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L’hydrogène, centre d’intérêt du Forum E4SM Rédigé par EMMANUEL MAUMON le 20 Mar 2019 à 00:00 0 commentaires

Pour la seconde édition du Forum Energy for Smart Mobility qui s’est déroulée les 14 et 15 mars à Marseille, les organisateurs, le Pôle Capenergies et GreenUnivers, avaient choisi de consacrer l’une de leurs 4 conférences plénières à l’hydrogène. Si cette technologie mettra sans doute du temps à occuper une place majeure dans la mobilité individuelle, elle peut dans les prochaines années jouer un rôle complémentaire intéressant dans la transition énergétique dans les transports en se développant tout d’abord dans les flottes de taxis ou de véhicules en autopartage, mais aussi dans les transports lourds avec par exemple des bus à hydrogène.
En France, le gouvernement a pris conscience de son intérêt et a lancé un Plan Hydrogène pour accélérer son développement, tandis que l’ensemble de la filière s’est organisée autour de l’AFHYPAC. Parmi ces acteurs, Air Liquide est l’un des plus actifs et son Directeur Stratégie et Marketing, Stéphane Gree, a donné, en introduction cette conférence plénière, quelques indications sur sa politique en la matière. Une politique qui vise notamment à réduire les coûts de production de l’hydrogène par électrolyse de l’eau, Mais qui se caractérise aussi par le soutien à son utilisation par des flottes de taxis comme à Paris avec Hype.

La stratégie de Toyota dans l’hydrogène

Une expérimentation à laquelle Toyota participe activement. Le Directeur de la Communication de Toyota France, Sébastien Grellier, a précisé la stratégie de l’entreprise qui, pour casser l’effet de l’œuf et de la poule, a souhaité participer à un déploiement synchronisé avec un constructeur qui fournit des véhicules, en l’occurrence des Toyota Mirai, un industriel (Air Liquide) qui installe les stations de recharge et un opérateur (Hype) qui propose un service de mobilité avec une cinquantaine de taxis à hydrogène.
Les premiers résultats de cette expérimentation semblent positifs puisque les 3 partenaires viennent d’annoncer leur intention de passer à la vitesse supérieure et de mettre 600 taxis à hydrogène en circulation à Paris d’ici 2020, ainsi que la mise en service d’une dizaine de stations de recharge. De quoi permettre d’accélérer le retour sur investissement de l’opération qui aujourd’hui n’est pas rentable. Les efforts du constructeur japonais portent aussi sur la diminution du prix des véhicules à hydrogène qui, avec la troisième génération de la Mirai, devraient être équivalents à ceux de véhicules thermiques à l’horizon 2025.

EDF investit dans l’hydrogène

Les énergéticiens s’intéressent également à l’hydrogène à l’image d’EDF qui vient de faire une entrée remarquée sur ce marché. En charge du projet Hydrogène pour EDF, Liliane Cloâtre a précisé le positionnement de l’entreprise qui s’intéresse principalement à la production d’hydrogène décarbonée à partir de l’électrolyse et vise dans un premier temps les secteurs de l’industrie et des transports lourds.
L’entrée d’EDF dans le monde de l’hydrogène a été marquée par une prise de participation importante (21,7% du capital) dans McPhy qui produit des électrolyseurs, des stations de recharge et des unités de stockage. Un partenariat destiné à développer la production d’hydrogène bas carbone en France et à l’international, mais qui a aussi permis à l’énergéticien de proposer d’emblée des offres concrètes. Par ailleurs, EDF s’attache également à privilégier une production au plus près des territoires, là où naissent les besoins. Des territoires où l’on constate un bel engouement pour l’hydrogène, venant aussi bien des régions que des opérateurs.

Le CEA et le Plan Hydrogène

Le CEA a été très impliqué dans la préparation du Plan Hydrogène lancé par Nicolas Hulot lorsqu’il était encore au gouvernement. François Le Naour (Program Manager) a présenté les outils d’accompagnement mis en place pour que les annonces de ce plan débouchent sur des réalisations concrètes. Il y a tout d’abord les appels à projets de l’ADEME avec 100 millions d’euros de financement à la clé. Il y a également l’instauration d’un dialogue, avec la création de 7 groupes de travail, entre l’Etat et les acteurs du secteur afin de lever les verrous retardant le déploiement de l’hydrogène. Enfin, la mise en place des comités stratégiques de filière dont celui de l’énergie qui intègre bien l’hydrogène.
François Le Naour a ensuite détaillé la stratégie française qui mise essentiellement sur le déploiement des flottes. Si en 2018, on compte en France près de 400 véhicules roulant à l’hydrogène ainsi que 20 stations de charge. Les objectifs pour 2023 sont d’atteindre les 5 000 véhicules légers et 200 véhicules lourds de type bus, ainsi qu’une centaine de stations. A l’horizon 2028, les objectifs sont beaucoup plus ambitieux avec la volonté d’atteindre près de 50 000 véhicules légers et 2 000 véhicules lourds, ainsi que 1 000 stations. Si ces objectifs sont réalisés, l’hydrogène jouera effectivement un rôle complémentaire intéressant dans la transition énergétique dans les transports.

Une visibilité accrue au niveau mondial

Dernier intervenant de la plénière, Paul Lucchese, Directeur adjoint du Pôle Capenergies mais également Président de l’Accord Hydrogène de l’Agence Internationale de l’Énergie, a tout d’abord fait un focus sur les projets de la Région Sud en matière d’hydrogène. Des projets extrêmement dynamiques pour une région comportant deux spécificités qui encouragent leur développement. La région bénéficie tout d’abord d’un potentiel solaire exceptionnel favorisant des projets de production massive d’hydrogène à des coûts très faibles. D’autre part elle est dotée de zones industrielles (Fos-sur-Mer, Port de Marseille) sur lesquelles se sont développés des projets structurants qui devraient être retenus dans le cadre de l’appel à projets de l’ADEME.
Enfin Paul Lucchese a expliqué les raisons pour lesquelles l’hydrogène, peut visible encore il y a un ou deux ans, bénéficiait désormais d’une forte visibilité au niveau mondial. Une prise de conscience a eu lieu sur le rôle qu’il pouvait jouer dans la transition énergétique et un rapport sur ce sujet sera d’ailleurs remis par l’Agence Internationale de l’Energie lors du prochain sommet du G20. Aujourd’hui, les technologies sont prêtes et le prix des énergies renouvelables dans certaines régions du monde est devenu extrêmement bas, rendant possible une production d’hydrogène sans subvention. Cependant, ces régions étant pour la plupart éloignées des fortes zones de population, la problématique du transport de l’hydrogène reste posée. Un sujet qui sera peut-être abordé lors du 3ème Forum E4SM.

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