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La vision d’un futur plus propre avec Energy Observer Rédigé par Philippe Schwoerer le 15 Avr 2017 à 00:00 0 commentaires

Hier, vendredi 14 avril 2017, Energy Observer a été mis à l’eau à Saint-Malo (35) devant une foule de témoins. Le bateau et son équipage s’apprêtent à vivre une véritable odyssée de 6 ans autour du monde, effectuant une centaine d’escales dans 50 pays. Alimenté en électricité grâce aux énergies renouvelable, il assure aussi une production sans émission de CO2 d’hydrogène à partir de l’eau de mer. Sa mission : prouver qu’un monde plus propre est possible !

A l’eau

Véritable plateforme expérimentale testée sous toutes les conditions aux 4 coins du monde, Energy Observer est qualifié par celui qui l’a imaginé et en est le capitaine, Victorien Erussard, comme « un smart grid flottant ». Agé de 38 ans, l’aventurier accroche son projet aux parrainages de Nicolas Hulot et Florence Lambert, directrice du laboratoire d’innovations pour les technologies des énergies nouvelles et les nanomatériaux CEA-LITEN, ainsi qu’au programme d’expérimentation de l’avion solaire Solar Impulse porté par les Suisses Bertrand Piccard et André Borschberg. Le bateau a été mis à l’eau un peu après 13 heures vendredi 14 avril 2017.

1983

On aurait pu penser qu’Energy Observer est un bateau tout fraîchement construit à partir de rien sur les plans de Victorien Erussard. Il s’appuie en fait sur un catamaran de course construit en 1983 au Canada, vainqueur de nombreuses compétitions, sous différents noms : Formule TAG, Tag Heuer, Enza New Zealand, Royal & SunAlliance, Team Legato, Daedalus. Le navire actuel, « symbole de la révolution énergétique » qui se met en place actuellement, n’exploite cependant que les flotteurs de ce dernier. « Energy Observer, c’est une reconversion à double sens : recycler un catamaran de course, léger et fiable, recordman autour du monde et permettre ainsi d’investir dans la recherche et développement, plutôt que dans le composite », commente Victorien Erussard. D’une longueur à l’origine de 24,38 mètres, il mesure aujourd’hui 30,5 m, pour 12,80 m de large.

2017-2022

Le périple d’Energy Observer va commencer par une série d’étapes en France programmées à partir de juin prochain jusqu’à la fin de la présente année 2017. Ensuite, il appareillera selon un agenda qui l’emportera dans le bassin méditerranéen en 2018, en Europe du Nord en 2019, autour des Amériques en 2020, en Océanie et Asie en 2021, puis en Asie et Afrique en 2022. Bien sûr, cette expédition n’a pas vocation à se dérouler dans le plus grand secret pour un oubli certain au bout de quelques années. Au contraire, une série de 8 documentaires est prévue, ainsi que la création d’un média digital à destination du grand public qui pourra suivre en temps réel les différentes étapes et expériences du voyage. Un partenariat a également été signé avec l’Unesco avec 2 objectifs : promotion des énergies renouvelables et diffusion de contenus pédagogiques.

Smart grid

Chef d’expédition, Jérôme Delafosse certifie que « l’odyssée du futur » que va entamer Energy Observer s’effectuera sans émission de CO2. La propulsion du bateau sera assurée par 2 moyens. Un kite de traction intelligent, sorte de cerf-volant automatisé, permettra d’accroître la vitesse d’évolution jusqu’à 8-10 nœuds, mais aussi de libérer les 2 moteurs électriques réversibles à très haut rendement (97%) de 41 kW chacun. Pourquoi ? Afin de les exploiter en mode hydro-génération pour la production d’électricité (2,5 kW de puissance dans cette utilisation). Le pack de batteries lithium-ion sous 400 V aura plusieurs rôles à jouer : stockage d’énergie à court terme, gestion des appels de puissance pour la motorisation, alimentation de l’électrolyseur, du compresseur H2 et du système électrique du bateau sous 220 et 24 V selon les consommateurs.

Eolien et solaire

Pour alimenter les batteries et assurer un fonctionnement sans émission de CO2, Energy Observer est recouvert de 130 m2 de panneaux photovoltaïques 21 kWc répartis un peu partout sur la coque et qui exploitent 3 technologies différentes : « conformable, bifaciale et avec revêtement antidérapant ». En plus de ce dispositif et des moteurs de traction devenus hydroliennes, la production d’électricité est également assurée sur ce bateau autonome par 2 éoliennes à axe vertical sur support mobile, chacune d’une puissance de 1 kW.

Hydrogène

Si les batteries vont permettre de stocker à court terme l’énergie, pour une réserve à exploiter sur une longue durée ou en cas d’épuisement du pack, c’est l’hydrogène qui prend le relais. « Face à l’impérieuse nécessité de réduire les rejets de gaz à effet de serre, le développement des énergies renouvelables s’impose comme la voie à suivre. Cependant, celles-ci étant par essence variables et intermittentes, elles exigent de développer et d’optimiser les moyens de stockage de l’énergie. Parmi eux, l’hydrogène », rappelle le site dédié au projet Energy Observer. « L’élément chimique le plus abondant dans l’univers, démontre chaque jour un peu plus son immense potentiel comme voie de stockage et de valorisation des énergies renouvelables », plaide le document. « L’enjeu du 21e siècle : apprendre à le produire à moindre coût et de manière décarbonnée », évalue-t-il. Le catamaran se fait alors démonstrateur au service de cette technologie de stockage.

Electrolyseur et compresseur

Pièce maîtresse du stockage de l’énergie à bord par l’hydrogène : l’électrolyseur alimenté par les batteries au lithium. En cours de décomposition des molécules d’eau de mer, débarrassées du sel par osmose inverse (105 litres par heure), l’oxygène est libéré dans l’air, alors que l’hydrogène est stocké sous forme gazeuse via un compresseur à 2 étages 30-350 bars, dans 8 réservoirs de 322 litres, pour chacun 62 kilos de gaz. Lorsque les autres moyens de production d’électricité deviendront insuffisants, les réserves d’hydrogène seront utilisées en secours via une pile à combustible développée par le CEA-Liten de Grenoble (38).

L’Avem ne peut que souhaiter un bon courant à Energy Observer et à tous les acteurs qu’il embarque avec lui.

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