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Bientôt 129 bornes de recharge dans la Manche avec le Sdem50 Rédigé par Philippe Schwoerer le 23 Nov 2016 à 00:00 0 commentaires

Le département de la Manche faisait partie de ceux qui ne s’étaient pas encore illustrés par un programme de déploiement d’un réseau de bornes de recharge pour véhicules électriques et hybrides rechargeables. Le Sdem50, syndicat de l’énergie pour le territoire, vient de communiquer son projet qui devrait être mené à son terme au cours de l’année 2017. Parmi ses points forts, la possibilité sera donnée aux non abonnés de régler par carte bancaire le ravitaillement des batteries. En revanche, rien n’a été prévu pour la recharge rapide, condamnant à de longues heures d’attente (et une facture salée) les propriétaires des engins qui n’acceptent pas la recharge accélérée.

Hydrogène

Si le département de la Manche est plus ou moins à la traîne concernant le déploiement de son maillage en bornes de recharge pour véhicules électriques et hybrides rechargeables, il a cependant fait parler de lui l’année dernière en consacrant une collectivité comme première dans l’Hexagone à ouvrir une station de ravitaillement en hydrogène. Située à Saint-Lô, elle alimentait déjà en janvier 2015 une flotte de 5 Renault Kangoo électriques équipés d’un prolongateur d’autonomie à pile à combustible hydrogène développé par Symbio FCell. Cette avance prise dans la solution hydrogène ne peut cependant masquer le côté perfectible du maillage en bornes dédiées aux VE qui a débuté en excluant la recharge rapide, pourtant essentielle à nombre d’électromobiliens pour traverser le département et/ou l’Hexagone. Sans elle, pour encore bien des modèles en circulation, et/ou à défaut d’avoir la panoplie de connecteurs adaptés que les constructeurs automobiles concernés réprouvent dans leurs notices d’utilisation, se connecter à une borne dans la Manche reviendra exactement au même que de se brancher à une prise domestique classique. Sans doute le Sdem50 s’en rendra-t-il compte s’il organise un rallye de promotion des véhicules branchés, comme son voisin département du Calvados qui en avait programmé un en septembre dernier.

10 GW de production électrique décarbonée

Le département de la Manche se pose pourtant en territoire propice au développement de la mobilité électrique. Il présente ainsi un potentiel remarquable de production d’électricité décarbonée estimée à 10 GW à horizon 2030. Si son mix repose en bonne partie sur le nucléaire, avec la centrale de Flamanville, dans le Cotentin, la mer procure un précieux écrin pour multiplier les hydroliennes et les éoliennes offshore. Sur le territoire du Sdem50, le parc des particuliers représente environ 200.000 véhicules automobiles qui, pour près de 80% des actifs du département, fourni le moyen de locomotion pour rejoindre le lieu de travail depuis le domicile. Dans ce cadre, la moyenne des trajets est inférieure à 30 kilomètres, un chiffre qui correspond aussi à l’espacement maximal prévu entre 2 bornes de recharge du maillage qui est en train de se mettre en place. Déjà 7 bornes sont opérationnelles, une pour chacune des communes de Condé-sur-Vire, Hauteville-sur-Mer, Lessay, Montmartin-sur-Mer, Sourdeval, et deux à Villedieu-les-Poêles-Rouffigny.

Un maillage pour une exploitation locale

« Si l’essentiel des recharges se fera au domicile ou sur les lieux de travail, l’existence d’un réseau de bornes en accès public sera primordiale pour rassurer l’utilisateur contre le risque d’autonomie insuffisante et encourager le développement de ce type de véhicule », explique le dossier de presse émis hier pour évoquer le projet de déploiement de 129 bornes de recharge dans la Manche. A travers cette phrase, on comprend que le schéma de déploiement établi par le Sdem50, en partenariat avec le conseil départemental, cherche à répondre à de futurs besoins croissants à l’intérieur du territoire, pour un usage volontairement orienté vers les habitants de la Manche. On peut y trouver une confirmation plus loin, avec ce passage : « Le projet compte garantir la recharge d’appoint ». Et une autre avec celui-ci : « Le schéma de déploiement départemental d’infrastructures de recharge prévoit un maillage de bornes cohérent à l’échelle du territoire ». A noter tout de même le souhait du syndicat de l’énergie de la Manche de « s’inscrire dans un projet d’envergure nationale de développement des véhicules électriques rechargeables ». Un rappel cohérent si l’on a en tête que l’Ademe a contribué à hauteur de 48%, dans le cadre des Investissements d’avenir, à ce projet dont l’enveloppe totale est de presque 1,4 million d’euros HT.

