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Véhicules électriques : ça bouge dans la recharge ultra-rapide Rédigé par EMMANUEL MAUMON le 12 Fév 2018 à 00:00 0 commentaires

Les constructeurs automobiles européens ont aujourd’hui quasiment tous pris le virage de l’électrique et ils s’apprêtent à sortir, dans les deux ou trois ans qui viennent, des modèles dotés de batteries à haute capacité énergétique qui laissent entrevoir des progrès très sensibles en matière d’autonomie. Mais pour que ces véhicules ne soient pas trop handicapés lors de longs trajets, il faudra qu’ils puissent compter sur des réseaux de bornes de recharge ultra-rapide qui leur permettent de faire le plein d’énergie rapidement. Les constructeurs allemands sont en première ligne dans la constitution de ces infrastructures, notamment pour faire face à la concurrence de Tesla déjà bien outillé en la matière avec son réseau de Superchargeurs. Leader en Europe, Renault se préoccupe également du problème et semble disposé à infléchir sa politique actuelle qui le cantonne dans un standard avec lequel il se retrouve isolé et peu à même de s’adapter aux évolutions probables de la mobilité électrique.

Le réseau Ionity tisse sa toile

Créé par un consortium de constructeurs allemands (BMW, Mercedes, Volkswagen) rejoint par Ford, le réseau Ionity de recharge ultra-rapide commence à tisser sa toile. Sur les 400 stations qui doivent être installées en Europe d’ici à 2020, une vingtaine est déjà opérationnelle et une centaine devrait l’être d’ici la fin 2018. Audi vient de dévoiler une première carte de ce futur réseau. Les stations seront installées le long des autoroutes pour répondre à l’objectif premier du consortium qui est de faciliter les voyages longues distances. Si le réseau a commencé à se développer principalement en Allemagne, en Autriche et en Norvège, l’installation d’une cinquantaine de stations est prévue en France. Pour l’instant, chacune des stations doit être équipée de 6 points de charge d’une puissance variant de 150 à 350 kW selon les installations. Adopté par les constructeurs allemands, le standard Combo CCS semble privilégié mais ceux qui comme Nissan utilisent le standard CHAdeMO devraient tout de même pouvoir se recharger en France puisqu’un décret impose théoriquement la présence du tri-standard sur les bornes ouvertes au public.

Renault rejoint le consortium E-VIA FLEX-E …

Renault souhaite également être partie prenante du développement des réseaux de charge ultra-rapide en Europe. Déjà impliqué dans les projets Ultra-E et Speed Electric Mobility Accross Europe, la marque au losange vient d’annoncer qu’il rejoignait aussi le projet E-Via E-Flex qui vise à constituer un réseau de bornes ultra-rapide, principalement dans les pays d’Europe du Sud (Italie, France, Espagne. Un projet piloté par l’énergéticien italien Enel mais qui regroupe également EDF et Enedis, le spécialiste espagnol de la mobilité électrique Ibil, ainsi que désormais les constructeurs Renault et Nissan. Pour l’instant, un investissement de 6,9 millions d’euros (financé à 50% par la Commission européenne dans le cadre du programme « Connecting Europe Facility Transport ») est prévu. Une première phase test sera lancée en 2018 avec l’installation de 14 stations (8 en Italie, 4 en Espagne et 2 en France) équipées de bornes de recharge de forte puissance, allant de 150 à 350 kW. Des bornes qui, compte tenu de la présence de Nissan comme partenaire du projet, devraient accepter aussi bien le standard Combo CCS que le CHAdeMO

… et se rapproche du standard CCS

L’implication grandissante de Renault dans le développement des réseaux de charge ultra-rapide semble confirmer une inflexion de la politique du constructeur qui jusqu’à présent s’arc-boutait sur une charge en 22 kW AC pour sa Zoé. Cette politique n’est plus guère tenable sur le long terme compte tenu de l’évolution des batteries qui équiperont la nouvelle génération des modèles en préparation, y compris chez Renault. Des voitures dotées de batteries de 60 kW ou plus, que leurs utilisateurs voudront pouvoir recharger rapidement, ce que ne permet pas la technologie utilisée jusqu’à présent par le constructeur français. Si celui-ci n’abandonnera pas complètement le 22 kW AC, il s’oriente clairement vers une combinaison avec le standard Combo CCS. Le premier exemple de cette nouvelle politique devrait être donné par la nouvelle Renault Zoé attendue au prochain salon de Genève. Une Zoé qui serait équipée d’un nouveau moteur plus puissant (110 ch) et doté non seulement de son chargeur embarqué actuel, mais aussi d’un connecteur Combo autorisant une recharge rapide voire ultra-rapide.

Un réseau de recharge haute puissance pour les zones urbaines

Si la plupart des réseaux de charge ultra-rapide actuellement en cours de constitution en Europe concerne les grands axes autoroutiers et privilégie les voyages longues distances, Allego et Fortum Charge & Drive ont choisi un axe différent pour le réseau qu’ils viennent de présenter. Baptisée MEGA-E, leur initiative vise à implanter 322 bornes de recharge ultra-rapide ainsi que 27 stations de recharge intelligentes dans les zones urbaines de 20 pays européens. L’idée serait de créer des stations de recharge au sein desquelles seraient combinées plusieurs solutions de recharge (avec notamment des vitesses de charge différentes) afin d’accueillir tous types de véhicules électriques et répondre ainsi aux besoins variés des utilisateurs. Implantées en zones urbaines et le long des axes routiers, ces stations faciliteront le développement d’une circulation zéro émission à l’intérieur d’une agglomération urbaine, mais aussi d’une zone à l’autre. Le projet est encore en cours de financement, mais il devrait être lancé officiellement dès cette année.

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