TFSI essence. Avec ce « convertisseur d’énergie », Audi peut prétendre que la propulsion de son RS Q e-tron est entièrement électrique. Ceci même s’il embarque près de 300 litres de carburant fossile. L’autonomie du véhicule permise par ce système est supérieure à 800 km.

Une adaptation aux caractéristiques du Dakar

Si Audi a choisi cette solution, c’est pour s’adapter au profil du Dakar. Une épreuve marathon qui dure deux semaines avec des étapes quotidiennes pouvant atteindre les 800 km. Audi travaille avec les organisateurs à l’installation de bornes au bivouac dans le désert. Mais dans l’immédiat, la longueur des étapes ne permet pas une autonomie 100% électrique suffisante. Ceci même si, comme sur tout modèle électrique, la récupération d’énergie au freinage participe aussi à la recharge des batteries. Andreas Roos souligne que ce qu’essaye de faire Audi n’a jamais été fait avant. Pour lui, c’est le défi ultime de la transmission électrique.

Un prototype futuriste

Si le concept de recharge de l’Audi RS Q e-tron est innovant, la silhouette de ce buggy est également saisissante. Visuellement, elle diffère sensiblement de celles des prototypes Dakar à propulsion conventionnelle. Le véhicule a l’air futuriste et comporte de nombreux éléments de conception typiques de chez Audi. La face avant est particulièrement acérée et minimaliste grâce à la finesse des feux à LED. La très imposante prise d’air sur le toit participe grandement au caractère spectaculaire du design. Le bandeau lumineux à l’arrière constitue un autre élément stylistique reconnaissable d’Audi. L’objectif des designers était d’ailleurs d’incarner l’avenir  de la marque aux anneaux.

Un programme d’essais intensif

L’Audi RS Q e-tron servira aussi de laboratoire du constructeur allemand pour développer ses technologies électriques pour les voitures de demain. Avant sa participation au Dakar 22, le buggy d’Audi sera soumis à un programme d’essais intensif. Des essais qui ont déjà débuté au début du mois à Neubourg, puis se sont poursuivis en Espagne en Aragon. D’ici la fin de l’année, les dirigeants d’Audi Sport espèrent bien pouvoir lui faire disputer une ou deux courses. De quoi donner l’occasion à Stéphane Peterhansel et Carlos Sainz de prendre en main ce bolide. Un bolide avec lequel ils sont bien décidés à remporter un nouveau Dakar quitte à faire preuve de patience. Il serait en effet surprenant que le buggy d’Audi s’impose dès sa première tentative.

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