Sur le terrain

Les 129 bornes, toutes équipées de prises de types 2, 3 et domestique, représentant 258 points (2 par bornes, utilisables simultanément) pour la recharge normale ou accélérée, vont progressivement se dresser sur les territoires de 77 communes de la Manche. D’ici à la fin de la présente année, ce sont une soixantaine de stations qui devraient être mises en service, le solde, progressivement jusque fin 2017. Ouvertes à tous les électromobiliens, elles seront dans leur intégralité « implantées sur le domaine public ou sur des terrains privés de la commune, sans aucune restriction d’accès », précise le dossier de presse.

14 euros pour recharger une Citroën C-Zero hors stationnement

Un tantinet provocateur, cet intertitre est pourtant révélateur d’un système qui n’a manifestement pas été pensé pour la diversité des voitures électriques et hybrides rechargeables actuellement sur le marché. Le Sdem50 a prévu plusieurs cas de figure pour la tarification. Sur les aires de covoiturage et les parkings des gares, la puissance maximale délivrée aux bornes sera de 7 kW. Jusqu’à 2 heures de recharge, l’opération coûtera toutes les 15 minutes 0,25 ou 0,50 euro selon que l’électromobilien est abonné (12 euros à l’année) ou non au service baptisé e-charge50. Toutefois, au-delà de cette limite horaire, un forfait de 3 euros s’applique exclusivement. Sur les autres sites, la tarification dépend de la puissance délivrée : si elle est inférieure à 10 kW, la recharge sera facturée toutes les 15 minutes 0,25 ou 0,50 euro selon le statut de l’électromobilien. Au-dessus, c’est-à-dire entre 10 et 22 kW, la tarification est doublée, soit 0,50 ou 1 euro tous les quarts d’heure. Pas de forfait au-delà d’une certaine durée de connexion à la borne, et même, au contraire, le compteur tourne tant que le câble n’est pas débranché.

Simulation

Cas pratique : soit une Citroën C-Zéro qui n’accepte que la recharge à 2,2 kW ou rapide, mais pas le 22 kW. Dans la Manche, il faudrait donc environ 7 heures pour régénérer les batteries. Pour un électromobilien de passage, donc vraisemblablement pas abonné, l’opération lui coûtera 0,50 x 4 x 7 = 14 euros. A condition de débrancher tout de suite le câble à la fin du ravitaillement, sinon il devra débourser 2 euros de plus par heure de connexion supplémentaire. Une petite grasse matinée, le temps pour aller et revenir de la borne au lieu de résidence et inversement plusieurs heures plus tard, et voilà qu’il faudrait, pour ne parcourir ensuite que 100-120 kilomètres, payer parfois plus de 20 euros, soit 3 à 4 fois plus cher qu’avec une citadine diesel ! Et ceci, indépendamment d’un éventuel stationnement à régler… Pour comparaison, et avec une charge permettant de retrouver un rayon d’action similaire, un utilisateur de Renault Zoé n’aura pas plus de 4 euros à acquitter s’il débranche bien le câble avant 1 heure de mobilisation.

Offre découverte gratuite jusque fin 2016

A condition de demander un badge e-charge50, c’est-à-dire de s’abonner, il est possible d’exploiter gratuitement les bornes en place jusqu’à la fin de l’année. Au 1er janvier 2017, le service devient payant, les électromobiliens non abonnés pouvant alors payer par carte bancaire le ravitaillement des batteries. Un serveur vocal interactif sera à disposition pour cela, à contacter pour débloquer la borne et une deuxième fois pour débrancher le câble, après avoir scanné le QR code qui figure de chaque côté du matériel. Les abonnés, eux, passeront leur badge au niveau du lecteur. Au sujet du stationnement, le dossier de presse promet : « ce projet veut assurer aux utilisateurs de véhicules électriques la gratuité du stationnement pour une durée minimale de deux heures, au moins les deux premières années qui suivent la mise en service de l’infrastructure de recharge sur l’ensemble des emplacements de stationnement des 77 communes concernées ». Une vidéo et des informations complémentaires sont disponibles sur le site dédié www.e-charge50.fr.

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